Augmentation salariale: les employeurs devront composer avec la déception

Publié le 05/02/2024 à 07:50, mis à jour le 05/02/2024 à 07:52

Augmentation salariale: les employeurs devront composer avec la déception

Publié le 05/02/2024 à 07:50, mis à jour le 05/02/2024 à 07:52

Par Catherine Charron

La hausse salariale prévue est moins grande en 2024, et cela apportera des discussions inconfortables, mais nécessaires. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATINMoins importantes que par les dernières années, les hausses salariales devraient demeurer supérieures à l’inflation en 2024, confirme la mise à jour de Normandin Beaudry de ses prévisions annuelles. Des discussions inconfortables, mais nécessaires pointent néanmoins à l'horizon pour nombre de gestionnaires.

Tout comme les chiffres qu’elle avait collectés à l’été 2023, ces nouvelles données de «l’enquête éclair» menée à l’automne indiquent qu’en moyenne les entreprises québécoises comptent bonifier de 3,7% le budget accordé aux salaires, excluant les gels. Ce taux d’augmentation atteint 3,6% en moyenne au Canada.

Depuis que le cabinet-conseil moissonne ces renseignements, il est fréquent que le Québec fasse un peu mieux que la moyenne, remarque Anna Potvin, associée et cheffe de pratique rémunération chez Normandin Beaudry. Actuellement, son taux de chômage plus faible qu’ailleurs au pays explique en partie cette différence, croit-elle.

«Le profil des entreprises qui participent à notre sondage influence aussi les résultats, précise la conseillère en ressources humaines agréée (CRHA). Au Québec, elles sont plus petites que les organisations pancanadiennes qu’on retrouve beaucoup à Toronto, par exemple. Elles sont peut-être plus agiles que les plus grandes qui ont un contrôle plus serré des dépenses.»

Bien que Normandin Beaudry n’effectue pas chaque année une telle mise à jour de son enquête annuelle, la hausse encore élevée et le contexte économique incertain l’ont toutefois encouragé à confirmer la tendance annoncée au début de l’automne 2023, indique l’associée.

Ainsi, un peu de mouvement a tout de même été observé: 36% des répondants avaient ajusté le budget d’augmentation prévu. Presqu'autant d’entreprises ont relevé ou diminué le taux de croissance, ce qui explique pourquoi la moyenne nationale attendue est demeurée identique.

Les entreprises qui font partie des 56% des organisations qui ont revu à la baisse leur accroissement œuvrent surtout en technologie, souligne Normandin Beaudry dans son communiqué.

Certaines ont peut-être déjà intégré d’importantes augmentations par le passé, ce pour quoi leur enveloppe n'évolue pas autant que celui des autres secteurs, suppose-t-on. Tenter de réduire les dépenses alors que les vagues de licenciement dans le milieu se succèdent est une autre raison évoquée.

 

Une discussion inconfortable, mais nécessaire

Bien que Normandin Beaudry réitère qu’une progression de 4% du budget total, ou 4,2% au Québec, soit au-dessus de la normale des dernières années, n’empêche que cela peut créer un vent de déception chez ses employés.

«Quand on a une année où l’augmentation est moins grande que la précédente, c’est toujours un défi de communication, qu’importe les raisons, et ce, même si on se rapproche de la normale. [La hausse passée] a créé des attentes», indique la cheffe de pratique rémunération.

L’inflation encore élevée et le contexte économique incertain risquent d’autant plus de complexifier cette annonce, ajoute-t-elle. Toutefois, cela peut aussi servir d’argument pour justifier cette hausse qui reflète un «optimisme prudent» de la part de la direction.

Chose certaine, informer ses employés de cette baisse sera une opération délicate, confirme Anna Potvin. La personne qui sera responsable d’en faire l’annonce devra être bien outillée pour en expliquer les raisons.

D’ailleurs, elle recommande aux organisations de prendre le taureau par les cornes, plutôt que de permettre à la machine à rumeurs de faire son œuvre.

«Ça doit être cohérent avec notre façon de communiquer à ce propos, indique-t-elle. C’est certain qu’une information mal transmise peut avoir autant de répercussions négatives que de ne pas la partager. [...] Vaut toutefois mieux contrôler l’histoire que de la laisser être inventée.»

 

 

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises.

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