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Centre-ville: employeurs, vous devez vous mobiliser, dit la CCMM

Catherine Charron|Publié le 25 février 2022

Centre-ville: employeurs, vous devez vous mobiliser, dit la CCMM

La baisse du nombre de la fréquentation du centre-ville par les travailleurs génèrera une baisse des dépenses de 14%. (Photo: 123RF)

Le retour au bureau des travailleurs et l’intégration du modèle hybride devront être exécutés avec précision, car il en va de la reprise, voire de la survie du centre-ville de Montréal selon le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc.

«Le milieu des employeurs doit se mobiliser», a-t-il martelé lors du dévoilement vendredi de l’étude «Relancer le centre-ville de Montréal dans un environnement en profonde mutation», à laquelle 550 personnes assistaient, en virtuel ou en présentiel, un nombre record selon le Michel Leblanc.

Ce dernier a indiqué que les organisations devront -et devraient déjà- avoir présenté avec transparence leur démarche pour rouvrir leurs portes à leur équipe, afin de contribuer à la revitalisation de l’artère commerciale. 
L’espace et la gestion des horaires devraient avoir été repensés afin de répondre aux impératifs du travail hybride.

«Il faut que les employés sentent que l’employeur fait tout ce qu’il doit faire pour clarifier les règles, […] que c’est quelque chose qui va devenir facile à prévoir. On doit pouvoir comparer son horaire et celui de ses collègues, et ne pas se retrouver au bureau pour faire du télétravail.»

En d’autres termes, les organisations doivent éviter à tout prix que leurs salariés se déplacent jusqu’au centre-ville pour passer leur journée en vidéoconférence avec des collègues qui bossent de la maison. L’utilisation de l’espace devrait faciliter la collaboration, sans pour autant empiéter sur l’espace dédié au travail individuel.

Michel Leblanc concède que «cette organisation est majeure», car elle chamboule complètement les habitudes de gestion de temps adoptées depuis des décennies, les employés n’étant plus nécessairement tous les jours au bureau en même temps. «Là ça va être toute sorte de décisions d’entreprise qui ont déjà partiellement été prises dans la dernière année», nuance-t-il.

Le hic, c’est qu’à quelques jours de la levée de l’obligation du télétravail, près de 30% des travailleurs ne savent pas quelle est la stratégie de leur patron. «Les employés nous disent à 70% que quand on leur a dévoilé le plan ça a été bien fait. [Ces autres entreprises] n’ont pas communiqué de plan de travail hybride clair», s’étonne Michel Leblanc.

Le président de la CCMM a d’ailleurs rappelé qu’une marche à suivre est mise à la disposition des organisations qui peinent à prévoir leur retour sur leur lieu de travail.

«Si on fait bien les choses, on va réduire l’impact négatif» du télétravail sur le centre-ville.

 

Minimiser la spirale de dévitalisation

Le plus grand danger que court le centre-ville de Montréal, croit la CCMM, c’est de tomber dans une «spirale de dévitalisation» qui empirerait l’état actuel de la situation.

Pour prévenir un tel scénario, «on a besoin d’un mini plan Marshall» pour les 12 à 18 prochains mois, estime Michel Leblanc, qui appelle tous les acteurs concernés à poursuivre leurs efforts pour éviter qu’une érosion de l’offre commerciale et culturelle ne réduise davantage l’attrait du centre-ville.

Selon l’étude menée en partenariat avec PWC, la CCMM s’attend déjà à ce que la baisse du nombre de travailleurs au centre-ville se situe entre 19 et 25%.

«Cette diminution doit être comprise comme un choc initial, qui sera progressivement compensé par la création de nouveaux emplois générés par le momentum économique et la croissance des entreprises», est-il écrit dans le rapport de 91 pages.

Certes, la CCMM anticipe un déclin des dépenses de 14% au centre-ville. Toutefois, celles-ci devraient se réorganiser au fur et à mesure que la reprise se poursuivra.

«Dans un mode de travail hybride, les gens vont chercher à concentrer durant leurs passages au centre-ville des activités.[…] Il fait voir ce retour comme de mini voyages d’affaires. […] Dans les faits, la réduction de dépenses des travailleurs au centre-ville va être moindre que la baisse de leur fréquence en heures», indique Michel Leblanc.