«Nous avons besoin de GPU plus grandes. Donc, mesdames et messieurs, je voudrais vous présenter une très, très grande GPU», a annoncé Jensen Huang, patron de Nvidia. (Photo: Getty Images)
San José — Le spécialiste américain des semi-conducteurs Nvidia (NVDA) a dévoilé lundi ses tout derniers modèles de puces électroniques destinés à accompagner la révolution de l’intelligence artificielle (IA), dont il cherche à consolider sa position de fournisseur crucial.
«Nous avons besoin de GPU plus grandes. Donc, mesdames et messieurs, je voudrais vous présenter une très, très grande GPU», a annoncé Jensen Huang, le patron du groupe, lors d’une conférence pour les développeurs.
Les GPU (Graphics processing unit) sont des puces disposant d’une capacité de calcul très supérieure à celle des microprocesseurs classiques (CPU).
«J’espère que vous réalisez que ce n’est pas un concert, c’est une conférence pour les développeurs», a plaisanté M. Huang, en montant sur la scène du SAP Center à San Jose en Californie, une salle de 18 000 places accueillant habituellement des matchs de hockey sur glace et des concerts.
L’événement, surnommé le «Woodstock de l’IA» par l’analyste de Wedbush, Dan Ives, est devenu un incontournable du calendrier des grands acteurs des nouvelles technologies du fait du rôle unique de Nvidia dans la révolution de l’IA qu’a connue le monde depuis l’apparition de ChatGPT fin 2022.
Les puissantes puces GPU de Nvidia, et ses logiciels, constituent l’un des principaux ingrédients de l’IA générative.
Mais ses rivaux, comme Intel et AMD, restent encore à la peine pour faire jeu égal avec la puissance et l’efficacité de son produit vedette, le H100, sorti en 2022.
Apple, Microsoft et Amazon ont également développé des puces en ayant l’IA à l’esprit, mais ils sont, pour l’instant, contraints d’utiliser les produits de Nvidia pour pouvoir tenir leurs promesses en matière d’intelligence artificielle.
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Sommets boursiers
Cette position de premier plan a propulsé l’action de Nvidia vers des sommets boursiers, avec environ +250% sur un an et même +80% depuis début 2024.
Le groupe de Santa Clara est passé devant Amazon en matière de capitalisation boursière, arrivant juste derrière Microsoft et Apple.
Il a même franchi le 23 février le seuil symbolique de 2 000 milliards de dollars américains de valorisation, une altitude que seuls Microsoft, Apple et le pétrolier Saudi Aramco ont connue.
Mais Nvidia ne se repose pas sur ses lauriers et a annoncé lundi la sortie d’un processeur encore plus puissant, accompagné d’un logiciel ad hoc, sur une plateforme baptisée «Blackwell». En hommage à David Blackwell, premier universitaire noir entré à l’Académie nationale des sciences.
Les GPU Blackwell doivent fournir pour l’IA des «superpuces», quatre fois plus rapides que celles de la génération précédente ayant servi à entraîner les modèles d’IA existants, selon Nvidia.
«Le taux de progression de l’informatique est démentiel», a commenté M. Huang, dont le groupe se consacrait à l’origine au graphisme de jeux vidéo.
Le groupe affirme par ailleurs que ses «superpuces» seront 25 fois plus performantes en matière d’efficacité énergétique.
Un élément prépondérant, car l’IA est vivement critiquée du fait de sa très grosse gourmandise en électricité par rapport à des systèmes conventionnels.
Contrairement à ses rivaux Intel, Micron et Texas Instruments, Nvidia — tout comme AMD — ne fabrique pas ses propres semi-conducteurs, mais fait appel à des sous-traitants, comme Taiwan Semiconductor Manufacturing.
Compte tenu des tensions géopolitiques entre Taïwan et la Chine continentale, ce pourrait être un point faible, et les États-Unis ont interdit à Nvidia de fournir ses puces les plus performantes à des entreprises chinoises.
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