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«Comment motiver les Z à donner leur 110%?»

Olivier Schmouker|Publié le 05 janvier 2023

«Comment motiver les Z à donner leur 110%?»

L'idée est simple, c'est de leur offrir des conditions de travail optimales pour eux... (Photo: Emmanuel Ikwuegbu pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Je vais être bien franc: je n’y arrive pas avec les jeunes de la génération Z. J’ai beau leur offrir des conditions de travail mirobolantes, ils traînent des pieds, ils soupirent, ils chialent. Veux veux pas, c’est eux la relève. Alors, comment les motiver à donner leur 110%?» – Norbert

R. – Cher Norbert, il est vrai que les différends générationnels sont l’un des grands enjeux des années 2020. Il paraît que la génération Z est ambitieuse, que la génération X est efficace et que les baby-boomers sont infatigables. Pas étonnant, donc, qu’un boss baby-boomer soit «fatigant» pour un employé Z; et inversement, qu’un employé Z soit «hautain», voire «paresseux» pour un boss baby-boomer.

Maintenant, comme vous le soulignez avec justesse, Norbert, l’important est d’arriver à travailler ensemble, en dépit des différences. De trouver le moyen de voir chacun donner le meilleur de lui-même, sans distinction de génération.

Je suis récemment tombé sur un article rédigé par Nirosha Methananda, une Z qui est vice-présidente du marketing chez Influ2, une start-up new-yorkaise spécialisée dans le B2B. Auparavant, elle a créé Bombora, une autre start-up new-yorkaise dédiée au B2B, et a dirigé le marketing pour le cabinet Tech Consulting de PwC Australie.

Que trouve-t-on dans cet article paru dans Quartz? Rien d’autre que «2 ou 3 conseils pratiques à un boss qui ne comprendrait rien aux Z»! Vous me connaissez, je vais me faire un plaisir de vous résumer son propos…

1. Communiquez

C’est imparable, pour faire connaissance, il faut dialoguer. Et dialoguer, ça veut dire écouter, puis parler ensuite. Il ne s’agit pas d’un dialogue si la discussion est à sens unique.

Si jamais vous ne savez pas quoi dire pour amorcer le dialogue, Nirosha Methananda suggère de commencer par certains points du règlement maison. Par exemple, vous pourriez discuter du délai maximal pour répondre à un courriel ou à un message Slack; cela permettra d’élargir la discussion au temps qu’on peut raisonnablement consacrer aux communications virtuelles dans une journée type (un point important pour qui est réputé être né un cellulaire à la main!). Et la discussion pourrait se poursuivre en soulignant l’intérêt de multiplier les échanges en présence, entre collègues, car – j’espère que ça va de soi – rien ne vaut les rencontres en personne.

2. Multipliez les occasions de communiquer

Tirez parti des fluctuations naturelles de la charge de travail pour multiplier les occasions de discuter avec les Z. Par exemple, proposez-leur de se joindre à vous pour profiter d’un long déjeuner, ou bien, lors d’une heure creuse pour eux, de participer à une rencontre avec un client ou un partenaire d’affaires.

3. Favorisez leur bien-être

En Amérique du Nord, le tiers des employés ne prennent pas tous leurs congés payés, et pourtant 97% de ceux qui ont planifié un prochain congé se disent heureux au travail. D’où l’intérêt d’encourager les uns et les autres à planifier et à savourer pleinement leurs congés, de vraiment prendre le temps, quand on est le boss, d’inviter chacun à souffler loin du bureau.

Au-delà des congés, il est crucial de veiller au bien-être général de chaque employé dans le cadre de son travail. Les horaires de travail sont-ils assez souples? Les conditions de travail sont-elles optimales? La charge de travail n’est-elle pas trop lourde, en ce début d’année? Etc.

4. Stimulez leur curiosité

De manière générale, un Z est heureux dès lors qu’il apprend et qu’il peut appliquer ce qu’il vient d’apprendre. Ça signifie donc pour son boss de stimuler sa curiosité. Cela peut revenir, entre autres, à lui confier un nouveau dossier ou à lui demander de relever un défi inusité. Ça peut aussi consister à développer sa créativité, en lui donnant le GO pour consulter des tutoriels durant toute une après-midi, faire du bénévolat ou visiter les locaux d’un partenaire d’affaires important.

5. Ne soyez plus le champion que vous croyez être

Arrêtez de jouer au champion, pour ne pas dire au bourreau de travail. N’envoyez plus de courriels juste avant de vous coucher, prenez plutôt un bon bouquin pour vous endormir. Ou encore, ne placez plus de rendez-vous d’affaires à 6h30 du matin, faites plutôt un peu de jogging pour garder la forme. C’est que vos employés voient tout ça, et il n’est pas spécialement motivant pour un Z de noter que le boss ne vit que par et pour sa job.

Voilà, Norbert. Écoutez vos employés Z, comprenez-les et agissez en conséquence, même cela veut dire faire des choses auxquelles vous n’êtes pas habitué. C’est ce qu’on appelle évoluer. Ce qui n’est pas toujours facile, mais est toujours payant.