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Sondage: 30% des Canadiens utilisent l’intelligence artificielle

La Presse Canadienne|Publié le 09 février 2024

Sondage: 30% des Canadiens utilisent l’intelligence artificielle

Les Canadiens sont plus prudents quant à l’utilisation des outils d’IA pour créer du contenu pour des projets importants à l’école ou au travail, avec seulement 37% des personnes leur faisant confiance dans ce contexte. (Photo: La Presse Canadienne)

Même si des Canadiens craignent que l’intelligence artificielle (IA) puisse un jour leur voler leur emploi, un nombre croissant d’entre eux se tournent néanmoins vers les outils qu’elle offre, selon un nouveau sondage. 

L’enquête menée par la firme Léger conclut que 30% cent des Canadiens utilisent désormais des outils d’intelligence artificielle, contre 25% il y a un an, même si les deux tiers des répondants ont admis que la perspective de les avoir dans leur vie est inquiétante.

Le sondage mené auprès de 1614 Canadiens montre un écart net entre la façon dont les jeunes et les personnes plus âgées perçoivent l’IA: 58% des 18 à 34 ans ont déclaré utiliser des outils d’IA, contre seulement 13% des 55 ans et plus.

Christian Bourque, vice−président exécutif de Léger, estime cependant que le nombre de personnes qui ont été exposées ou qui ont interagi avec l’IA est probablement plus élevé que ce qui est rapporté, car certaines personnes peuvent ne pas savoir qu’elles l’utilisent.

Les personnes interrogées âgées de 18 à 34 ans étaient plus familières avec le concept sur les sites Web des chatbots, un programme informatique qui simule et traite une conversation humaine, avec 64% déclarant être familiers, contre 38% pour les plus de 55 ans. Ceux qui ont utilisé des services ou des outils d’IA ont généralement eu une bonne expérience avec ceux−ci, 71% les jugeant bonnes ou excellentes.

Mais les Canadiens, en général, semblent avoir des sentiments mitigés, puisque 31% des répondants estiment qu’ils sont bons pour la société et 32% pensent le contraire. La position des répondants sur la question variait selon l’âge; 42% des jeunes répondants pensaient que les outils d’IA étaient bons pour la société, contre seulement 23% des Canadiens plus âgés.

Certaines des inquiétudes courantes concernent la vie privée et la crainte que la société ne devienne trop dépendante de l’IA, ce avec quoi 81% des personnes interrogées sont d’accord. Les trois quarts des répondants ont dit que les outils d’IA manquent d’émotion et d’empathie nécessaires pour prendre de bonnes décisions et menacent les emplois humains.

La plupart des Canadiens, soit 58%, font confiance à l’intelligence artificielle pour poser des gestes comme de régler leur thermostat, écouter de la musique ou passer l’aspirateur dans leur maison, tandis qu’un peu moins, 53%, se fient sur elle pour la reconnaissance faciale ou à la biométrie pour accéder aux informations personnelles.

Les Canadiens sont plus prudents quant à l’utilisation des outils d’IA pour créer du contenu pour des projets importants à l’école ou au travail, avec seulement 37% des personnes leur faisant confiance dans ce contexte. L’écart d’âge était également évident dans cette question, avec 44% des 18 à 34 ans ayant confiance dans la technologie pour ces projets, contre 29% des 55 ans et plus. De même, près de la moitié des jeunes répondants étaient d’accord avec l’idée que les plateformes technologiques utilisent l’IA pour décider du contenu à afficher sur les réseaux sociaux, contre 23% des Canadiens plus âgés.

La confiance diminue lorsqu’il s’agit de sécurité personnelle. Moins d’un quart des répondants font confiance à l’IA pour les transporter dans un véhicule, même si l’écart d’âge était encore une fois évident.

Une fracture similaire a été observée lorsqu’il s’agissait de s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour trouver un partenaire de vie en ligne: un quart des personnes interrogées âgées entre 18 et 34 ans se fieraient sur cette technologie, contre seulement 10% des personnes âgées de plus de 55 ans.

Ce sondage Léger ne comporte pas de marge d’erreur, car les sondages en ligne ne sont pas considérés comme des échantillons véritablement aléatoires.

Anja Karadeglija, La Presse Canadienne