(Image courtoisie)
Pour dresser un portrait clair de la bibitte à deux têtes qu’est Huawei, disons qu’il y a l’équipementier qui inquiète tant du côté de la 5G, d’une part, et qu’il y a le fabricant d’appareils électroniques grand public, d’autre part. Tous deux sont aussi ambitieux l’un que l’autre, malgré un accès à peu près impossible au marché américain. Ça met un peu plus l’emphase sur la place du Canada dans la stratégie du groupe chinois.
Du côté de la téléphonie, pour garder les choses simples, on a tendance à résumer les téléphones intelligents en une ou deux caractéristiques clés qui les définissent le plus. Le Galaxy S10 a un écran mur à mur épatant. L’iPhone a un écosystème applicatif inégalable. Le Huawei P30 Pro a une caméra tout à fait épatante.
Mais le P30 Pro a aussi une autonomie épatante, une mécanique digne d’un téléphone haut de gamme (avec 128 go de stockage interne et une fente pour les cartes mémoire NM exclusives à la marque chinoise), et une polyvalence qui le place rapidement en haut de la liste des téléphones Android les plus attrayants sur le marché à l’heure actuelle. Livré avec Android 9.0, il hérite d’une couche esthétique appelée EMUI qui n’est pas aussi intrusive que celle de Samsung, et mise sur les produits Google (dont son Assistant numérique éponyme) pour accroître sa polyvalence et sa convivialité.
Et parce que tout ça n’est pas assez, il mise sur une mise en marché féroce au Canada, par Bell, notamment, qui l’offre à 150$ moyennant deux ans d’un service devant comprendre au minimum 1 go de données mobiles par mois. Pour un appareil vendu 1250$ sans entente, ce prix n’est qu’une formalité. Et 1 go de données mobiles, c’est le minimum le plus strict pour un appareil se connectant à la version la plus rapide du réseau LTE des fournisseurs canadiens.
Mis côte à côte, le Mate20 Pro (qui est offert à 0$ avec entente) et le P30 Pro positionnent Huawei avantageusement dans le créneau du sans-fil le plus lucratif pour tous les acteurs impliqués, puisqu’ils proposent une offre en deux temps plus abordable que la concurrence, sans négliger aucune des priorités des acheteurs.
Un appareil photo qui voit loin, loin, loin…
L’arrivée (un peu tardive) du printemps signale le retour du sport d’équipe en extérieur. Pour les parents, ça signale des heures passées chaque semaine à se les geler en bordure du terrain, à vanter les talents de son plus jeune au soccer ou au baseball. Préparez-vous : les tournois s’en viennent.
Mais comment immortaliser le but gagnant avec l’appareil photo de son téléphone? Si vous vous posez cette question, le P30 Pro propose la solution : un zoom optique 5x, gracieuseté de Leica, appuyé par un traitement logiciel qui est, pour une rare fois, assez délicat pour doubler la mise, créant un zoom 10x qui ne gâche pas complètement les photos.
Notez qu’avec un zoom 10x sur un appareil aussi petit, normalement, une belle photo est à peu près impossible à réaliser. Tout bouge trop vite. Pas dans ce cas-ci : des photos en pleine action ressortent vives, et étonnamment nettes.
À force de se faire vanter les mérites des caméras sur les téléphones, on a un peu arrêté d’y croire. Le P30 Pro de Huawei nous rappelle la belle époque où Nokia, à son paroxysme, arrivait à encastrer un appareil photo entier dans ses téléphones Lumia…
Une autonomie digne des plus grands
Chez Lenovo, l’enseigne Motorola a une stratégie qui fait mouche pour attirer les gens cherchant une plus grande autonomie de leur sans-fil : elle décline une version un peu moins énergivore de ses appareils, dotée en prime d’une plus grosse batterie. Plutôt que de faire le même coup, Huawei intègre plutôt une imposante batterie de 4200 milliampères-heure (mAh) sous le capot de son modèle phare. On s’en tire donc avec pratiquement deux journées entières d’utilisation entre deux charges.
Mieux : en veille, l’appareil peut survivre presque une semaine, doublant au moins l’endurance de la plupart des téléphones à système Android. Pour un téléphone dont l’écran OLED fait 6,4 pouces de diagonale, c’est pas mal. Les gens désirant faire mieux mais qui visionnent beaucoup de vidéo peuvent en réduire la résolution de Full HD+ (FHD+) à HD+, tout simplement.
Gadget à la mode ces jours-ci, ce téléphone peut être chargé (et plutôt rapidement) à partir d’un pavé sans-fil, et peut à son tour charger un accessoire via ce même protocole (Qi) en activant cette fonction puis en déposant ledit accessoire à l’endos du téléphone. Huawei inclut un chargeur ultrarapide dans la boîte, en prime.
En attendant un éventuel Galaxy Note 10, que la rumeur veut gigantesque dans tous les sens du mot (et qui fera peut-être oublier le fiasco du Galaxy Fold), le P30 Pro semble bien offrir la meilleure combinaison de puissance et d’autonomie sur le marché.
En attendant la 5G
Dès sa prise en mains, le P30 Pro semble faire dans le haut de gamme. Le téléphone n’est pas très léger, mais il tombe dans la main comme un produit de luxe, ce qui est probablement voulu. Ce qui l’est moins, c’est que son boîtier tout luisant est aussi plutôt glissant, ce qui rend la prise en mains un peu maladroite. C’est un peu plus délicat en raison d’un affichage mur à mur qui retranche une bonne partie des bordures latérales sur lesquelles, normalement, on pose les doigts.
Notez aussi que ce téléphone a la fâcheuse manie de se tacher rapidement. Les empreintes sont visibles partout sur sa surface, ce qui agace étant donné que son lecteur d’empreintes, où on dépose le doigt chaque fois qu’on l’active, est incrusté au bas de l’écran. Avec les reflets d’un éclairage typique, ce n’est pas idéal.
Enfin, l’hiver dernier, Huawei a promis que tous ses nouveaux appareils livrés en Amérique du Nord seraient prêts à l’arrivée des premiers réseaux 5G. C’est un détail important si vous songez à acheter un téléphone aujourd’hui, qui vous durera 3 ou 4 ans : la 5G s’en vient d’ici un an ou deux.
Hé bien, triste nouvelle, le P30 Pro n’est pas couvert par cette garantie. La puce Balong 5000 de Huawei, qui se connecte sans égard à n’importe quel réseau 3G, 4G ou 5G, sera plutôt introduite au Canada l’automne prochain, sous le capot du successeur au Mate20.
C’est dommage, car avoir accéléré un peu sa mise en marché pour en faire bénéficier le P30 Pro aurait sans doute accéléré la croissance phénoménale de Huawei dans le marché des appareils sans fil. Car sinon, cet appareil a résolument tout pour lui.
Huawei P30 Pro
Téléphone à système Android 9.0
Écran de 6,4 pouces (2340 x 1080 pixels)
Appareil photo f/1.6 de 40mp (arr), f/2.2 de 20 mp (av)
128 go de stockage interne (plus fente NM)
Étanchéité IP68
Autonomie de 2 jours (pile de 4200 mAh)
1250$
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