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Comment mettre fin au harcèlement psychologique?

Olivier Schmouker|Publié le 23 août 2022

Comment mettre fin au harcèlement psychologique?

Uns situation intolérable... (Photo: gadziel Lazcano pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Rumeurs diffamantes sur mon compte, vives tensions avec deux collègues et même, dernièrement, violence physique à mon égard. Cela fait deux ans que je me trouve dans un milieu de travail toxique. Je me sens détruit mentalement. Je ne sais plus quoi faire pour me sortir de tout ça…» – Élias

R. — Cher Élias, la loi protège les salariés contre le harcèlement psychologique au travail. Je vais vous indiquer comment savoir si vous êtes bel et bien victime de harcèlement. Et le cas échéant, les recours à votre disposition pour y mettre fin.

Tout d’abord, je vous invite à répondre aux cinq questions suivantes:

— Les comportements à votre égard sont-ils abusifs, humiliants ou offensants?

— Sont-ils répétés? Sinon, se sont-ils traduits par un événement grave?

— Sont-ils hostiles? Ou sinon, sont-ils non désirés?

— Portent-ils atteinte à votre dignité ou à votre intégrité?

— Rendent-ils votre vie au travail désagréable?

Si vous avez répondu «oui» à toutes ces questions, il est fort probable que vous subissez du harcèlement psychologique au travail. (Compte tenu de ce que vous m’indiquez dans votre courriel, cela ne semble pas faire de doute.)

Au Québec, les employeurs sont tenus de prévenir et de lutter contre toute forme de harcèlement psychologique. En conséquence, un employeur qui est mis au courant d’une situation de harcèlement a l’obligation d’intervenir pour y mettre fin. Et ce, peu importe que le harcèlement provienne d’un collègue, d’un cadre, d’un client ou d’un fournisseur.

Comment signaler ce que vous subissez à votre employeur? Pour le savoir, consultez la politique en vigueur dans votre organisation: tout employeur est tenu d’en avoir une. S’y trouvera la procédure à suivre.

Si jamais votre employeur n’a pas une telle politique, consultez celle généralement en vigueur dans votre secteur d’activité. Ou bien, consultez votre syndicat, s’il y en a un au sein de votre organisation.

Vous pouvez également contacter un organisme spécialisé. Par exemple, le Groupe d’aide et d’intervention contre le harcèlement sexuel au travail (GAIHST). Autre exemple: Juripop, afin de mieux comprendre vos droits et vous aider à déposer une plainte.

Vous pouvez encore porter plainte à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST). Cette dernière analysera votre situation et, au besoin, pourra demander l’ouverture d’une enquête.

Comme vous le voyez, Élias, plusieurs recours sont à votre disposition. Je vous invite fortement à user de l’un d’eux.

Courage, donc! En passant, l’écrivain allemand Jean-Paul Richter disait: «Le timide a peur avant le danger, le lâche au beau milieu du danger, le courageux après le danger».