La COVID-19 effraie moins, mais plombe encore la santé mentale
Catherine Charron|Publié le 22 mars 2022Les personnes non vaccinées sont plus nombreuses à présenter «des symptômes de détresse psychologique modérée à grave» selon une étude. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Tandis que les craintes liées à la COVID-19 s’estompent, les problèmes de santé mentale connexes des Canadiens, eux, ne cessent d’augmenter. Et c’est le moral des personnes non vaccinées qui semble le plus concerné.
En effet, parmi les 3512 répondants à la 11e étude sur le stress menée depuis le début de la pandémie par Recherche en santé mentale Canada, on indique que «bon nombre» de ceux qui disent souffrir d’anxiété et de dépression «présentement également des symptômes de détresse psychologique modérée à grave», écrit-on.
C’est chez les personnes qui ont refusé le vaccin que le ratio est le plus élevé. Cinquante-sept pour cent de celles qui n’ont pas relevé leur manche, et qui estiment être anxieuses ou dépressives, ont aussi de tels symptômes alors que 44% des personnes vaccinées sont dans une situation similaire.
Lorsqu’ils répondent aux dix questions du test de dépistage de Kessler, 10,9% des non-vaccinés «ont des symptômes de dépression grave ou d’anxiété grave» alors que 4% des vaccinés sont touchés.
De plus, il y a parmi ces Canadiens une plus forte concentration de personnes en colère quotidiennement (17%) que du côté de celles qui ont reçu le vaccin (8%). Cette frustration est également plus fréquente chez 17% de la communauté LGBTQ2S+, 15% de ceux qui n’ont pas d’emploi, 12% des étudiants, et 11% des travailleurs de la santé de première ligne.
«Alors que nous émergeons de cette pandémie, nous sommes en territoire inconnu et la santé mentale des Canadiens devra être traitée pendant un certain temps, estime la directrice générale de Recherche en santé mentale Canada, Akela Peoples, dans un communiqué. Déterminer qui et combien de personnes auront besoin d’interventions pour se rétablir est un élément essentiel pour déterminer la voie à suivre.»
Ainsi, bien que le niveau de stress lié à la COVID-19 semble avoir été peu influencé par la vague d’Omicron — dont l’effet a été ponctuel — l’incertitude persistante, elle, alimente l’anxiété des participants au sondage.
«Il y a encore beaucoup d’incertitude quant à ce à quoi ressemble la vie après la pandémie», souligne dans un communiqué le membre du conseil d’administration de Recherche en santé mentale Canada et professeur de psychologie David Dozois.
Pas si vite la levée des mesures sanitaires
Si les craintes liées au virus sont au plus bas depuis la première vague — touchant 59% des Canadiens et 39% des Québécois — il semble que les répondants ne souhaitent pas voir l’ensemble des mesures sanitaires disparaître pour l’instant. Un pensez-y-bien alors qu’elles s’évanouissent rapidement dans la province.
Près de 50% des personnes sondées entre le 15 et le 22 février 2022 les garderaient en partie, alors que 20% espèrent qu’elles seront maintenues en totalité, la COVID-19 continuant de faire des ravages chez les populations les plus vulnérables selon eux, est-il souligné dans le communiqué.
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