(Photo: Courtoisie)
Le Tech3Lab de HEC Montréal recevra un appui financier de 196 779$ de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). Le même montant sera versé par le gouvernement du Québec. Des dons en équipement de différents fournisseurs portent le financement total à près de 500 000$.
Le financement permettra de réaliser et d’accélérer des projets de recherche en expérience utilisateur (UX) à l’extérieur du laboratoire, avec un environnement de collecte qui sera dévoilé à l’automne.
Mais il ne s’agit pas d’un camion ou d’une roulotte aménagée. «Nous croyons avoir trouvé une solution assez astucieuse pour faire des tests à l’extérieur du laboratoire, de façon efficace, mais aussi abordable», mentionne le professeur Pierre-Majorique Léger, codirecteur du Tech3Lab. Une version préliminaire de ce laboratoire mobile sera bientôt utilisée au siège social du CN et à la tour de Radio-Canada.
Le Tech3Lab est le plus grand laboratoire en expérience utilisateur en Amérique du Nord. Il compte 8 salles de collecte de données neurophysiologiques (mouvements des yeux, rythme cardiaque, électroencéphalogramme…) pour tester de façon précises les réactions pendant l’utilisation de produit et de services. Chaque espace peut représenter différents contextes, comme un salon ou un simulateur de voiture, que des entreprises peuvent utiliser pour y récolter des données et résoudre des problèmes concrets. Mais un environnement statique a ses limites.
«Il y a des choses qui sont difficiles à tester en laboratoire, parce que les tests impliquent un déplacement de l’utilisateur dans son environnement industriel ou commercial, dans un grand entrepôt ou une ferme, par exemple», explique M. Léger. «Il est alors plus simple de déplacer le laboratoire.»
Un laboratoire mobile est aussi une façon de ne pas être centré sur Montréal, et de pouvoir aider les entreprises en région. «On veut que nos recherches traversent les murs des laboratoires pour être utilisées par l’industrie canadienne, pour mieux compétitionner à l’échelle nationale et internationale.»
Les tests d’expérience utilisateur sont souvent associés au domaine des jeux vidéo, mais pour M. Léger, c’est aussi essentiel dans le domaine des affaires. «L’image publique d’une entreprise, ce n’est plus la devanture du magasin, mais son interface numérique. Pour arriver à ce qu’elle soit optimale, il faut la tester.»
Des tests qui peuvent éviter des erreurs coûteuses. «Il vaut mieux échouer tôt et que ça ne coûte pas cher, pour éviter que ça coûte une fortune plus tard et que ça ne réponde pas au besoin de l’utilisateur», conclut le chercheur.
La subvention fédérale a été obtenue par l’entremise du Fonds des leaders John-R.-Evans. Le projet est l’un des 261 projets dans 40 universités canadiennes qui ont été sélectionnés. Au Québec, 62 projets ont été retenus par la FCI.