Surface Pro X: si c’est ça le futur de Microsoft, on veut bien!
Alain McKenna|Publié le 20 janvier 2020La Surface Pro X de Microsoft. (Image: courtoisie)
C’est quand un marché est mature et que sa croissance stagne que débute souvent sa super segmentation. Ça fait au moins une décennie que le marché des PC plafonne, ce qui a permis aux tablettes, comme le iPad, de voir le jour. Et malgré une avalanche de produits signés Apple, bien sûr, mais aussi Samsung, Google et Microsoft, ce créneau s’est rapidement essoufflé, si bien qu’on a vu l’émergence de sous-créneaux, comme celui des tablettes «professionnelles», ou «Pro», pour faire court.
D’où l’arrivée du iPad Pro, il y a quelques ans. Et les nombreuses générations de la Surface Pro, un produit ambitieux, mais qui peine à générer des chiffres de ventes comparables à ceux d’Apple, dans ce marché.
La Surface du futur, aujourd’hui
Présentée l’automne dernier par Panos Panay, le cerveau derrière la stratégie Produits de Microsoft, la Pro X se veut une évolution en accéléré de la gamme Surface. Microsoft a senti le besoin de faire un plus grand bond en avant, avec raison.
Ça donne un hybride tablette-PC bien plus raffiné, bien plus séduisant que ses prédécesseurs. L’affichage tactile occupe un plus grand espace. L’étui-clavier est plus ergonomique. On a enfin un petit et ingénieux espace de rangement pour le stylet accompagnant la tablette, conférant une valeur ajoutée à cet accessoire qui n’est pas utilisé par tout le monde.
Tout ça ne vient pas sans quelques petits bémols. Notamment, le fait que cette édition de Windows 10 animée par un processeur ARM ne puisse faire fonctionner tous les logiciels et applications qui tournent sans broncher sur d’autres ordinateurs à systèmes Windows.
Ajoutons à cela un prix de détail qui ne fait rien pour faire oublier ces quelques limites logicielles. Mais s’il fallait faire la comparaison, voici quelques atouts qui placent la Surface Pro X à part dans un marché où on peut opter pour un PC ou même un Chromebook à écran tactile (il en existe des masses), un appareil Surface plus classique (qui font tout aussi bien), et un iPad Pro qui a aussi ses limites.
Clavier, souris, stylet… Alouette!
Contrairement à Apple, Microsoft intègre un pavé tactile à l’étui-clavier de sa Surface. C’est normal, Windows 10 est évidemment issu d’un monde où le clavier et la souris sont les interfaces par défaut. L’iPad est une évolution du iPhone, un téléphone qui s’opère du bout du doigt (ou des lèvres…).
C’est un atout pour la Surface Pro X que de pouvoir miser sur le pointeur de la souris, à l’écran. Quelque chose qui vient d’être revu par Apple, avec iPad OS 13, le logiciel qui anime ses tablettes. Mais on n’a toujours pas de pavé tactile intégré à son propre étui-clavier.
D’ailleurs, l’ensemble de cet accessoire est à l’avantage de Microsoft. Le clavier a des touches qui répondent naturellement à la pression des doigts, et celles-ci sont rétroéclairées, en prime. Articulé en deux mouvements, ce clavier permet de trimbaler un stylet de façon tout à fait confortable, et invisible. Aucune chance qu’il ne tombe au premier contact.
USB-C, LTE et… c’est tout
La Surface Pro X a droit à deux ports USB-C et à un port d’alimentation, auquel on branche le bloc d’alimentation inclus dans la boîte. Celui-ci présente un port USB classique, pour charger un mobile, en prime. Pas bête.
Ce qui l’est, bête, c’est que les ports USB-C ne sont pas compatibles avec la plus récente norme Thunderbolt 3. Durant notre essai, le même câble qui permettait de charger un Surface Laptop 3 ne parvenait pas à charger la tablette, mais Microsoft prétend que c’est quand même possible. Magasinez le bon accessoire si vous voulez éviter d’avoir à trimbaler un bloc d’alimentation dans son sac de travail, en voyage. Microsoft a beau vanter les 13 heures d’autonomie de son nouveau jouet (plus près des 10 heures, en réalité, une légère déception), reste que c’est insuffisant pour un voyage d’affaires typique de deux ou trois jours…
Sous la béquille de la Surface Pro X se trouve un nouveau port qui, lui, s’avère fort intéressant : une fente pour carte SIM! L’appareil possède aussi sa propre eSIM, une carte virtuelle pour se connecter aux réseaux LTE de sa région moyennant quelques dollars.
Si on doit citer une seule bonne raison pour justifier la volonté d’Ottawa de réduire le coût des forfaits sans fil au pays, ce serait celle-là : pour qu’on puisse ajouter une connexion LTE permanente à son PC sans se ruiner. Avec ou sans réseau WiFi, pas besoin de se demander si le débit est bon, car il l’est, tout le temps.
Sauf en avion. Mais bon. Troquer une fente Micro SD pour celle d’une carte SIM est une évolution logique pour Microsoft, qui offre des téraoctets de stockage en nuage à ses utilisateurs, parfois gratuitement.
Allongez les billets verts!
Le futur, c’est bien, mais ça coûte cher. La Surface Pro X démarre à 1350$, moyennant 8 go de mémoire vive et un stockage embarqué de 128 go. Pour un usage de «pro», c’est un peu juste.
Bien équipée (comme on entend souvent dans les pubs d’automobiles…), une Surface Pro X avec 256 go de stockage SSD et 16 go de mémoire vive, ça monte à 2020 dollars. Ce n’est pas exactement l’aubaine du siècle. Et il faut allonger 370$ de plus pour le clavier avec un rangement pour son stylet.
Ça jette une douche froide sur quiconque était chaud à l’idée de mettre la main sur un tel appareil. Car tout, sauf l’étiquette de prix, vaut le détour, à propos de la Surface Pro X. Même le processeur ARM, avec ses limites, a un petit côté rebelle, pour ceux qui pestent contre l’éternel duopole Wintel.
Remarquez, un iPad Pro équipé à peu près de la même façon, avec tiroir pour carte SIM et un étui-clavier, coûte presque 2000 $ lui aussi. Apple et Microsoft sont donc à peu près nez à nez dans un créneau où les gens qui n’ont pas peur d’allonger les billets verts peuvent désormais choisir entre Windows et iPadOS, et trouver des avantages des deux côtés de cette équation.
Microsoft Surface Pro X
Tablette-PC à système Windows 10 (Famille)
Écran tactile de 13 po (2880 x 1920 pixels)
Processeur SQ1 (ARM) de Microsoft
8 ou 16 go de mémoire vive
De 128 à 512 go de stockage
2 ports USB-C
Compatible avec SIM, eSIM
À partir de 1350$
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