Comment je fais pour amener les gens à s’en servir et comment je fais pour déployer «ça» chez moi ? (Photo: D koi pour Unsplash)
EXPERT INVITÉ. L’année dernière, j’ai rédigé mon dernier billet en faisant une entrevue avec la vedette montante ChatGPT. Ce fut une expérience intéressante et révélatrice de la puissance de l’application.
Il est indéniable que l’enthousiasme pour cette technologie n’a cessé de croître tout au long de l’année.
Au fil des mois, j’ai eu le privilège d’animer plusieurs conférences centrées sur l’IA générative. Lors de ces évènements, je posais régulièrement à l’audience la question de leur familiarité avec cet outil. Bien que ma méthode soit informelle, elle m’a permis de constater un bond significatif dans l’adoption de l’IA générative à l’automne. Au printemps dernier et au début de l’automne, environ 20% des participants indiquaient avoir «essayé» ChatGPT. Mais dès la mi-octobre, ce taux a grimpé à 85%.
Nombre d’entre eux l’utilisent pour se divertir, mais une majorité s’en sert également pour rédiger des documents et dans des stratégies marketing. Cependant, une interrogation persiste chez les dirigeants d’entreprise que j’ai rencontrés: comment je fais pour amener les gens à s’en servir et comment je fais pour déployer «ça» chez moi ?
Tout d’abord, il est essentiel de rectifier une idée reçue concernant l’emploi des outils publics tels que ChatGPT ou Bing AI. Ces outils ne peuvent pas constituer le fondement exclusif d’une stratégie d’intelligence artificielle générative efficace. La première raison étant la protection des données : l’utilisation de ces services pose d’importantes questions de confidentialité et de sécurité. De plus, ces plateformes ne permettent pas la personnalisation poussée de l’IA ni l’entraînement de modèles spécifiques, ce qui est indispensable pour forger un avantage compétitif significatif face à la concurrence. Il est donc crucial de compléter l’utilisation de ces outils avec des solutions sur mesure et sécurisées pour développer une stratégie d’IA générative robuste et conforme aux exigences de votre organisation.
Cela étant dit, en cette période où nous sommes souvent à nos fourneaux, je vous propose ma petite recette pour répondre à cette question et s’aventurer dans le monde de l’IA générative.
Trois axes principaux doivent être abordés: l’intégration de la technologie, la gouvernance et l’identification des cas d’usage. Ces trois axes devraient être menés de front et de manière itérative. Voici quelques pistes de réflexion pour nourrir vos équipes lors de la mise en place de ces initiatives :
Concernant l’intégration de la technologie
– Sélectionner la plateforme adéquate en fonction des compétences techniques internes et des systèmes en place.
– Établir un budget précis pour éviter tout imprévu financier.
– Adopter un déploiement progressif, par groupe d’utilisateurs si nécessaire, pour faciliter l’adoption.
– Préparer l’organisation à une approche «priorité à l’IA», en mettant l’humain au centre :
– Développer un plan de gestion du changement.
– Élaborer un plan de communication continu et robuste.
– Recueillir des retours et ajuster la stratégie en conséquence.
Pour la gouvernance
Gouvernance d’entreprise:
– Établir la position de l’entreprise vis-à-vis de l’IA générative.
– Formuler des directives ou des politiques pour cadrer son utilisation.
– Suivre et mesurer l’engagement des équipes avec l’IA.
Gouvernance des données:
– Instaurer une gouvernance des données efficace.
– Organiser et nettoyer les données et informations.
– Mettre en œuvre des outils de gestion de l’information.
– Assurer la sécurité de l’accès aux informations.
Pour identifier les cas d’usage
– Chercher à améliorer l’expérience client.
– Réfléchir à des moyens d’augmenter la productivité des équipes.
– Explorer les possibilités de stimuler la créativité.
– Envisager l’optimisation des opérations.
Pour l’identification des cas d’usage, je vous propose de revenir à l’homonyme du titre de mon billet. Au lieu de penser à l’IA comme une entité indépendante, envisagez-la comme un moyen d’augmenter l’intelligence, définie par l’amélioration de la prise de décisions tout en préservant l’implication humaine et en facilitant le processus de réflexion.
Ce concept d’intelligence augmentée est crucial, car il positionne les membres de nos équipes, donc l’humain, au cœur de l’implémentation de l’IA dans nos organisations. Face à l’anxiété que cela peut susciter, cette perspective peut aider à préparer les esprits à envisager les processus susceptibles d’être automatisés.
Alors voilà. C’est tout pour cette année. Je vous remercie de me lire, de partager et de commenter mes propos. C’est très apprécié et je me sens privilégié de pouvoir, mois après mois, vous partagez mon point de vue sur la transformation numérique de notre société et de nos entreprises.
À l’arrivée de la nouvelle année, je me permettrai d’emprunter les paroles d’un de mes groupes préférés quand arrive décembre, La Volée d’Castors : «[…] je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année avec d’la santé, du bonheur, de l’amour, de l’agrément, pis d’l’argent, parce que ça en prend donc ben d’nos jours. Alors chers amis.es Joyeuses fêtes !»