Retrait 5G de Huawei: Washington salue la décision d’Ottawa
La Presse Canadienne|Publié le 20 mai 2022Les États-Unis avaient commencé dès 2019 à empêcher les entreprises américaines de faire affaire avec Huawei et attendaient depuis que le Canada leur emboîte le pas. (Photo: Getty Images)
Washington — Le département d’État américain se félicite de la décision du Canada d’exclure les sociétés chinoises Huawei Technologies et ZTE de ses réseaux mobiles de nouvelle génération.
Le ministre canadien de l’Innovation, François-Philippe Champagne, a annoncé jeudi la décision tant attendue qui, selon certains, aurait dû être prise bien avant.
Dans un communiqué, Washington affirme que les États-Unis soutiennent les efforts déployés dans le monde entier pour garantir que les consommateurs et les clients peuvent faire confiance à leurs réseaux et leurs fournisseurs de services sans fil.
Washington assure que les États-Unis continueront de collaborer avec le Canada et d’autres alliés pour assurer une sécurité partagée à l’ère de la 5G.
Les États-Unis avaient commencé dès 2019 à empêcher les entreprises américaines de faire affaire avec Huawei et attendaient depuis que le Canada leur emboîte le pas.
Lors de son audience de confirmation, en septembre dernier à Washington, l’ambassadeur des États-Unis au Canada, David Cohen, avait laissé entendre que les États-Unis s’impatientaient du retard d’Ottawa dans ce dossier.
«Nous saluons la décision du Canada, a déclaré vendredi par écrit le département d’État en réponse à une question de La Presse Canadienne. Les États-Unis soutiennent les efforts visant à garantir que les pays, les entreprises et les citoyens peuvent faire confiance à leurs réseaux sans fil et à leurs fournisseurs. Nous continuons de collaborer avec des alliés comme le Canada pour assurer notre sécurité partagée dans un avenir 5G et au-delà.»
Ce commentaire anodin contraste avec ce que M. Cohen avait déclaré au Comité sénatorial des relations étrangères, en septembre dernier au Capitole, avant d’être confirmé comme envoyé du président Joe Biden au Canada.
«Nous attendons tous que le Canada publie le cadre de sa politique globale envers la Chine», avait alors indiqué M. Cohen, décrivant les ambitions du régime autocratique à Pékin comme une «menace existentielle» pour les États-Unis.
Il promettait également de s’impliquer dans les discussions pour «s’assurer que les politiques du Canada reflètent son discours pour ce qui concerne la Chine».
À ce moment-là, à l’automne 2021, le Canada marchait sur la corde raide avec la Chine: après avoir arrêté une dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, en vertu d’un mandat d’extradition américain, Ottawa s’efforçait d’obtenir la libération de deux citoyens canadiens détenus en représailles par Pékin.
Quelques jours plus tard, cependant, Mme Wanzhou a été libérée après que le département américain de la Justice a annoncé un accord de poursuite différée dans ce dossier. Les deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, ont été libérés par la Chine dans les heures qui ont suivi, le 24 septembre 2021.
Plus tôt cette semaine, Ottawa a également annoncé la fin d’un autre irritant soupçonné d’être lié aux tensions avec Huawei et Mme Meng: une interdiction chinoise de trois ans sur les importations de canola canadien.
En mars 2019, quelques mois après l’arrestation de Meng Wanzhou, la Chine avait interdit l’importation du canola produit par deux entreprises canadiennes, apparemment après la détection de parasites dans des expéditions en provenance du Canada.