«Lorsque j’étais un élève, j’ai été ostracisé en raison de mon trouble de comportement et mon TDAH», affirme le PDG d’Oplan, Yann Giroux. (Photo: Courtoisie)
Même si elle ne compte que sur six employés, la start-up Oplan voit grand dans le milieu de l’éducation.
Cette entreprise de Québec, qui a développé un logiciel pour la gestion de classe ainsi qu’un appareil pour aider les élèves ayant des troubles d’apprentissage, se rendra en France en juin afin de probablement parapher un «premier partenariat technologique majeur».
«Le contrat qu’on négocie pourrait nous ouvrir les portes de 25% du marché, explique le cofondateur Yann Giroux. C’est avec un fournisseur bien établi dans le réseau scolaire français, dont le nom demeure confidentiel. Les premières rencontres ont eu lieu en novembre dernier quand on a participé à une mission de Québec International réalisée en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. C’était une occasion d’y aller plus tôt que tard.»
Le jeune PDG explique que dans le marché dominé par la fonction publique et des appels d’offres, conclure des accords avec de gros joueurs qui ont déjà un pied dans la porte est essentiel.
Oplan compte aussi démarrer un projet pilote avec l’académie de Paris, l’équivalent d’une commission scolaire, qui supervise les écoles de la capitale française. Elle profitera également de son passage dans la Ville Lumière pour participer au salon Viva Technology grâce au soutien d’Investissement Québec International.
Apprendre du passé
L’ADN de la start-up qui roule depuis 2020 est marqué par les expériences de jeunesse de ses dirigeants.
«Lorsque j’étais un élève, j’ai été ostracisé en raison de mon trouble de comportement et mon TDAH, confie Yann Giroux. J’avais parfois de la difficulté à suivre les directives. L’entreprise a donc été créée avec la volonté d’aider les étudiants, mais aussi les enseignants à améliorer la gestion du temps en classe. On voyait qu’il y avait un manque à ce niveau.»
Oplan prépare pour la rentrée de l’automne une nouvelle version de son application qui permet de donner un cours, personnaliser les consignes, gérer les activités du groupe et travailler avec des élèves ayant des besoins particuliers.
«Elle sera plus interactive, précise le patron. Au lieu d’y aller étape par étape avec du texte, des images et du contenu, ce sera des blocs de contenus qui pourront être déplacés en temps réel sur des tableaux interactifs. Plutôt que d’être statique, ce sera plus dynamique.»
L’équipe d’Oplan peaufine par exemple l’application pour qu’elle soit en mesure d’évaluer le niveau sonore de la classe afin d’avertir l’enseignant lorsqu’il est trop élevé. Des séquences d’apprentissage personnalisé basées sur l’intelligence artificielle sont aussi dans les cartons.
La PME compte sur 1550 usagers, principalement au Québec, mais également en Ontario, en Alberta et aux États-Unis. Au sud de la frontière, du démarchage a notamment été entrepris en Californie pour tenter une percée significative.
Dans la Belle Province, sa solution se retrouve dans une quarantaine de commissions scolaires. «On est fiers d’être dans des écoles publiques, car 95% de nos utilisateurs sont dans ces institutions», note Yann Giroux.
La jeune pousse voudrait voir 10 000 enseignants utiliser ses services d’ici 3 ans et dépasser la barre du million de dollars annuellement en chiffre d’affaires. Pour le logiciel, il s’agit d’abonnements annuels tandis que l’appareil pour les élèves avec des difficultés d’apprentissage est vendu à l’unité et distribué par Brault & Bouthillier. Ce dernier est fabriqué au Québec.