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Letitia James, la procureure de l’État de New York, a déposé mercredi une plainte contre Amazon, l’accusant de ne pas avoir suffisamment protégé ses salariés new-yorkais lors de la pandémie de COVID-19.
Cette action judiciaire intervient quelques jours après un recours du géant du commerce en ligne contre Mme James destiné à décourager la cheffe du parquet new-yorkais à lancer des poursuites contre Amazon pour négligence dans la protection de ses employés et le licenciement d’un salarié dans un de ses entrepôts en 2020.
Le groupe demandait à un juge fédéral de déclarer que la procureure de l’État de New York n’était pas compétente pour saisir la justice sur ces questions.
Cette requête n’a pas suffi à faire abandonner Mme James.
«En échouant à maintenir un environnement de travail sain via une protection acceptable des travailleurs contre la propagation de la COVID-19, Amazon a violé les lois du travail de l’État de New York», fustigent mercredi les services de Letitia James dans un communiqué dans lequel il est également reproché au groupe de Jeff Bezos d’avoir pris des mesures de représailles contre des employés qui avaient protesté contre des conditions de travail «risquées».
«Depuis le début de la pandémie, il est clair qu’Amazon a privilégié les profits au détriment des gens et a échoué à assurer la bonne santé et la sécurité de ses travailleurs», accuse Letitia James, citée dans le communiqué.
«Nous nous préoccupons profondément de la santé et de la sécurité de nos employés (…) et ne pensons pas que la plainte de la procureure dépeint une image fidèle à la réalité de la réponse» d’Amazon à la pandémie, a déclaré par courriel à l’AFP Kelly Nantel, une porte-parole de l’entreprise.
Dans la plainte déposée devant la cour suprême de l’État, New York affirme qu’Amazon ne se conforme pas à ses exigences en matière de nettoyage et de désinfection sur ses sites. Le géant du commerce en ligne n’aurait également pas prévenu des employés de cas de contaminations de leurs collègues.
Amazon est aussi accusé de ne pas avoir fermé ses sites pour les faire nettoyer quand des cas d’infections à la COVID-19 y ont été détectés et aurait en outre continué à pister et à discipliner des salariés en fonction de leur taux de productivité.
Le groupe de Seattle est l’un des grands gagnants de la crise sanitaire qui a entraîné des mesures de confinement et de restrictions des déplacements à travers le monde. Il a réalisé des ventes de 125,5 milliards de dollars au dernier trimestre, un record.
Mme James demande entre autres à la justice d’obliger Amazon à changer ses pratiques, à dédommager des salariés licenciés et à réembaucher un ancien employé licencié en 2020, décrit comme une sorte de lanceur d’alerte.