(Photo: Catherine Charron)
WeWork, le géant américain des bureaux partagés, a accepté l’offre de sauvetage financier du groupe japonais SoftBank, qui prévoit également le départ du co-fondateur et ancien PDG Adam Neumann, a indiqué mardi à l’AFP une source proche du dossier.
Le groupe du milliardaire nippon Masayoshi Son, déjà premier actionnaire de WeWork avec 29 % du capital, va investir au moins 5 milliards de dollars supplémentaires, ce qui va lui donner le contrôle de l’entreprise, a dit cette source sous couvert d’anonymat.
Cet apport valorise l’entreprise à 8 milliards de dollars, loin des 47 milliards du début d’année, et marque la déchéance d’Adam Neumann, dont les frasques ont refroidi les milieux d’affaires.
Une partie des 5 milliards, soit 1,7 milliard de dollars, sera versée à M. Neumann, dont 1 milliard pour la vente d’une grande partie de ses actions, 500 millions pour le remboursement de ses dettes personnelles et 185 millions pour ses conseils, a détaillé la source.
L’ancien PDG déchu ne conservera plus qu’une petite participation au capital et abandonnera sa casquette de président du conseil d’administration, a-t-on précisé.
La proposition de SoftBank va permettre à M. Neumann de rembourser des lignes de créance, garanties par ses actions WeWork, que lui avait accordées JPMorgan Chase, Credit Suisse et UBS, selon la source, confirmant des informations du Wall Street Journal.
WeWork devrait annoncer ces changements dans la journée à l’issue d’un conseil d’administration au cours duquel l’entreprise devait décider entre deux offres de sauvetage, dont une autre proposée par la banque JPMorgan Chase.
Contacté par l’AFP, WeWork n’a pas souhaité commenter. Selon une autre source proche du dossier, WeWork n’avait toujours pas informé JPMorgan Chase vers 11 h que son offre avait été rejetée.
Le plan de sauvetage de SoftBank va éviter à WeWork de se retrouver à court de liquidités d’ici la fin novembre, estiment les analystes financiers.
La société, dont la note de solvabilité financière a été reléguée dans la catégorie des investissements spéculatifs par les agences de notation, diposait pour 2,5 milliards de dollars de trésorerie au 30 juin, mais les coûts de construction et d’autres dépenses ont absorbé cet excédent, selon des sources bancaires.
Les interrogations se sont en outre multipliées sur sa capacité à être rentable et à faire face au ralentissement économique mondial, l’immobilier étant souvent l’un des premiers secteurs touchés.
WeWork a ainsi été contraint de renoncer en septembre à ce qui devait être l’une des introductions en Bourse les plus en vue de l’année.
L’entrée à Wall Street aurait pu lui permettre de lever au moins 3 milliards de dollars et de bénéficier en plus d’une ligne de crédit de 6 milliards de dollars auprès de grandes banques.