Ottawa mobilise 8,9G$ avec les enchères pour les ondes de la 5G
La Presse Canadienne|Publié le 30 juillet 2021(Photo: 123RF)
Le gouvernement fédéral a annoncé jeudi avoir mobilisé 8,9 milliards $ lors des enchères du spectre d’une bande essentielle pour les réseaux sans fil de cinquième génération.
Les trois grandes entreprises de télécommunications du Canada ont dominé le peloton, s’emparant de centaines de licences pour le spectre de la bande de 3 500 MHz.
Le spectre de la bande de 3 500 MHz est essentiel parce que les fournisseurs de service s’en servent pour bâtir leur réseau 5G. De plus en plus d’équipements technologiques devraient éventuellement utiliser cette fréquence.
La bande de 3,500 MHz, qualifiée de portée moyenne, est utile autant en ville qu’en régions rurales en raison de sa capacité à parcourir de longues distances et à traverser les bâtiments.
«Les enchères du spectre de la bande de 3 500 MHz sont une étape clé du plan de notre gouvernement visant à stimuler la concurrence dans le secteur des télécommunications, à améliorer la connectivité en milieu rural et à faire en sorte que les Canadiens bénéficient des technologies et services 5G», a déclaré le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne par voie de communiqué.
Il s’est réjoui de constater que les plus petits fournisseurs et les fournisseurs régionaux aient pu acquérir une proportion plus importante du spectre. Ce qui devrait se traduire par «de meilleurs services sans fil à des prix plus concurrentiels», croit le ministre.
Rogers en tête de liste
Outre Rogers Communications, Bell Canada et Telus, les opérateurs qui ont obtenu des licences comprennent Vidéotron, Cogeco, Xplornet et SaskTel.
Rogers a obtenu 325 licences, le plus haut total, pour un prix de 3,3 milliards $. Ce qui devrait lui permettre de fournir un service à 34 millions de personnes. L’entreprise estime que son investissement pourrait lui permettre de rejoindre 99,4 % des Canadiens avec son réseau 5G.
Vidéotron a acquis 294 licences, Bell en a obtenu 271 et Telus en a raflé 142. Xplornet a pu mettre la main sur 263 licences.
Québecor, la société mère de Vidéotron, a indiqué que son investissement se voulait un pas de plus vers son expansion à l’extérieur du Québec, alors que plus de la moitié de ses licences concernent des secteurs hors de la province.
Vidéotron vise à s’implanter d’abord dans quatre régions canadiennes, soit le sud et l’est de l’Ontario, le Manitoba, l’Alberta et la Colombie−Britannique.
«Ces investissements majeurs pavent la voie à des projets d’envergure qui verront le jour au cours des prochaines années au Québec et dans d’autres provinces canadiennes», a commenté le président et chef de la direction de Québecor Pierre-Karl Péladeau par voie de communiqué.
Fournisseurs régionaux
Freedom Mobile, le quatrième plus grand fournisseur de services cellulaires du pays, a choisi de ne pas participer à l’enchère parce qu’il est engagé dans un accord de rachat de sa société mère Shaw Communications aux mains de Rogers. La transaction n’a pas encore été approuvée par les autorités réglementaires.
Les États-Unis ont organisé une vente aux enchères similaire l’année dernière, mobilisant un produit net de 4,5 milliards $ US. Les 8,9 milliards $ d’Ottawa dépassent de loin les 3,5 milliards $ obtenus en 2019 lors d’enchères pour une bande sans fil différente et moins recherchée.
Au total, 1495 des 1504 licences disponibles ont été octroyées à 15 entreprises canadiennes, incluant 757 licences à de petits fournisseurs et à des fournisseurs régionaux aux quatre coins du pays.
«Collectivement, ces petits fournisseurs et fournisseurs régionaux ont augmenté de plus de 50 % la proportion du spectre des services mobiles qu’ils détiennent, ce qui renforcera leur capacité d’offrir des services concurrentiels», a fait valoir Innovation, Sciences et Développement économique Canada dans un communiqué.