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Twitter, proche d’un rachat par Elon Musk, monte à Wall Street

AFP|Publié le 25 avril 2022

Twitter, proche d’un rachat par Elon Musk, monte à Wall Street

Le conseil d'administration de Twitter s'est opposé à l'acquisition en adoptant une clause dite de la «pilule empoisonnée» pour rendre le rachat plus difficile. (Photo: 123RF)

San Francisco — Elon Musk semble se rapprocher de son objectif de racheter Twitter, alors que plusieurs médias américains ont affirmé lundi que le groupe était sur le point d’accepter l’offre du milliardaire, ce qui faisait monter l’action à Wall Street.

Vers 12h50, heure du Québec, l’action du réseau social, cotée au New York Stock Exchange, frôlait les 52 dollars américains en prenant plus de 6%.

À (re)lire: Elon Musk contre Twitter, deux visions du monde qui s’affrontent 

Selon plusieurs sources, citées notamment par le New York Times, le Wall Street Journal et CNBC, le groupe pourrait annoncer dès la journée de lundi son acquisition par le patron de Tesla, qui a proposé mi-avril de s’emparer de l’intégralité du groupe au prix de 54,20 $ US par action et de retirer la plateforme de la Bourse new-yorkaise.

Si cette offre était acceptée en l’état, cela valoriserait Twitter à 43 G$ US, contre environ 38,5 milliards aujourd’hui.

Sollicité par l’AFP, Twitter n’a pas réagi dans l’immédiat.

M. Musk avait indiqué la semaine dernière qu’il avait sécurisé 46,5 G$ US pour mener à bien cette acquisition grâce à deux prêts bancaires de Morgan Stanley, ainsi qu’à sa fortune personnelle. 

Il a également évoqué la possibilité de lancer une offre publique d’achat (OPA) hostile en passant directement par les actionnaires et en contournant le conseil d’administration (CA).

«Une fois que le financement a été mis en place avec la menace d’une OPA hostile, le CA ne pouvait plus avoir recours à un chevalier blanc ou à un second enchérisseur», a relevé Dan Ives de Wedbush Securities sur CNBC.

«Cela les a mis le dos au mur et les a contraints à venir à la table de négociations», a ajouté l’analyste.

 

Réunion dimanche

Selon les médias américains, le CA de Twitter s’est réuni dimanche matin pour réexaminer la proposition du milliardaire.

Deux jours plus tôt, l’entrepreneur d’origine sud-africaine s’est entretenu avec plusieurs actionnaires, via plusieurs appels vidéo, pour défendre son offre de rachat.

L’organe de direction du groupe, composé de 11 membres, s’y était originellement montré hostile en adoptant une clause dite de la «pilule empoisonnée» pour rendre l’acquisition plus difficile.

La clause prévoit que si un actionnaire atteint plus de 15% du capital de Twitter, le conseil d’administration se réserve le droit de brader les actions pour tous les autres détenteurs de titres. M. Musk détient actuellement un peu plus de 9% des actions ordinaires du réseau social.

Peu après son entrée au capital de l’entreprise, le fantasque patron avait été invité à rejoindre le CA, mais il avait décliné cette offre.

Il a promis de transformer le réseau social pour en faire «la plateforme de la liberté d’expression à travers le monde» et a expliqué qu’il s’agissait à son avis d’un enjeu de «civilisation» majeur.

«J’espère que même mes pires critiques resteront sur Twitter, c’est ce que signifie la liberté d’expression», a-t-il tweeté lundi.

 

Le retour de Donald Trump?

Fort de ses plus de 83 millions d’abonnés, l’homme le plus riche de la planète (sa fortune est estimée à 269 G$ US par Forbes) se sert presque tous les jours de son compte Twitter pour donner des nouvelles de ses entreprises, plaisanter ou lancer des provocations.

Certains observateurs pensent que M. Musk pourrait autoriser à nouveau des comptes supprimés, dont celui de Donald Trump et de certains de ses partisans.

L’ancien président américain avait été suspendu définitivement de Twitter en janvier 2021 pour avoir appelé à contester les résultats du scrutin présidentiel et invité à la violence.

«Confier les rênes de Twitter à M. Musk déchaînera à coup sûr des théories du complot que la plateforme a essayé de réprimer», a réagi Angelo Carusone, président de l’ONG progressiste Media Matters for America. «Toute tentative d’utiliser la plateforme pour partager des informations légitimes sera éclipsée par un bourbier toxique de désinformation.»

Un des autres axes sur lesquels Elon Musk pourrait également vouloir investir est de rendre Twitter plus rentable et d’augmenter la croissance de son nombre d’utilisateurs.

Il a déjà suggéré plusieurs évolutions, comme l’ajout d’un bouton «modifier» pour corriger un tweet après publication et des changements dans la formule d’abonnement payante, Twitter Blue.

Le groupe de San Francisco doit publier ses résultats trimestriels jeudi avant l’ouverture de Wall Street.