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Nvidia fait mieux qu’attendu au 2T, mais sa croissance ralentit

AFP|Mis à jour à 17h48

Nvidia fait mieux qu’attendu au 2T, mais sa croissance ralentit

(Photo: 123RF)

Le champion américain des semi-conducteurs Nvidia a publié mercredi des résultats supérieurs aux attentes pour son deuxième trimestre décalé, mais qui témoignent d’une décélération de sa croissance.

Après avoir plus que triplé ses revenus lors des derniers trimestres, le groupe de Santa Clara n’a fait que les doubler cette fois (+122% sur un an), selon un communiqué, même s’il reste sur un rythme sans commune mesure avec le reste du secteur.

Wall Street a accueilli fraîchement cette publication et le titre perdait 4,79% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse.

«Nvidia continue à défier les lois de la gravité, mais la réaction du titre montre que ce n’est pas suffisant pour que le marché s’en satisfasse.»

Matt Britzman, d’Hargreaves Lansdown

«Il ne s’agit plus de dépasser les attentes, mais de les exploser et la performance d’aujourd’hui semble avoir un peu déçu» les investisseurs.

Le chiffre d’affaires ressort à 30 milliards de dollars américains pour la période allant de fin avril à fin juillet, soit nettement plus que les 28,8 milliards attendus par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.

Par ailleurs, Nvidia table sur des revenus de 32,5 milliards de dollars américains au troisième trimestre, un chiffre également supérieur aux projections du marché, qui anticipe 31,7 milliards.

Depuis plus de deux ans, le géant technologique pulvérise, trimestre après trimestre, les attentes de Wall Street.

Il est dopé par la demande pour ses désormais fameuses cartes graphiques (GPU), des puces aux capacités de calcul démultipliées, indispensables au développement de l’intelligence artificielle (IA) dite générative.

Une nouvelle puce très attendue

«La demande pour le Hopper demeure soutenue et les attentes vis-à-vis du Blackwell sont incroyables», a commenté le directeur général et co-fondateur de Nvidia, Jensen Huang, cité dans le communiqué.

Le Hopper est une famille de microprocesseurs qui comprend le H100, produit vedette de la firme, de loin le plus demandé du secteur et qui vaut plusieurs dizaines de milliers de dollars pièce.

Mi-mars, Nvidia a présenté le Blackwell, famille de GPU successeurs du H100. «La puce la plus puissante du monde», selon l’entreprise, doit être commercialisée d’ici la fin de l’année.

Le patron du groupe a indiqué que les premiers échantillons du Blackwell étaient en cours d’expédition aux grands clients de l’entreprise.

«La sortie rapide du Blackwell sera essentielle pour conserver sa position dominante sur le marché de plus en plus concurrentiel des puces IA», a prévenu Jacob Bourne, d’Emarketer.

Le site spécialisé The Information avait révélé, début août, que Nvidia avait décidé de reporter de trois mois la commercialisation du Blackwell, estimant qu’il présentait des défauts de conception.

«Les commentaires (des dirigeants) concernant le Blackwell devraient calmer une partie des inquiétudes liées au fait que ces retards pourraient avoir un impact considérable sur les résultats du prochain trimestre», a commenté Matt Britzman.

«Les centres de stockage de données (data centers) sont pied au plancher pour moderniser leur infrastructure informatique avec des capacités de calcul accélérées et de l’intelligence artificielle», a affirmé Jensen Huang.

Sur son deuxième trimestre, Nvidia a dégagé un bénéfice net de 16,6 milliards de dollars américains (+168%).

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, indicateur de référence du marché, il ressort à 68 cents US, soit au-dessus des 61 cents US annoncés par les analystes.

Jacob Bourne a souligné que les marges du groupe «faisaient jeu égal avec celles des trimestres précédents, malgré l’incertitude économique et les inquiétudes liées à une possible bulle de l’IA».

«L’avance creusée par Nvidia sur le marché des centres de données leur donne une marge à court terme et devrait maintenir leur part de marché autour de 85 à 89%, au pire», a estimé Lucas Keh, de Third Bridge.