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Plonger dans la réalité virtuelle pour améliorer la collaboration

Nicolas St-Germain|Publié le 05 septembre 2022

Plonger dans la réalité virtuelle pour améliorer la collaboration

À gauche, Nicolas Roy, cofondateur et directeur développement des affaires chez Immersia Studio et à droite, Mathieu Nuth, cofondateur et directeur Technique (Photo: courtoisie)

LA TECHNO PORTE CONSEIL est une rubrique qui vous fait découvrir des plateformes, de nouveaux outils ou de nouvelles fonctionnalités pouvant être implantés facilement et rapidement dans votre quotidien au travail, en plus de démystifier les tendances technos du moment.

LA TECHNO PORTE CONSEIL. Imaginez que vous êtes en voyage avec vos collègues de bureau dans les Andes péruviennes. Soudain, l’autobus fait une sortie de route. Comment gérez-vous le chaos?

C’est cette simulation en réalité virtuelle que propose la start-up de Sherbrooke Immersia Studio, depuis sa première version en octobre 2021, aux entreprises qui veulent travailler sur la consolidation de leurs équipes.

«On a lancé le projet dans le contexte où le télétravail diminuait le sentiment d’appartenance des employés, explique Nicolas Roy, cofondateur et directeur développement des affaires, en entrevue avec Les Affaires. L’idée était d’utiliser l’immersion [en réalité virtuelle, NDLR] pour favoriser la collaboration.»

Que ce soit complètement à distance, dans les bureaux de l’entreprise participante ou en mode hybride, les employés sont plongés dans cet univers grâce à un casque Oculus Quest fourni par la start-up. Une simulation des mains du participant a aussi été ajoutée pour lui permettre d’interagir avec son environnement.

Selon le nombre de participants, des groupes sont formés pour ne compter qu’entre 10 à 12 personnes par séance. Accompagnés d’un maître de jeu qui agit comme coach, l’activité alterne entre le virtuel et le réel pour inclure des périodes de rétroactions visant à comprendre et à analyser ce qui a fonctionné ou moins bien fonctionné.

Le coach contrôle tous les aspects. Il peut augmenter la difficulté du jeu et faire échouer volontairement une équipe. Tout ça dans une atmosphère ludique, certifie Nicolas Roy, mais non pas sans inclure des éléments formateurs liés au team building.

Image de la simulation dans les Andes péruviennes. (Photo: courtoisie)

Régler un problème à l’interne

Justement, Nicolas Roy tient à faire une distinction entre les concepts de team building et ce qu’il nomme le team bonding, souvent confondus. Dans le second cas, il est question de loisir, où le but est d’avoir du plaisir. Dans le premier, il s’agit plutôt d’identifier une ou plusieurs compétences à travailler ou à développer et centrer la démarche autour.

Il donne l’exemple d’une organisation qui voudrait améliorer le dynamisme de ses équipes ou bien la cohésion de ses troupes. Ces compétences pourraient être difficiles à développer dans un contexte de télétravail ou elles sont tout simplement manquantes.

Mais plus encore, cela peut «servir aux entreprises qui ont une direction RH, un souci de formation continue et qui voudraient travailler sur un objectif particulier», ajoute-t-il.

«Les épreuves sont faites pour faire ressortir des liens concrets avec la réalité du travail», poursuit le cofondateur de la start-up, récipiendaire de la mention entreprise innovante 2022 lors du Gala Reconnaissance Estrie.

 

Duper le cerveau

Pour illustrer les sentiments et les émotions qui peuvent être ressentis pendant la simulation en réalité virtuelle, Nicolas Roy donne l’exemple de la planche.

«C’est un exemple que je présente souvent. On t’installe sur une vraie planche, tu mets le casque de VR et tu appuies sur un bouton qui te fait monter de 84 étages dans un ascenseur. En haut du bâtiment, il y a une planche virtuelle qui donne sur le vide. Lorsque tu te mets à marcher, tu as l’impression d’être sur une vraie planche, mais avec du vide autour. Le cerveau est dupé», explique-t-il.

Beaucoup des participants n’arrivent pas à compléter l’exercice, ajoute Nicolas Roy. Le but est de montrer que des émotions fortes peuvent être vécues dans une simulation et que cela permet — dans un contexte d’apprentissage avec du coaching — de créer quelque chose qui va être ancré.

Une quinzaine de groupes a déjà pris part à la simulation et une dizaine d’autres est prévue d’ici la fin de l’année, détaille Nicolas Roy. L’objectif de la start-up est de réaliser de 30 à 40 séances de team building d’ici la fin de l’automne.