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Relance d’une unité nucléaire à Three Mile Island pour fournir Microsoft en électricité

AFP|Mis à jour le 20 septembre 2024

Relance d’une unité nucléaire à Three Mile Island pour fournir Microsoft en électricité

Constellation précise que des investissements importants vont être réalisés pour restaurer le réacteur, notamment la turbine, le générateur et les systèmes de refroidissement. (Photo: Archives Getty Images)

New York — L’énergéticien américain Constellation a annoncé vendredi la relance de la centrale de Three Mile Island en Pennsylvanie, théâtre du plus grave accident nucléaire de l’histoire des États-Unis, afin de fournir Microsoft en électricité.

Selon un communiqué, l’accord signé avec le géant informatique américain porte sur 20 ans et permettra de relancer l’unité 1, qui n’avait pas été touchée par l’accident de 1979.

Avant sa mise hors service prématurée pour raisons économiques en 2019, la centrale avait une capacité de production de 837 mégawatts, suffisante pour alimenter plus de 800 000 foyers, rappelle le communiqué.

«Alimenter les industries essentielles à la compétitivité économique et technologique mondiale de notre pays, y compris les centres de données, nécessite une abondance d’énergie sans carbone et fiable à chaque heure de la journée, et les centrales nucléaires sont les seules sources d’énergie qui peuvent constamment tenir cette promesse», a fait valoir le PDG de Constellation Joe Dominguez, cité dans le communiqué.

Constellation précise que des investissements importants vont être réalisés pour restaurer le réacteur, notamment la turbine, le générateur et les systèmes de refroidissement.

Le redémarrage d’un réacteur nucléaire nécessite au préalable l’approbation de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, après un examen complet de la sécurité et de l’environnement.

Le site, qui devrait créer 3.400 emplois directs et indirects, devrait être opérationnel en 2028.

« Cet accord constitue une étape majeure dans les efforts de Microsoft pour aider à décarboner le réseau », s’est félicité Bobby Hollis, responsable de l’énergie pour le géant américain, cité dans le communiqué.

Retour du nucléaire

En juin 2023, Constellation avait déjà signé un accord avec Microsoft pour apporter de l’énergie nucléaire à l’un de ses centres de données, à Boydton, en Virginie.

Le développement de l’intelligence artificielle nécessite en effet d’énormes capacités de calcul, assurées par des légions de serveurs informatiques, logés dans des centres de données.

La consommation électrique de ces serveurs est colossale et menace de saturer le réseau électrique américain si ses capacités ne sont pas étendues grâce à l’addition de nouvelles ressources.

Mercredi, Microsoft a d’ailleurs annoncé s’associer notamment avec le gestionnaire d’actifs BlackRock pour investir 100 milliards de dollars dans des infrastructures dédiées au développement de l’intelligence artificielle.

Ces fonds seront consacrés à la création ou à l’extension de centres de données ainsi qu’à la construction d’infrastructures de production d’électricité pour les alimenter.

Tombé en disgrâce après la catastrophe de la centrale japonaise de Fukushima en 2011, le nucléaire, énergie peu émettrice de CO2, comme l’éolien et le solaire, connaît un regain d’intérêt dans le monde, poussé par les impératifs climatique et de sécurité énergétique.

Selon l’AIE, l’agence pour l’énergie de l’OCDE, il faudrait plus que doubler les capacités nucléaires dans le monde d’ici 2050.

En 2023, seuls cinq nouveaux réacteurs représentant une capacité totale de 5 GW ont été mis en service dans le monde, tandis que cinq unités ont été fermées, selon un rapport sur l’état de l’industrie nucléaire publié jeudi.

L’an dernier, un autre projet de réouverture de centrale nucléaire a été annoncé, cette fois-ci par la société américaine Holtec, qui envisage de redémarrer sa centrale de Palisades, fermée en 2022.