Alfred Smart Lock. (courtoisie)
On se rappelle avoir acheté notre première serrure sans clé pour la maison il y a plus d’une douzaine d’années. C’était bien avant l’arrivée des applis mobiles, du Bluetooth, et de tout ce qui a permis l’émergence des serrures signées August, Ring, Yale, et autres. Avant donc que certaines de celles-ci ne deviennent la propriété d’Amazon et de Google…
À l’époque, cette serrure signée Weiser avait pour particularité d’avoir un lecteur d’empreinte digitale. C’était mieux qu’un code alphanumérique, surtout avec les enfants, qui n’ont ainsi aucune chance de l’oublier, de le partager à tous leurs amis, et ainsi de suite. Et sans connexion WiFi, ladite serrure ne risquait aucune fuite de ses données stockées en mémoire locale.
Bref, la belle époque.
Depuis les Fêtes, on a toutefois eu la «chance» (ou la malchance, c’est selon) de tester deux nouveaux modèles de serrures connectées plus modernes. La première est la Premis, de Weiser. L’autre s’appelle Alfred, tout simplement. De quoi nous rappeler les raisons rendant ces produits attrayants, d’une part, et complètement inutiles, par ailleurs. Voici donc un petit guide pour vous aider à faire un choix, le cas échéant, et idéalement, le bon choix du premier coup.
La compatibilité (ou pas)
La Premis a ceci de particulier qu’elle est vendue par un fabricant bien connu de serrures. Weiser, et sa marque-sœur Kwikset (exclusive aux États-Unis), avaient déjà la Kevo dans leur catalogue, et y ajoutent donc une version de la Premis qui inclut un pavé numérique tactile qui ne garde aucune trace des gros doigts gras et sales, d’une part, et une compatibilité avec HomeKit, la trousse pour la maison connectée d’Apple.
Ce dernier détail est juste assez importanst pour être réitéré: dans les serrures connectées, elles sont rares celles qui sont compatibles avec Siri et HomeKit. La plupart se contentent d’intégrer Alexa (Amazon) et/ou l’Assistant Google. On soupçonne qu’il y a un enjeu de confidentialité et de sécurité des données associé à ce phénomène.
La serrure d’Alfred, par contraste, est justement compatible avec les assistants d’Amazon et de Google, mais pas d’Apple.
Donc, premier conseil si vous magasinez une serrure connectée: demandez-vous s’il est nécessaire de l’associer à une de ces plateformes connectées, et si oui, à laquelle.
Weiser Premis. (courtoisie)
L’utilisation espérée
La Premis ajoute une connexion Bluetooth et une appli éponyme permettant de la configurer, de créer des codes avec divers niveaux d’accès (incluant un horaire hebdomadaire) à son pavé tactile. Elle intègre aussi une serrure à clé dont Weiser a le secret, qu’on peut adapter à différentes clés compatibles (et pas seulement celle incluse dans la boîte).
Tout ça vise à rendre son opération plus facile. Malheureusement, quand on achète une telle serrure, c’est généralement pour la promesse de verrouiller et déverrouiller plus rapidement la porte. Ici, ça n’a pas été le cas. Du moins, pas durant les journées froides d’hiver, où la surface tactile est soudainement devenue inopérante, incapable de lire les contacts des doigts correctement.
Un autre tantôt, elle est restée verrouillée, même si l’appli affirmait le contraire. Résultat: on n’a jamais pu la déverrouiller. Aucun moyen de corriger ce détail. Comme on n’avait pas la clé en poche, à -20 degrés Celsius, ça fait réfléchir…
La serrure d’Alfred n’a tout simplement aucun cylindre. Son pavé tactile a une meilleure tolérance au froid que la Premis, et en prime, la serrure peut détecter l’appli active sur un mobile dans votre poche pour se déverrouiller d’un seul tapotement du doigt n’importe où sur son pavé.
C’est bien, vu que ça rend son utilisation un peu plus efficace. Son ergonomie, elle, est discutable. Pour la verrouiller manuellement, il faut appuyer deux secondes sur une touche du pavé, puisqu’on n’y trouve aucune touche dédiée à cette tâche.
Deuxième conseil, donc: si vous voulez vous passer d’une clé, trouvez un modèle qui fonctionne bien sans elle… même l’hiver.
Sans les mains?
Cette détection d’un téléphone à proximité est un atout pour la serrure d’Alfred, qui n’est pas fréquent dans ce créneau. En fait, seule la serrure de la société August propose un mode encore plus simple, puisqu’elle se déverrouille automatiquement dès qu’elle détecte votre sans-fil dans un rayon de quelques mètres.
Ça embête des gens craignant pour la sécurité d’une telle fonction, mais c’est pratique. Surtout quand on a les bras chargés de sacs d’épicerie, de ballons de soccer, ou de l’équipement de hockey du plus jeune. En revanche, à peu près toutes les serrures connectées sur le marché vont se verrouiller automatiquement après votre départ, si vous le souhaitez.
Bref, il est bien plus facile de s’embarrer dehors, que de déverrouiller sa porte par mégarde.
On a parlé plus tôt cet hiver d’une tendance lourde qui s’en vient à plusieurs niveaux, et qui remplacera les codes alphanumériques, les mots de passe et les verrous en général par la lecture d’une empreinte digitale. Évidemment, les serrures pour la maison reviendront massivement à cette solution dans les prochains mois.
Troisième (et ultime) conseil pour bien choisir sa serrure connectée: choisissez la technologie qui vous semble la plus naturelle. Les codes numériques peuvent être partagés, créés et gérés à distance. C’est pratique (parlez-en à tous les férus d’Airbnb…), mais ce n’est pas sans soulever des craintes liées à la confidentialité.
Une empreinte digitale, ou une détection automatique de votre arrivée dans les parages, ça a aussi des avantages.
Les modules de connexion WiFi qui sont souvent vendus à part sont peut-être inutiles, la plupart du temps. Sauf si vous souhaitez être informés des allées et venues de la famille, des gens du service de ménage, de l’électricien, etc.
Dans tous les cas, il faut toujours se rappeler qu’en migrant vers un tel accessoire pour la maison, l’idée est de rendre sa maison plus sécuritaire, et pas le contraire… Faire le bon choix est donc plutôt essentiel.
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