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La semaine de 4 jours, même lorsqu’on est rémunéré à l’heure

Catherine Charron|Publié le 31 mars 2023

La semaine de 4 jours, même lorsqu’on est rémunéré à l’heure

Augmentez vos taux horaires, recommande Alexandra Lamoureux, associée et directrice de l’impact social de la Boîte Pac.

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Lorsque notre gagne-pain repose principalement sur le nombre d’heures de travail facturées, la semaine de 32 heures perd bien rapidement de son attrait, car on se prive de pas moins d’un cinquième de son revenu.

Que nenni, rétorque Alexandra Lamoureux, associée et directrice de l’impact social de Boîte Pac : «On propose plutôt d’augmenter les taux horaires.»

Ce dilemme est le plus épineux avec lequel elle doit jongler depuis que la firme a commencé il y a un an à accompagner des organisations dans leur transition vers des semaines de quatre jours.

En effet, les cabinets d’avocats et les agences lèvent un sourcil lorsqu’elle leur propose de diminuer le temps de travail prévu, mais de garder le même montant à la fin de la facture. «Ça ne fonctionne pas ainsi», lui réplique-t-on bien souvent.

Or, il lui semble tout à fait justifier d’augmenter ses tarifs lorsque l’adoption de la semaine de quatre jours est réussie. Ce faisant, les employés gagnent en efficacité, accomplissant en moins d’heures qu’auparavant ses tâches.

 

Faire passer la pilule

L’experte en semaine de quatre jours reconnait que certaines des entreprises épaulées craignent d’annoncer à leur clientèle qu’elles augmenteront leurs tarifs et passeront moins de temps à plancher sur leur dossier.

«Faites preuve de transparence, recommande Alexandra Lamoureux. On peut leur démontrer comment on a fait pour optimiser nos façons de faire. Le client n’est pas perdant, sa facture restera identique [… et] rapidement, il réalisera que le travail est plus créatif.»

D’ailleurs, même les entreprises qui doivent garantir un service sept jours sur sept peuvent se permettre de passer à la semaine de 32 heures, affirme la consultante.

La formule n’est pas fixe: si certaines ferment complètement le lundi ou le vendredi, d’autres peuvent plutôt opter pour une rotation.

Par exemple, «dans une équipe de vingt personnes, chacune peut assurer une veille tous les vingt vendredis d’une boîte courriel au cas où il y aurait des urgences», suggère-t-elle.

 

Revoir ses priorités

Dans certains cas, la semaine de quatre jours peut être incompatible avec les besoins du client, reconnait la directrice de l’impact social.

Elle cite l’exemple d’une entreprise qui a mis fin à une entente de 300 000$, car elle était trop exigeante pour son équipe qui devait être sur le qui-vive même la fin de semaine.

Grâce à son nouveau test mis en place pour évaluer si un contrat respecte son engagement d’offrir un meilleur équilibre entre travail et vie personnelle, la direction a conclu que celui-ci ne s’y prêtait plus.

Certes, sa cliente a perdu une source de revenus, reconnait Alexandra Lamoureux, mais elle se laisse aussi l’espace pour en accueillir d’autres qui permettront à ses employés et à l’organisation de profiter des avantages de la semaine de quatre jours.

Et si l’ajout d’une personne de plus à son équipe est nécessaire pour que l’expérience se passe rondement, la consultante recommande de foncer. «C’est un investissement. C’est sûr que c’est un salaire supplémentaire, mais je parie que vous allez finir par l’économiser, car ce nouvel horaire va diminuer votre taux de roulement. Et si vous avez à recruter, vous aurez déjà une pile de CV de travailleurs».

 

 

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