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L’inexorable avancée des critères ESG

Emmanuel Martinez|Publié le 30 mars 2023

L’inexorable avancée des critères ESG

«L’approvisionnement durable est désormais incontournable», affirme Pierre Cléroux, vice-président, Recherche, et économiste en chef de BDC, (Photo:: courtoisie)

Si vous pensez toujours que les critères ESG ne concernent pas votre entreprise, lisez bien ceci.

L’an prochain, 92% des grands donneurs d’ordres au Canada comptent exiger que leurs fournisseurs divulguent leurs critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), selon une étude dévoilée par la Banque de développement du Canada (BDC). Cette proportion constitue une hausse de dix points de pourcentage par rapport à maintenant.

De plus, ils seront plus scrupuleux quant aux modalités ESG à respecter, d’après les résultats de deux sondages menés l’automne dernier. Présentement, seuls 39 % des grandes entreprises et sociétés d’État réclament des rapports sur les trois critères ESG. Toutefois, les trois quarts comptent accroitre leurs exigences à cet égard au cours des cinq prochaines années. La réduction de la consommation d’énergie, l’embauche de cadres issus de la diversité et la gestion des risques environnementaux sont parmi les éléments les plus demandés auxquels devront répondre les entreprises qui veulent faire des affaires avec ces gros joueurs.

«L’approvisionnement durable est désormais incontournable», affirme Pierre Cléroux, vice-président, Recherche, et économiste en chef de BDC, par communiqué.

Il souligne que trois fournisseurs canadiens sur quatre interrogés croient que l’adoption de pratiques ESG avantagera leur entreprise.  «Notre étude montre que les entrepreneures et entrepreneurs qui donnent l’exemple en récoltent les fruits : de nouvelles occasions d’affaires (50 %), une influence positive sur le personnel, un plus grand sentiment d’appartenance (32 %) et un accès plus facile au financement et à l’investissement (31 %)».

Toutefois, la moitié des entreprises fournisseuses ont affirmé que l’adoption d’assises ESG a engendré des coûts supplémentaires, tandis que 36% ont constaté une augmentation du fardeau administratif à cause de cela.

Les PME adoptent les pratiques ESG

Environ 59 % des PME qui approvisionnent de grandes organisations disent leur transmettre des informations sur leurs pratiques ESG. Chez celles qui brassent des affaires en Europe, cette proportion est plus élevée (72 % ) tout comme pour celles qui vendent aux Américains (64%).  

Parmi les PME qui n’ont pas à divulguer leurs critères ESG, le tiers affirment qu’elles devront le faire d’ici cinq ans.

Afin d’aller de l’avant pour adopter des principes ESG, la BDC recommande aux PME de suivre ces cinq grandes étapes :

1 – Mettez en place une structure de gouvernance;

2 – Évaluez les principaux obstacles de votre entreprise en matière de développement durable;

3 – Identifiez les mesures que vous pouvez prendre pour vous améliorer;

4 – Créez votre plan et passez à l’action;

5 – Perfectionnez votre approche.

L’organisme fédéral suggère aussi de se dote de certifications, car elles sont souvent exigées dans les appels d’offres. Dans le volet environnemental, il y a par exemple les normes ISO14011 ou LEED tandis que de plus générales comme B Corp, attestent le sérieux d’une entreprise dans les trois grands critères.