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Olivier Laquinte

Transformation numérique

Olivier Laquinte

Expert(e) invité(e)

Transformation numérique: 9 questions à se poser pour réussir

Olivier Laquinte|Publié le 31 janvier 2022

Transformation numérique: 9 questions à se poser pour réussir

Notre capacité en tant qu’entreprise à nous poser les bonnes questions, fera ou ne fera pas de 2022 une année pivot dans leur transformation numérique. (Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. Notre capacité en tant qu’entreprise à nous poser les bonnes questions fera, ou ne fera pas, de 2022 une année pivot dans la transformation numérique.

À la crise sanitaire s’ajoutent, pour nos entreprises, les pressions économiques, les changements climatiques et les mouvements sociétaux. Un ensemble d’impacts qui les oblige à se poser les bonnes questions, envers leurs marchés et leurs écosystèmes, mais aussi envers leurs employés et leur propre culture.

Une transformation numérique pérenne s’articule autour de trois axes: les besoins de l’humain, les limites de notre environnement et les capacités de la technologie. Je vous propose aujourd’hui de poser un regard sur 2022 à travers des questions pouvant alimenter nos réflexions sur chacun des axes.

 

Des questions portant sur l’humain

La dette humaine que la démographie du Québec impose aux entreprises met une réelle pression au niveau de la main-d’œuvre, et oblige nos entreprises à réfléchir à la notion de transformation de l’emploi plutôt qu’à celle de création d’emplois. Avec 94% des entreprises québécoises qui affirment faire face à un enjeu de main-d’œuvre et près de 30% des PME indiquant que le manque de main-d’œuvre a un impact sur leur performance, on comprend que cette pénurie touche l’ensemble des secteurs, qu’il s’agisse de main-d’œuvre hautement spécialisée ou non.

Malgré tout, il existe un clivage entre les secteurs ayant récupéré pleinement leurs taux d’emplois (exemple: santé, technologie, construction) et devant vivre avec un bassin non suffisant vis-à-vis des compétences requises, avec des secteurs qui malgré les augmentations notables de salaires, ne sont revenus qu’à un niveau équivalent à 80% de celui de 2019.

Comment repenser son modèle d’affaires pour s’adapter aux changements structurels?

Les mouvements sociaux qui pèsent considérablement dans la balance des choix quotidiens de nos entreprises, telles les luttes sociales, l’omniprésence des réseaux sociaux, la santé mentale et la flexibilité, sont autant de variables qui doivent désormais s’intégrer aux personnalités des entreprises.

Comment donner un sens à son entreprise tout en continuant à générer de la valeur?

Au-delà de la communication liée à la notoriété et l’image de marque de l’entreprise, c’est aussi tout l’aspect sensibilisation et éducation de l’utilisateur ou du client qui devra faire l’objet d’un soin particulier par l’entreprise. En allant au-delà de la promesse, mais en accompagnant en toute transparence et honnêteté, nos entreprises pourront ainsi créer une notion de communauté fidèle à la marque.

Comment réussir à transformer son entreprise en plateforme liée à l’expérience totale?

Selon le cabinet de relations publiques National, la réputation de certaines grandes marques s’est construite et renforcée à mesure qu’elles ont compris que le fait de privilégier «le bien commun et les individus avant les produits» n’était pas seulement la bonne chose à faire, mais que cela permettait aussi d’accumuler du capital de sympathie. Nous serons plus nombreux à privilégier les marques qui incarnent les valeurs les plus importantes au sein de notre nouvelle normalité.

Comment l’entreprise souhaite-t-elle communiquer autour de ses valeurs, quelle posture souhaite-t-elle adopter face à ses clients?

 

Des questions portant sur la crise climatique

La dette écologique accumulée à ce jour impose une écofiscalité conséquente, des comportements responsables et une notion de finances durables.

Pour nos entreprises, le risque est notamment économique, puisque lié aux infrastructures de transport et distribution mises sous pression, mais il est aussi politique en regard à l’obligation et l’urgence pour les gouvernements de se doter de plans concrets pour s’en aller vers le bien commun — celui d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre qui au Québec ont augmenté par rapport au niveau de 2018/2019.

Comment dès lors se transformer pour s’adapter à une réalité qui nous sera imposée dans un futur particulièrement proche?

Autre effet collatéral de cette dette écologique, la sensibilité réelle d’une génération de travailleur.se.s actif.ve.s au fait que c’est à travers un mouvement de la société civile dans laquelle se retrouvent nos entreprises que les solutions seront apportées. Aux effets court terme d’une crise sanitaire, s’opposent les effets long terme d’une crise climatique qui se doivent de trouver leur place dans les engagements de transparence, éthique, sociaux et environnementaux des entreprises (ESG).

Comment revoir sa posture de création de valeur en tant qu’entreprise, dans le respect d’une volonté de la société civile à vouloir combattre les enjeux climatiques?

Les huit plus grandes chaînes d’approvisionnement mondiales, que sont l’alimentation, la construction, la mode, l’électronique, les produits de grande consommation, l’automobile, les services professionnels et les transports de marchandises, représentent plus de 50% des émissions de CO2. Les entreprises qui y œuvrent doivent rapidement apporter des changements efficaces et durables dans leurs modèles d’affaires.

Comment réussir à intégrer les technologies numériques qui peuvent nous permettre de mieux comprendre ses vulnérabilités et pertes potentielles?

 

Des questions portant sur la technologie

Si l’actif informationnel, qu’il soit historique ou prédictif, a pris une dimension sociétale durant la pandémie, les grands mouvements, les fausses nouvelles, la cybersécurité, les revendications viennent quant à eux, consolider un passage du web 2.0 au web 3.0, en toute conscience d’une population de plus en plus sensibilisée à la valeur des données personnelles. Un actif informationnel qui se veut de plus en plus souverain, obligeant nos entreprises de se doter de politiques transparentes envers son utilisation.

Comment réussir à continuer à générer de la valeur tout en remettant une partie du contrôle de la donnée numérique à son propriétaire?

 L’intelligence artificielle, l’internet des objets et les nouveaux réseaux ultrarapides tels que la 5G ou la 6G se conjuguent à présent pour doter nos entreprises de capacités inexistantes il y a quelques années seulement. L’augmentation des volumes de données, l’accélération des vitesses des réseaux et des processeurs et la «démocratisation» des données forment désormais un tout et auront sur la société un impact bien réel basé sur la convergence.

Comment réussir à se doter d’une infrastructure suffisamment robuste, fiable et agile pour répondre à ce besoin de convergence?

Avec comme toile de fond une crise sanitaire qui viendra sûrement bouleverser nos plans, nous devrons continuer à conjuguer le présent et le futur. L’année 2022 commandera encore une fois à nos entreprises des gestes précis, urgents, ciblés et efficaces.

 

Pour faire des investissements judicieux, bien comprendre lesquels, et bien les intégrer à nos ADN assurons-nous de poser les bonnes questions.