L’engin mesure 120 mètres de haut au total, 9 mètres de diamètre, et sera capable d’emporter quelque 100 tonnes en orbite, ce qui en fait la plus grosse fusée jamais développée. (Photo: 123RF)
Le patron de SpaceX, Elon Musk, doit s’exprimer jeudi soir devant un modèle de sa fusée géante Starship sur les avancées de ce projet hors norme, destiné à permettre aux humains d’effectuer des voyages interplanétaires.
L’événement revêt une importance particulière depuis que ce véhicule a été sélectionné par la Nasa pour être celui qui conduira les prochains astronautes sur la surface de la Lune.
À l’extrême sud du Texas, la base spatiale nommée Starbase, installée près du minuscule village de Boca Chica, servira de cadre à cette rare prise de parole du milliardaire devant la presse.
Elle devrait débuter à 21h (heure de Montréal), et être retransmise en direct sur la chaîne YouTube de l’entreprise.
En guise de décor, le vaisseau Starship, entièrement noir, a été monté sur son propulseur argenté, le premier étage de la fusée, nommé Super Heavy.
L’engin mesure 120 mètres de haut au total, 9 mètres de diamètre, et sera capable d’emporter quelque 100 tonnes en orbite, ce qui en fait la plus grosse fusée jamais développée.
En comparaison, la fusée Saturn V, qui emmenait les astronautes sur la Lune lors du programme Apollo, faisait 110 mètres de haut.
Le lanceur de SpaceX n’a encore jamais volé dans cette configuration complète (également appelée Starship par raccourci), et Elon Musk avait promis en novembre un premier test orbital pour janvier ou février 2022.
Mais comme souvent, l’échéance annoncée a été dépassée. Depuis, le patron s’est alarmé des retards dans la production des moteurs Raptor. Super Heavy devra in fine en compter pas moins de 33, a-t-il dit par le passé.
Vers Mars
Starship seul a déjà effectué plusieurs vols suborbitaux: après quelques tests s’étant terminés dans d’impressionnantes explosions fin 2020 et en 2021, SpaceX avait finalement réussi à faire réatterrir le vaisseau.
Mais ceux-ci n’allaient qu’à environ 10 km d’altitude. Avant un premier vol avec Super Heavy, un autre souci se pose: l’obtention de l’autorisation d’effectuer des vols orbitaux depuis cette nouvelle base.
L’autorité américaine de l’aviation, la FAA, est actuellement en train d’étudier le dossier, et a annoncé qu’elle rendrait une décision à la fin du mois de février.
La Nasa a pour sa part choisi de miser sur Starship pour devenir l’alunisseur utilisé dans le cadre de son programme Artémis de retour sur la Lune.
Une version du vaisseau devra être en amont placée en orbite autour de la Lune, et les astronautes arrivant à bord de leur capsule (propulsée séparément par une fusée de la Nasa) y embarqueront afin qu’il les emmène et les ramène de la surface lunaire, en 2025 au plus tôt.
SpaceX envoie déjà des astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS) à l’aide de ses fusées Falcon 9, dont le premier étage est récupéré, mais pas le second.
La grande nouveauté de cette fusée est qu’elle doit être entièrement réutilisable: non seulement le vaisseau Starship, mais aussi Super Heavy, doivent être récupérés après chaque vol.
Il s’agit là de la grande stratégie d’Elon Musk pour casser les coûts.
Car le milliardaire estime que les humains auront besoin de centaines de fusées Starship pour un jour, devenir une espèce multiplanétaire, en s’installant sur Mars. Une issue qu’il croit indispensable au vu des menaces pesant sur la survie de l’humanité sur notre seule Terre.
«C’est un véhicule très profond», avait assuré Elon Musk en novembre devant des scientifiques de l’Académie nationale des sciences. «Il a le potentiel d’affecter la destinée de l’humanité d’une façon très profonde».