S'il n'a pas communiqué sur les dates auxquelles il comptait se séparer de ses actions, M. Musk, dont la fortune est estimée à plus de 310 milliards de dollars américains par le magazine Forbes, a confirmé que les revenus serviraient bien au paiement de ses impôts. (Photo: Getty Images)
Après le verdict de Twitter, la sanction à Wall Street: l’action de Tesla baissait lundi après les résultats d’un sondage lancé par le patron du fabricant de véhicules électriques pour savoir s’il devait vendre une partie de ses actions dans l’entreprise.
«Depuis peu, on parle beaucoup des gains non réalisés comme d’une stratégie d’optimisation fiscale. C’est pourquoi je propose de vendre 10% de mes actions Tesla. Soutenez-vous cela?», avait demandé samedi M. Musk sur son réseau social de prédilection, où il compte près de 63 millions d’abonnés.
Sur les 3,5 millions de votants, 57,9% ont répondu «oui».
S’il se plie au choix de la majorité comme il s’y est engagé, M. Musk, qui possédait au 30 juin environ 17% des actions en circulation de Tesla, devrait empocher un joli pactole.
En se basant sur le cours de clôture de vendredi, la vente pourrait en effet lui rapporter plus de 20 milliards de dollars américains.
Cette perspective ne semblait pas enchanter les investisseurs, l’action de Tesla perdant près de 3%, à 1 185,80 $US, en début de séance.
Pression sur les milliardaires
M. Musk avait lancé son sondage en faisant référence à une récente suggestion de parlementaires démocrates visant à imposer plus lourdement les super-riches en ciblant leurs actions, généralement taxées uniquement lorsqu’elles sont vendues.
Une telle mesure concernerait particulièrement Elon Musk qui s’est vu attribuer au fil des ans de nombreuses options sur titre et actions convertibles en guise de rémunération.
La proposition a été a priori mise de côté pour l’instant, mais continue d’être soutenue par plusieurs élus, à commencer par le sénateur de l’Oregon Ron Wyden.
«Le fait que l’homme le plus riche du monde paie ou non des impôts ne devrait pas dépendre des résultats d’un sondage Twitter», a affirmé sur le réseau aux gazouillis M. Wyden, qui préside la commission des finances de la chambre haute du Congrès américain.
«L’heure est venue pour un Impôt sur les revenus des Milliardaires.»
Coutumier des excès verbaux sur Twitter, M. Musk, qui vient de changer son nom sur le réseau en «Lorde Edge» — l’anagramme de «Doge Elder», une possible référence au Dogecoin, une cryptomonnaie dont il fait régulièrement la promotion —, a répliqué au sénateur en l’attaquant de manière crue sur son apparence physique.
Impôts à venir
Certains analystes estiment que le sondage n’est qu’une diversion étant donné que le patron de Tesla va de toute façon devoir s’acquitter d’une somme conséquente pour respecter ses obligations fiscales.
«Il est bien connu que Musk va bientôt avoir de gros impôts à payer en raison des 23 millions d’options sur titre qui lui avaient été attribués en 2012 et qui expirent en août 2022», remarque Dan Ives, analyste pour Wedbush Securities, qui estime la facture à «plus de 10 milliards $US».
Selon les calculs de CNBC, l’addition pourrait même dépasser les 15 G$US en prenant en compte l’impôt sur le revenu, une surtaxe fédérale sur les revenus financiers et l’impôt sur les gains du capital en Californie, où M. Musk était résident fiscal jusque fin 2020 (il a depuis déménagé au Texas).
Le dirigeant s’est en outre servi de ses actions Tesla comme garantie pour obtenir des prêts bancaires finançant certains de ses investissements. La vente de titres pourrait lui permettre de rembourser une partie de ces crédits.
S’il n’a pas communiqué sur les dates auxquelles il comptait se séparer de ses actions, M. Musk, dont la fortune est estimée à plus de 310 milliards de dollars américains par le magazine Forbes, a confirmé que les revenus serviraient bien au paiement de ses impôts.
«Il est important de rappeler qu’aucun salaire ou bonus ne m’est versé. Je possède seulement des actions, c’est pourquoi la seule façon pour moi de payer mes impôts est de vendre des actions», a-t-il tweeté.