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Clarisse pour célébrer les 100 ans de Prevost

Emmanuel Martinez|Publié le 17 janvier 2024

Clarisse pour célébrer les 100 ans de Prevost

Nommée Clarisse en l’honneur de l’épouse du fondateur Eugène Prévost, la réplique du premier autocar de bois Prevost de 1924 a été dévoilée à Nashville mardi. (Photo: Prevost)

Clarisse était l’épouse d’Eugène Prévost, le fondateur du fabricant d’autocars Prevost qui existe toujours 100 ans plus tard après ses débuts à Sainte-Claire, au sud de Québec.

Afin de célébrer le centenaire de l’entreprise qui appartient aujourd’hui au Groupe Volvo, des membres de cette famille ont construit une réplique du premier autocar de bois Prevost de 1924 qu’ils ont nommée en l’honneur de cette femme. Dévoilé mardi à Nashville, l’engin est bâti sur un châssis d’époque retrouvé à Tampa Bay en Floride. Le véhicule fera le tour de l’Amérique du Nord durant l’année pour être présenté dans sept centres de services de Prevost au Canada et aux États-Unis.

Cette longue histoire est assurément un avantage face aux concurrents selon le président de Prevost François Tremblay.

«Pour les opérateurs, dont la grande majorité des capitaux se trouvent dans leurs véhicules, avoir un manufacturier stable qui est là depuis longtemps les rassure énormément, dit-il. Par le passé des constructeurs européens ont quitté l’Amérique du Nord, ce qui a entraîné une dévaluation de leurs autocars. Les nôtres ont la meilleure valeur de revente dans le marché.»  

Le patron de Prevost soutient que son entreprise est solidement ancrée pour durer.

«On est le leader nord-américain dans l’autocar, affirme-t-il. On est le constructeur le plus diversifié en termes de différents marchés, car on dessert aussi bien le public que le privé, mais également le créneau de véhicules motorisés de luxe et des véhicules de tournée en musique.»

 

Pas de problème d’embauche

Prevost a décroché en décembre le plus gros contrat de son histoire, une commande de 447 millions de dollars pour 381 autocars qui seront livrés à la Metropolitan Transportation Authority (MTA) de la ville de New York.

«Jusqu’en 2027, on sera à plein rendement, explique François Tremblay. Cela amène des défis opérationnels, car la capacité de la chaine d’approvisionnement reste fragile. Il faut bien gérer notre réseau de fournisseurs, puisqu’un autobus contient plus de 9000 pièces. C’est complexe.»

L’entreprise doit embaucher 150 personnes pour honorer ce contrat, afin d’augmenter la production en mai. Heureusement, elle n’aura pas à trop se démener pour trouver de la main-d’œuvre. « On a reçu plus de 1500 CV non sollicités durant la période des fêtes, ajoute-t-il. C’est le fun. On voit un bel engouement avec le ralentissement dans certains secteurs économiques.»

Il note que de «gros sous» seront dépensés au Québec avec ce contrat, car en plus des emplois créés, Prevost s’appuie sur 250 fournisseurs de la province. Le fabricant exporte environ 85% de ses véhicules aux États-Unis. Il emploie 2000 personnes en Amérique du Nord à travers 16 points de services, dont 1300 au Québec, majoritairement à l’usine de Sainte-Claire.

Vers l’électrique

S’il veut survivre un autre cent ans, le constructeur d’autocars sait qu’il devra s’adapter. Il compte développer la filière électrique pour le créneau des navettes et des autocars qui desservent des banlieues.

«On pense que les véhicules électriques représenteront 30% de nos revenus dans 10 ans, mentionne François Tremblay. Toutefois, le diésel est là pour rester, car l’autonomie des véhicules électriques est limitée à 350 km. Et c’est le double du prix du diésel. »

Il mise également sur l’hydrogène qui permettrait d’exploiter des autocars pour de longues distances. Prevost travaille d’ailleurs sur des projets avec l’Institut de recherche sur l’hydrogène de l’Université du Québec à TroisRivières pour adapter cette technologie.

«On entend beaucoup parler de la filière électrique, mais il y a de gros projets qui s’en viennent en hydrogène, précise le président. L’hydrogène sera notre prochain virage.»