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Spotify (SPOT) a annoncé mercredi un rare bénéfice net au premier trimestre, mais déçu sur la hausse de son portefeuille d’abonnés après une année 2020 en trombe, ce qui lui a valu de dévisser en Bourse.
Au premier trimestre, Spotify, basé à Stockholm, mais coté à New York, est passé dans le vert avec un petit bénéfice net de 23 millions d’euros, contre un million un an plus tôt, grâce à l’effet paradoxal de la récente baisse de son action qui réduit ses charges de rémunération.
Fin mars, le nombre d’utilisateurs a atteint un total de 356 millions, avec une hausse de 21 % du nombre d’abonnés payants sur un an, à 158 millions, dans la fourchette haute des prévisions du groupe et proche des attentes des analystes.
Pour autant, le PDG Daniel Ek a reconnu, lors d’une interview à la chaîne américaine CNBC, que la progression était « un peu plus faible » que prévue par le groupe.
Pour lui, cela tient d’abord au contrecoup de l’accélération enregistrée en 2020, avec un gain net de 31 millions d’abonnés payants (+24 %).
Du fait de l’effet persistant de la crise du coronavirus, « certains des marchés où nous enregistrons habituellement une forte croissance sont encore en phase de rétablissement », a expliqué Daniel Ek, les données montrant un ralentissement en Europe et en Amérique latine.
Le marché a surtout retenu ce chiffre en demi-teinte de la publication trimestrielle et sanctionné le titre, qui perdait 8,88 % à 266,90 dollars vers 12 h 10 au Nasdaq.
Au deuxième trimestre, Spotify prévoit de gagner entre 4 et 8 millions d’abonnés payants en net et entre 10 et 17 millions d’utilisateurs actifs, ce qui le rapprocherait du seuil symbolique de 400 millions, qui pourrait être franchi avant la fin de l’année (entre 402 et 422 millions attendus fin 2021).
Le chiffre d’affaires a lui progressé de 16 % sur un an, à 2,15 milliards d’euros, indique la plateforme audio dans son rapport trimestriel. Il provient à 90 % par les abonnés payants, pour seulement 10 % pour les utilisateurs du service diffusant des publicités.
En février, le groupe suédois a annoncé son lancement dans plus de 80 nouveaux pays réunissant un milliard d’habitants, dont des pays très peuplés comme le Nigeria, le Pakistan ou le Bangladesh. Ces lancements ont porté sa présence à la très grande majorité des pays du monde — près de 170.
« Nous sommes satisfaits des contributions des nouveaux marchés, la Corée du Sud étant le moteur principal », a souligné Spotify mercredi.
La plateforme investit également massivement dans le podcast, avec plusieurs acquisitions dont l’américain Megaphone et plusieurs lancements de prestige, dont une série d’émissions réunissant l’ancien président Barack Obama et le géant du rock américain Bruce Springsteen.
Le patron veut acheter Arsenal
Depuis son entrée en Bourse en 2018, c’est seulement le cinquième trimestre dans le vert de Spotify. L’entreprise n’a jamais dégagé de bénéfice net sur une année entière malgré son succès sur le marché de la musique en ligne, où elle devance de loin ses principaux rivaux Apple Music et Amazon Music.
L’an passé, le fleuron suédois de la musique en ligne avait triplé sa perte nette à 581 millions d’euros, du fait notamment de la bonne performance de son action qui fait s’envoler ses charges de rémunération. L’ex-start up stockholmoise utilise en effet un mécanisme de rémunération de ses employés indexé sur le cours de Bourse.
Après avoir atteint un record historique à près de 365 dollars mi-février, l’action Spotify a depuis perdu quasiment 100 dollars.
Rare fleuron européen d’Internet, le groupe pèse actuellement un peu plus de 50 milliards de dollars de valorisation boursière.
Le cofondateur et dirigeant de Spotify, le milliardaire suédois Daniel Ek, a de nouveau fait acte de candidature mercredi au rachat du club londonien de football d’Arsenal.
Il s’est dit « très sérieux » quant à ses intentions et a assuré avoir réuni le financement nécessaire à cette acquisition.
L’entrepreneur de 38 ans a expliqué ne pas avoir été échaudé par la fin de non-recevoir de l’actuel propriétaire d’Arsenal, le groupe Kroenke Sports and Entertainment (KSE), et se préparer à un long parcours jusqu’au rachat.