Un pas de plus vers le lancement de Dual Universe pour Novaquark
Catherine Charron|Publié le 15 mars 2019(Photo: Dual Universe)
La semaine dernière, 30 000 joueurs et robots se sont réunis simultanément pour la première fois sur la planète Alioth, un exploit pour l’équipe de Novaquark qui a annoncé il y a un peu plus d’un mois l’arrivée d’un nouveau studio à Montréal.
Ultimement, Dual Universe souhaite accueillir des millions de joueurs dans cet environnement « single-shard ».
Contrairement à d’autres jeux massivement multijoueur, comme World of Warcraft ou Eve Online, elle n’utilisera pas de serveurs qui peuvent héberger un nombre limité de joueurs chacun. Ça limiterait l’interaction entre eux.
Pour parvenir à accueillir tout ce beau monde, l’équipe de 45 développeurs basée à Paris menée par Jean-Christophe Baille, un doctorant en intelligence artificielle de l’UPMC, travaille depuis 2014 à développer un «continuous single shard».
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En d’autres termes, jamais un joueur ne fixera un écran de chargement, et chacune de ses actions, de la découverte d’une nouvelle planète à l’extraction de nouvelles ressources, aura des répercussions en direct sur la vie des autres avatars qui seront connectés.
Ce sera une une plateforme où tous les joueurs évolueront ensemble, «un énorme bac à sable dans lequel les usagers joueront tous en même temps et y construiront ce qu’ils veulent» disait le créateur du jeu à un journaliste du site web britannique Rock, Paper, Shotgun.
C’est grâce à une technologie de simulation militaire russe, qui n’était pas destinée aux jeux vidéos, qu’ils sont parvenus à contourner ce problème.
«Vous avez besoin d’une sorte de segmentation dynamique de l’espace, afin d’augmenter le nombre de machines physiques en charge de certaines régions, si la densité d’acteurs augmente dans une région donnée», explique Jean-Christophe Baille dans un billet sur Medium.
Pour l’instant, le jeu est en mode alpha. Maintenant que la technologie développée a fait ses preuves, Novaquark doit développer l’expérience de l’usager, ce qu’on appelle dans le jargon le «gameplay». C’est ici que l’équipe de Montréal entre en scène.
Chaque joueur qui foulera pour la première fois le sol de Dual Universe atterrira sur la planète Alioth. Toutes les possibilités s’offrent à lui, et c’est là le grand défi de l’équipe montréalaise: parvenir à guider le joueur dans cet univers de tous les possibles pour éviter qu’il souffre du syndrome de la page blanche, sans devenir envahissant.
«Il y a souvent des joueurs qui préfèrent ne pas être accompagnés», explique Stéphane D’Astous, le directeur général de cette nouvelle cellule en sol nord-américain.
Ce «méta-univers» s’adressant surtout aux joueurs «hardcores», qui les ont d’ailleurs supportés depuis leur première ronde de sociofinancement sur Kickstarter en 2014, les développeurs doivent parvenir à rejoindre les joueurs qui sont plutôt modérés.
Un défi auquel est confronté tout concepteur de jeu rappelle le directeur général.
«Une nouvelle corde à l’arc de Montréal»
En soi, le développement du gameplay n’est pas unique au studio montréalais de Novaquark: c’est un aspect fondamental dans la création d’un jeu vidéo.
C’est un peu pour ça que Jean-Christophe Baille a décidé d’implanter l’excroissance de son studio parisien dans la métropole.
D’une part conquis par la Ville — la petite histoire veut que le principal intéressé souhaite s’y installer –, il a été convaincu d’y installer ses nouveaux bureaux grâce à l’expertise que l’on y retrouve.
En effet, ce sont plus de 10 000 personnes qui travaillent dans ce secteur à temps plein dans la région métropolitaine, selon Montréal International.
Malgré les 140 studios qui y ont pignon sur rue, aucun d’entre eux ne travaille sur des projets de MMO de l’envergure de Dual Universe, fait remarquer Stéphane D’Astous.
Stéphane D’Astous (Photo: courtoisie)
C’est d’ailleurs l’un des éléments qui a convaincu celui qui a fondé le studio montréalais Eidos et qui a travaillé chez Ubisoft de se joindre à l’équipe de Jean-Christophe Baille en novembre 2018.
«J’ai toujours voulu revenir dans le jeu vidéo, mais dans les bonnes conditions pour les bonnes raisons, et c’est ce qui m’a été offert», explique Stéphane D’Astous.
Un peu plus d’un mois après l’annonce officielle de l’ouverture de ce nouveau studio, les préparatifs vont bon train.
Le noyau de son équipe est presque formé et les développeurs sont intéressés. Il lui manque toutefois un élément crucial: un ou une producteur(trice).
Cette embauche faite, les choses devraient aller très vite: une douzaine de personnes devraient s’ajouter à l’équipe dans la même semaine.
Il se donne deux mois pour faire rouler la boîte, qui devrait accueillir jusqu’à une cinquantaine de personnes d’ici la fin de l’année.