Une installation de Triotech (Photo: courtoisie)
PME DE LA SEMAINE. Ils sont présents dans plus de 350 sites dans 60 pays, mais c’est seulement depuis cette année qu’on peut enfin vivre l’expérience des attractions et des manèges interactifs de Triotech au Québec. Et ce, 20 ans après la création de l’entreprise!
Ils ont installé cette année leurs manèges nouveau genre au Mega Parc des Galeries de la Capitale, au Zoo de Granby, mais aussi dans le parc Voiles en voiles du Vieux-Port de Montréal. «Le théâtre de Québec est déjà un gros succès; ils considèrent déjà en augmenter la capacité», précise M. Ernest Yale, président et fondateur de Triotech.
Les attractions proposent des expériences immersives et multisensorielles qui intègrent des projections 3D, des sièges à mouvements et des effets spéciaux, comme du vent et des lumières. À cela peut s’ajouter un volet interactif, comme des pistolets optiques pour tirer sur des cibles dans le film. Mais pour que ça fonctionne, les effets doivent être parfaitement synchronisés. «C’est ça notre savoir-faire, notre art. On offre une expérience dont on sort avec le sourire et qu’on veut refaire», mentionne Christian Martin, le Vice-président marketing.
Tout est conçu au Québec: le film projeté, le système d’opération du manège ainsi que l’assemblage de l’équipement. Cette intégration permet d’offrir des produits clés en main autant que des projets entièrement sur mesure.
Si l’entreprise a collaboré avec des franchises bien connues comme Ninjago, Les lapins crétins, Ghostbusters et The Walking Dead, elle offre aussi des thèmes plus génériques: les zombies, les pirates, les loups-garous… «Nos attractions durent environ 4 minutes; il faut que les thèmes soient universels et compris rapidement», précise le fondateur.
Comme les attractions de Triotech sont intérieures, elles peuvent fonctionner toute l’année, un gros avantage par rapport aux manèges traditionnels. On peut aussi y présenter en alternance des expériences qui plairont à toute la famille, autant aux jeunes enfants qu’aux adultes amateurs de sensations plus fortes. Autre avantage pour l’exploitant, les installations sont modulaires. «On peut en augmenter la taille en fonction de l’espace qu’on a, du budget qu’on veut investir et du nombre de visiteurs prévus.», mentionne-t-il.
Pendant les 10 premières années de son existence, l’entreprise construisait des machines de type arcade, avant de se lancer dans les théâtres et les manèges de plus grande envergure.
À quoi s’attendre dans la prochaine décennie? «Nous voulons devenir le port d’entrée pour les attractions numériques dans les centres d’amusement, distribuer et mettre en marché des projets proposés par des start-up et des développeurs indépendants», mentionne M. Yale.
Triotech aimerait aussi ajouter d’autres installations permanentes au Québec, pour des raisons autant commerciale que stratégique: si les employés peuvent faire l’essai des installations, ils pourront mieux les comprendre et les améliorer. C’est aussi pour faciliter l’embauche de nouveaux talents. «Nous engageons des experts en jeux vidéos pour faire des parcs d’attraction, ce qui est assez inusité. Mais peu d’entre eux nous connaissent bien avant d’être embauchés. Nous avons une douzaine de postes à combler en ce moment», affirme M. Yale.
La compagnie ne cesse d’innover. Elle a développé la technologie Illusio, où l’on projette des images sur des décors réels pour obtenir un effet 3D sans lunettes. Dans l’attraction Ninjago, sur le thème des arts martiaux, les mouvements des mains sont détectés avec le système Maestro. Il suffit de faire des gestes de ninja pour se battre contre les éléments à l’écran!
En plus de son studio créatif dans le Mile-Ex à Montréal et son usine d’assemblage à Joliette, Triotech a un bureau de vente à Beijing, qui dessert le marché en expansion du Sud-est asiatique. «Nous considérons des acquisitions d’entreprises et de technologies comme axe de croissance, pour s’établir dans de nouveaux marchés», ajoute M. Yale.
«Un concurrent voulait nous insulter en nous traitant de rebelles de l’industrie, parce qu’on ajoutait un volet numérique aux attractions mécaniques, qu’on réinventait le genre». L’équipe l’a pris comme un compliment. Et depuis, les rebelles ont le vent de la croissance dans les voiles.
Triotech en quelques chiffres
– Nombre d’employés : 200 personnes
– Siège social : Montréal (pour la recherche et le développement) et Joliette (pour l’assemblage)
– Chiffre d’affaires : Entre 50 et 100 millions prévu pour 2019
– Année de création : 1999
– Marchés desservis : 60 pays
– Objectif pour la prochaine année : Augmenter le nombre de produits et de partenariats.