Question d’un expert, réponses des partis: la pollution numérique
Nicolas St-Germain|Publié le 23 septembre 2022Martin Deron, chargé de projet pour le défi numérique, Chemins de transition (Université de Montréal) (Photo: courtoisie)
«Comment votre parti envisage-t-il la place des technologies numériques au sein de la nécessaire transition écologique, sachant qu’elles peuvent aider, mais qu’elles pourraient venir effacer les gains des autres secteurs comme elles polluent?» – Martin Deron, chargé de projet pour le défi numérique, Chemins de transition (Université de Montréal).
Promesse de la Coalition avenir Québec
De l’avis de la Coalition avenir Québec, ce n’est pas un problème, mais plutôt une opportunité pour le Québec. «Dans notre contexte où notre électricité est propre, la place grandissante du numérique n’est pas vue comme un défi.» Le parti dirigé par François Legault rappelle que plusieurs entreprises investissent dans la province justement pour développer des centres de données qui fonctionnent à l’énergie verte.
Promesse du Parti libéral du Québec
Le Parti libéral du Québec admet que le numérique entraîne des émissions de gaz à effets de serre (GES), mais rappelle que la province «détient un avantage concurrentiel face à d’autres juridictions à cause de son hydroélectricité renouvelable et propre».
Ce faisant, les centres de données québécois sont «préférables aux centres de données climatisés au charbon, par exemple».
Le parti s’engage néanmoins à améliorer la durée de vie des équipements numériques «afin de réduire l’impact de leur fabrication sur l’environnement».
Promesse du Parti québécois
Le Parti québécois dit que «la notion d’économie circulaire est l’une des clés les plus importantes dans la transition écologique», précisant l’avoir intégrée à son ambitieux plan de réduction des GES d’ici 2030. C’est de cette façon que le parti prévoit s’attaquer aux technologies numériques.
«Pour ce secteur, l’hébergement de données est l’une des sources de pollution importantes. La chaleur émise par les centres de données pourrait notamment être récupérée pour chauffer d’autres bâtiments à proximité», suggère le parti dirigé par Paul St-Pierre-Plamondon.
«La réutilisation et le recyclage des produits technologiques sont également des points importants. Le Parti québécois s’engage à réduire l’empreinte matérielle et énergétique du Québec en doublant minimalement l’indice de circularité de l’économie 2030 et en adoptant des mesures et des cibles chiffrées permettant de l’atteindre.»
Promesse de Québec solidaire
Québec solidaire promet «d’instaurer une analyse d’impact climatique systématique pour l’ensemble des programmes gouvernementaux, afin d’identifier les meilleures avenues permettant de limiter l’impact écologique du numérique.»
Promesse du Parti conservateur du Québec
Le Parti conservateur rappelle que le numérique contribue «à éliminer de nombreuses étapes polluantes dans la conception et la fabrication d’un produit» grâce «à la fabrication assistée par ordinateur», par exemple.
Selon le parti dirigé par Éric Duhaime, «toute activité économique et industrielle possède des intrants et des extrants». Ce faisant, «c’est l’économie de marché qui, naturellement, a toujours cherché à économiser les ressources, l’énergie et les matières premières utilisées et, à l’autre bout de la chaîne, à recycler les résidus pour en faire quelque chose de commercialisable».
Pour les conservateurs, «le rôle du gouvernement est de fixer des normes et des limites de pollution socialement acceptables pour la protection de la santé humaine et de l’environnement. C’est ensuite aux entrepreneurs de trouver et de mettre en œuvre les meilleures méthodes pour atteindre ces normes.»
D’après eux, il convient d’accélérer la conversion vers le numérique pour augmenter les «gains de productivité».
(Re)lire les questions des entrepreneurs et les réponses des partis.