«C’est sûr qu’on va faire au moins deux acquisitions l’an prochain, au Canada et aux États-Unis», affirme le président de Levio, François Dion. (Photo: Courtoisie)
Qu’est-ce qui arrêtera Levio? Certainement pas le ralentissement économique puisqu’elle a mis la main en septembre sur une PME ontarienne, Indellient, a appris Les Affaires.
Il s’agit de sa dixième acquisition depuis sa fondation en 2014. Plus tôt cet été, elle avait avalé Binary Star, basée à Charlottetown à l’Île-du-Prince-Édouard.
L’entreprise créée par François Dion a aussi ouvert un bureau en Inde en septembre, son deuxième à l’étranger après celui au Maroc en 2020. Elle en possède également à Phoenix et Chicago aux États-Unis. Elle emploie près de 2000 personnes et génère près de 300 millions de dollars en chiffre d’affaires annuellement.
«On ne veut pas ralentir, mais accélérer, explique le président François Dion, en entrevue exclusive. On recrute énormément à Québec, Montréal, Toronto, dans les Maritimes et même au sud de la frontière.»
Des gestionnaires actionnaires
Une telle croissance représente un défi d’intégration des nouvelles équipes dans la famille de Levio. «On est très sélectif lors de nos acquisitions, précise le patron. On ne fait aucun compromis concernant nos valeurs. On est très transparent. On explique comment on travaille et comment les choses doivent être faites.»
«Quand on fait des acquisitions, on va chercher le management, poursuit-il. On a volontairement arrêté certaines démarches parce qu’on veut des gens qui vont rester dans l’aventure.»
C’est ce qui s’est produit avec Indellient, basée dans la grande région de Toronto. Six membres de direction sont venus grossir l’actionnariat de Levio. «Nous avons donc 162 collègues qui sont actionnaires, explique François Dion. C’est une de nos règles. Ce modèle d’actionnariat amène la bonne culture d’entreprise pour faire de Levio un champion pour ses clients en matière de transformation numérique.»
Il souligne également la «structure aplanie» de son entreprise. «C’est une culture qui n’est pas bâtie sur des titres ou des rangs, mais plutôt sur des rôles. On est peu hiérarchisé.»
Il estime que ce modèle permet aux employés de gagner en confiance, de prendre leur place, d’exercer leur leadership et de générer de l’intrapreneuriat. Bref, de mieux faire ressortir le talent de chacun, afin de livrer les résultats escomptés.
Mission philanthropique
Levio mise ainsi beaucoup sur la collaboration à l’interne pour atteindre ses objectifs. «Il ne faut donc pas avoir peur de demander de l’aide, mentionne le fondateur. Ce n’est pas un signe de faiblesse.»
Pour émuler cet esprit d’entraide, il encourage fortement ses employés à contribuer à des œuvres philanthropiques. «Environ 70% des employés font des dons à Centraide, dit-il. C’est dans les conditions d’embauche. Faire un geste pour la communauté, c’est être dans l’aide et la collaboration. On utilise donc la philanthropie pour cultiver nos valeurs.»
S’étant fixé l’objectif de devenir un leader au Canada et aux États-Unis en service-conseil pour de la transformation numérique, Levio estime que l’acquisition d’Indellient vient considérablement renforcer sa présence dans le secteur des services financiers. Cette PME ontarienne est spécialisée en développement et en déploiement de solutions de paiements bancaires en temps réel. Elle se démarque aussi pour son expertise en détection de fraude.
Appuyée financièrement par Desjardins et la Banque Nationale, Levio élargira encore bientôt ses horizons pour accompagner davantage de grandes entreprises du domaine bancaire, de la santé, des télécommunications et des services gouvernementaux, afin de réorganiser la livraison de leurs produits et services.
«C’est sûr qu’on va faire au moins deux acquisitions l’an prochain, au Canada et aux États-Unis, affirme François Dion. C’est clair qu’on va entendre parler de nous!»