(Photo: Courtoisie)
Le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec a annoncé une subvention de 4 millions de dollars pour Ormuco, une entreprise spécialisée en informatique de périphérie (edge computing).
L’argent sera investi dans le développement de la plateforme Cerebro, un administrateur de système virtuel qui utilise l’intelligence artificielle pour prévenir et régler automatiquement les problèmes de réseau.
«C’est un outil que nous avons créé pour régler les problèmes que nous avions à l’interne. Les milliers de serveurs nécessaires à nos services ne pouvaient être entretenus par des humains», explique Orlando Bayter, fondateur et PDG d’Ormuco. Un projet de plus de 17,6 millions de dollars, qui sera maintenant offert à l’externe.
La subvention permettra aussi de créer 40 emplois spécialisés en intelligence artificielle et en apprentissage automatique.
Dès 2013, plutôt que de se consacrer au traitement des données « dans les nuages » dans des serveurs centraux, Ormuco a misé sur l’informatique de périphérie, où le traitement des données est décentralisé et plus près de l’utilisateur. Le système de l’entreprise vérifie les délais de transmission en temps réel, pour connecter l’utilisateur à un micro centre de données à proximité. S’il se déplace, l’application qu’il utilise sera installée dans le nouveau serveur le plus proche. Le passage d’un micro centre à l’autre se fait de façon transparente : les données sont toujours traitées le plus près possible.
Pour fonctionner de façon optimale, les services infonuagiques ont besoin d’échanger des données rapidement avec le serveur où sont stockées et traitées les données. Mais la latence – le temps de transfert – augmente avec la distance. Ça crée un problème dans des domaines comme l’apprentissage automatique, la réalité augmentée, le jeu vidéo et l’internet des objets.
L’informatique de périphérie ne se substitue pas à l’infonuagique, mais aide à remédier à ses lacunes. Comme les données n’ont pas besoin de transiter jusqu’au serveur central, on surmonte les défis géographiques en diminuant le temps requis pour transmettre une information d’un point à un autre. Avec cette technique, les goulots d’étranglement sont minimisés et la capacité de transfert totale du réseau est augmentée.
Nécessaire pour la 5G
L’arrivée du réseau 5G plus rapide ne va pas diminuer l’intérêt de l’informatique de proximité, au contraire: les données doivent quand même passer par les nuages. «Le 5G ne vaut rien sans l’informatique de périphérie», affirme M. Bayter. «Le 5G, c’est le réseau. Si on a le réseau sans le stockage et le traitement de données, ça ne fonctionne pas.»
Le chiffre d’affaires de l’entreprise est de plus de 10 millions et devrait doubler au cours de la prochaine année.
Fondée en 2008 à Montréal, Ormuco compte près 50 employés, dont 85% travaillent au Québec. Elle se spécialise en informatique de périphérie, et offre des solutions basées sur les technologies d’intelligence artificielle et d’apprentissage machine. Elle a des clients dans les Amériques, en Europe et en Asie.