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Le bureau doit redevenir «le lieu normal de travail», dit la CCMM

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

Le bureau doit redevenir «le lieu normal de travail», dit la CCMM

«On ne crée pas les effets de synergie que l’on obtient habituellement quand les gens sont en présence des uns des autres, jour après jour, en réalisant des objectifs en commun», a indiqué le président de la CCMM, Michel Leblanc.

À compter du 1er mai 2023, les bureaux de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) redeviendront le «lieu normal de travail», a-t-elle annoncé mercredi.

Sans pour autant perdre certains acquis gagnés pendant la pandémie, l’organisation relègue au second plan le télétravail : ce n’est plus en fonction d’un nombre de jours par semaine, mais bien en fonction de tâches qu’il sera permis, et ce, à la discrétion de chaque équipe.

«Depuis le début de la pandémie, la question de l’organisation du travail s’est posée en fonction du nombre de jours de télétravail, puis de l’obligation de venir une journée, puis deux, puis peut-être trois, relate son président et chef de la direction, Michel Leblanc. On revient au paradigme prépandémique: la Chambre a une place d’affaires, ce sont ses bureaux, et notre personnel travaille au bureau.»

Ce changement de posture qui s’opère dans son organisation comme ailleurs selon ce qu’il a observé devrait s’accélérer au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

Déjà, d’autres grandes entreprises ont emboîté le pas à cette mouvance, rappelle-t-il. La Banque Royale du Canada a tiré un trait sur le télétravail, alors qu’Ivanhoe Cambridge a fait une annonce similaire à celle de la CCMM.

En mars, d’ailleurs près de 94% des travailleurs sondés disaient passer au moins une journée sur le lieu de travail, alors que 87% des répondants étaient de cet avis à l’automne 2022.

 

Le télétravail, pour certaines tâches

Cela ne signifie pas pour autant que ses employés devront passer leurs journées entières au bureau. Si elles s’y prêtent, certaines tâches individuelles pourront être réalisées de la maison.

La CCMM fera aussi preuve de davantage de flexibilité à l’égard des horaires de travail. «On s’est aperçu qu’il y a des moments névralgiques où les employés doivent être en équipe, et autour de ça les gens pourront avoir des horaires pour optimiser leurs déplacements», indique son président.

Si l’organisation maintient la contribution au titre de transport collectif, ce sera pour en encourager l’utilisation, et non plus pour inciter ses employés à revenir quatre jours par semaine ou plus.

Actuellement, seuls 10% de ses 103 salariés sont présent tous les jours au bureau, estime Michel Leblanc, qui souhaite «retrouver l’effervescence dans les bureaux qu’on connaissait avant la pandémie».

C’est dans l’intérêt de l’organisation que la CCMM fait ce retour en arrière, car «la productivité de groupe est moindre, d’après son président. On ne crée pas les effets de synergie que l’on obtient habituellement quand les gens sont en présence des uns des autres, jour après jour, en réalisant des objectifs en commun. Le tout devient beaucoup plus riche que ses composantes individuelles.»

Aux organisations qui souhaitent elles aussi suivre ce mouvement, il recommande de miser sur la communication. De plus, «il faut faire en sorte que les employés qui se déplacent ne passent pas leur journée sur Zoom car leurs collègues sont restés à la maison. […] Ça prend une utilisation du droit de gestion».

D’après Michel Leblanc, la pandémie sera ainsi réellement derrière nous lorsque ce sera «la fin de l’organisation du travail basée sur le télétravail,[… et que ] les entreprises rétabliront que la place d’affaires est le lieu normal avec toute sorte d’accommodements».