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Sans-fil: Cogeco n’irait pas plus loin que le Québec et l’Ontario

La Presse Canadienne|Publié le 14 juillet 2022

Sans-fil: Cogeco n’irait pas plus loin que le Québec et l’Ontario

Avant de dévoiler son jeu aux investisseurs, Cogeco veut connaître les conditions réglementaires qui lui permettraient de louer un accès aux réseaux des grandes sociétés de télécommunication canadiennes. (Photo: La Presse Canadienne)

Si Cogeco Communications décide de faire le saut dans le marché de la téléphonie sans-fil au Canada, elle le fera uniquement où elle est déjà présente, soit au Québec et en Ontario.

Le câblodistributeur attend des précisions réglementaires de la part du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) avant de prendre sa décision.

Une chose est sûre, la société montréalaise ne veut pas s’étendre dans l’Ouest canadien comme l’envisage Québecor. «Nous nous concentrons sur les territoires où nous opérons [Québec et Ontario]. Alors, si cela se concrétise, ce sera dans les endroits où nous avons déjà des activités», a commenté son président et chef de la direction, Philippe Jetté, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des plus récents résultats trimestriels.

Avant de dévoiler son jeu aux investisseurs, Cogeco veut connaître les conditions réglementaires qui lui permettraient de louer un accès aux réseaux des grandes sociétés de télécommunication canadiennes. L’an dernier, le CRTC avait déjà tranché que les opérateurs régionaux pourraient accéder aux réseaux des grandes télécoms à condition d’avoir eux-mêmes un spectre de fréquences locales.

«Obtenir un tarif de gros satisfaisant pour accéder au réseau est une condition importante pour aller de l’avant, insiste M. Jetté. La preuve que ce pays croit en la concurrence dépendra de la décision du CRTC.»

Concurrence aux États-Unis

Le dirigeant a fait ces commentaires, jeudi, au lendemain du dévoilement des résultats du troisième trimestre terminé le 31 mai. L’attention des analystes a principalement porté sur les prévisions de la société et sur les perspectives aux États-Unis.

Si les résultats pour la division américaine Breezeline demeurent en croissance, la société a mentionné que la conjoncture économique difficile compliquait l’acquisition de nouveaux clients.

M. Jetté a précisé que le marché est «beaucoup plus calme» après l’élan pandémique qui avait forcé plusieurs travailleurs à travailler de la maison. «Cet environnement plus tranquille entraîne plus de concurrence», précise-t-il.

La montée de l’inflation amène, aussi, certains clients à reconsidérer leur bouquet de services en télécommunication. «L’inflation exerce également de la pression sur nos revenus tandis que certains clients optimisent leur forfait et qu’il y a des désabonnements. Certaines personnes n’ont plus besoin de la connexion qu’elles utilisaient pour le travail ou les études. Ceci étant dit, ce n’est pas une tendance majeure.»

Sans tenir compte des récentes acquisitions, les activités américaines affichent une croissance des revenus de 5,6% et une augmentation du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 8,9%, souligne l’analyste Tim James, de Valeurs mobilières TD.

«Malgré la perte d’abonnés, l’éventail de produits vendus s’améliore tandis qu’une plus grande proposition des nouveaux clients choisit l’internet haute vitesse, ce qui entraîne un revenu moyen par abonné plus élevé», commente M. James.

Cogeco Communications a également dévoilé ses prévisions financières pour l’exercice 2023 en même temps que les résultats du troisième trimestre 2022. Elle prévoit une croissance de ses revenus d’entre 2% et 4% et une progression du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) d’entre 1,5% et 3,5%.

La direction s’attend aussi à réaliser des dépenses d’investissements d’entre 750 et 800 millions $. Ces investissements entraîneraient une réduction des flux de trésorerie d’entre 2% et 12% au cours du prochain exercice.

Les investissements que Cogeco prévoit faire pour étendre son réseau sont une bonne stratégie, croit l’analyste Maher Yaghi, de Banque Scotia. «Par contre, ça retarde le désendettement qui est une étape essentielle avant de réaliser une acquisition aux États-Unis.»

Le bénéfice de Cogeco atteint 105,4 millions $, comparativement à 102,8 millions $ à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action est de 2,16$, comparativement à 2,01$.

Les revenus, pour leur part, progressent de 16,6% à 728,1 millions $. En dollars constants, les revenus auraient augmenté de 15,2%.

Avant la publication des résultats, les analystes interrogés anticipaient un bénéfice ajusté par action de 2,28$ et des revenus de 722 millions $.

En après-midi, l’action gagnait 47 cents, ou 0,54%, à 87,09$ à la Bourse de Toronto.