L’IA va avoir un rôle important à jouer sur le plan des problématiques de l’environnement, des changements climatiques et du développement durable. (Photo: 123RF)
La semaine dernière, je me suis rendu à Hannover Messe, le plus gros Salon de transformation industrielle au monde. On parle ici d’environ 2000 conférenciers et de 4000 exposants répartis dans 34 pavillons gros comme la place Bonaventure.
On y retrouvait plus de 14 000 produits et solutions ainsi que 130 000 participants. Il y avait du monde au centimètre carré, des gens de partout dans le monde et de tous les horizons.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain m’avait mandaté pour accompagner la délégation du Québec lors de la mission commerciale qu’elle y organisait. Pourquoi trouvait-elle qu’il était important pour les entreprises d’ici de se rendre jusqu’en Allemagne pour assister à un Salon manufacturier?
Vous le devinez, car je n’arrête pas de le répéter à qui veut bien l’entendre: au Canada, il est urgent d’augmenter notre productivité. On n’a pas le choix, si nous voulons rester compétitifs sur la scène internationale! Une des bonnes manières de procéder est de collaborer avec des entreprises étrangères et surtout, d’aller fouiner ce qui se fait en dehors de notre microcosme québécois.
Omniprésence de l’IA
Un constat qui m’a pris par surprise dès que je suis rentré dans le Salon, et qui m’a poursuivi tout le long de ma semaine, c’est l’omniprésence de l’intelligence artificielle dans les solutions proposées par les exposants. Déjà, au Canada, on se questionnait sur le fait qu’on ne voyait pas arriver beaucoup de solutions en intelligence artificielle dans le domaine manufacturier. On se demandait si notre situation était représentative de l’état de la technologie à l’échelle mondiale ou si nous étions en retard.
À la lumière de mes découvertes, je peux maintenant l’affirmer sans aucun doute: nous sommes en retard. Ce qu’on voit dans nos Salons manufacturiers au Québec et au Canada n’est pas au niveau de ce que j’ai aperçu ici.
À cet effet, une des conférences qui m’a le plus marquée est celle de Google sur l’IA générative: on n’est pas prêts pour ce qui s’en vient. La technologie qui frappe à nos portes va être tellement puissante! Et bien au-delà du manufacturier, je parle de son accessibilité partout, au quotidien, dans nos vies courantes. Elle va exécuter des tâches de plus en plus complexes et sera de plus en plus apte à remplacer des humains. Ce n’est plus une question de «si», mais de «quand». Il faut se préparer le plus vite possible!
Durabilité et écologie
La thématique incontournable de l’expo était sans aucun doute celle de l’étiquette verte. Il y avait un véritable raz-de-marée de solutions pour ceux qui cherchaient à intégrer des pratiques écoresponsables dans leurs processus d’entreprise. Si quelqu’un s’était rendu à l’expo avec cet objectif en tête, il est assurément reparti avec une mine d’informations aussi vaste qu’un bottin téléphonique!
Le plus impressionnant dans cette histoire, c’est que la plupart des solutions sont faisables, démontrées avec des chiffres et des études de cas. Et vous devinez où je m’en vais : elles peuvent absolument s’appliquer aux compagnies du Québec.
Le message est fort et porté par d’énormes entreprises. Chez Microsoft, par exemple, littéralement 1 solution sur 2 était «greentech». Dans le kiosque de Siemens, l’entièreté de ce qui était présenté avait une saveur écologique. Ce n’est pas peu dire, car leur espace faisait le quart d’un pavillon.
Ils montraient, entre autres, leurs usines intelligentes orientées vers une production qui réduisait le CO2 et la consommation d’énergie. Ils exposaient aussi leurs différentes chaînes d’approvisionnement, et pour chacune des étapes de celles-ci, présentaient les éléments d’économie, de réduction et de réutilisation. Ils affirmaient même que d’ici 2030, Siemens au grand complet serait carboneutre!
Industrie X
Cet exemple me mène au nouveau concept de l’heure: l’industrie X. Après les buzz de l’industrie 4.0 et 5.0, cette notion fait référence à l’interconnectivité de toutes les chaînes d’approvisionnement. En gros, après la transformation numérique d’une entreprise, celle-ci rend disponibles ses données à ses fournisseurs ainsi qu’à ses clients, et tout le monde travaille ensemble pour créer la chaîne d’approvisionnement la plus optimale possible!
L’industrie X nous ramène donc au principe d’écologie. En optimisant chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement — de la gestion des commandes et des stocks jusqu’aux transports — on vient non seulement réduire l’empreinte carbone de chaque étape, mais aussi assurer une traçabilité totale de l’origine des produits.
L’objectif ultime? Permettre un suivi précis de l’empreinte écologique de chaque produit en remontant toute la chaîne de données jusqu’à sa source. Cela représente une avancée majeure pour ceux qui cherchent à comprendre et à minimiser leur impact sur l’environnement. Et oui, cela sera une de vos prochaines priorités : des lois à ce sujet s’en viennent assurément.
L’industrie X frappe à nos portes, d’où l’importance d’être prêts et de numériser nos processus et nos entreprises le plus vite possible. Nous voulons être écoresponsables? Occupons-nous de tout ce qui est facile pour commencer, des choses qui ont déjà des solutions développées et accessibles, et le changement sera déjà majeur.
Ce qui est certain, c’est que l’IA va avoir un rôle important à jouer à ce niveau, parce que les problématiques de l’environnement, des changements climatiques et du développement durable sont trop complexes pour qu’on puisse les résoudre par nous-mêmes.