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StreamScan mise sur une innovation pour protéger les PME

Emmanuel Martinez|Publié le 05 janvier 2024

StreamScan mise sur une innovation pour protéger les PME

«On est les seuls au Québec à avoir développé une telle technologie», affirme le fondateur de StreamScan, Karim Ganame. (Photo: StreamScan)

La firme de cybersécurité montréalaise StreamScan compte un nouveau service de détection et de réponse pour les terminaux informatiques pour mieux aider les entreprises d’ici.

Ce système de détection des attaques connu en anglais comme un «Endpoint detection and response (EDR)» permet de percevoir des anomalies directement sur les ordinateurs et tablettes des employés et d’agir pour prévenir la menace, grâce à de l’intelligence artificielle (IA).

«Après deux ans de travail, on l’a mis sur le marché depuis près de trois mois, affirme en entrevue le fondateur de la PME créée en 2011, Karim Ganame. On est les seuls au Québec à avoir développé une telle technologie. On en est très fier.»

L’entrepreneur explique que seulement des compagnies étrangères offraient une telle solution jusqu’à présent. Ce nouvel outil répond mieux aux attaques que les antivirus conventionnels et les pare-feux.

«La nouvelle approche, c’est d’utiliser l’IA pour étudier le comportement de l’usager, précise Karim Ganame.  Si un usage hors de l’ordinaire survient, le système le considère comme douteux ou suspicieux, ce qui déclenche une alerte et un examen. On peut alors agir rapidement pour bloquer ou isole la menace, s’il y en a vraiment une. En termes de stratégie, c’est une défense en profondeur, pas seulement de protéger l’entrée du réseau ou de l’ordinateur.»

Par exemple, le système apprend à connaitre les habitudes d’une personne chargée de l’administration qui utilise généralement Excel, Word, son fureteur internet et d’autres logiciels. Par contre, si des protocoles de gestion des réseaux informatiques commencent à être utilisés sur l’ordinateur de cet employé par des malfaiteurs, le système saura qu’il y a sûrement quelque chose qui cloche.

«Tout est parti des clients, note celui qui est chef de la cybersécurité chez StreamScan. Leurs besoins ont évolué avec la Covid en raison du télétravail. Il fallait changer de paradigme, car on doit surveiller et sécuriser de nombreux postes de travail à distance, qui ne sont pas dans un réseau.»

 

Pour des PME

La firme qui compte une trentaine d’employés s’adresse aux entreprises du domaine de l’aérospatiale, de la défense et du secteur manufacturier. Gaz Métro Plus est notamment un de ses clients. Karim Ganame explique que ces entreprises utilisent souvent de vieilles versions de Windows, comme XP, pour faire rouler certaines machines et que sa nouvelle technologie permet de bien les protéger.

L’entrepreneur ajoute qu’il vise particulièrement les PME qu’il estime très mal équipées pour faire face à des cyberattaques qui sont de plus en plus fréquentes.

« Notre plateforme fait en sorte que chaque dirigeant de PME n’a pas besoin d’une expertise en cybersécurité, juge l’homme d’affaires. Il peut voir clairement ce qui se passe et s’il y a un problème, cela remonte à une console qu’on surveille pour eux. Donc on peut couvrir le gros segment des petites compagnies. Notre offre est adaptée pour eux. »

StreamScan a d’autres cordes à son arc. Elle a décroché ces dernières années deux contrats avec la Défense nationale.  Un premier avec sa technologie de détection d’intrusions ciblant les réseaux informatiques et un deuxième pour protéger les avions de chasse contre les cyberattaques. L’entreprise est aussi la seule au Québec qui est habilité à accompagner les organisations qui veulent se conformer à la certification CMMC («Cybersecurity Maturity Model Certification») du département de la Défense des États-Unis.

En cas de piratage, elle se spécialise également dans les négociations avec les cybercriminels, ainsi que le monitorage post-incident et la reconstruction de réseaux informatiques. La PME est notamment intervenue lorsque la Commisson des services électriques de Montréal a été attaquée en août dernier.

«On a fait nos preuves au Québec, croit Karim Ganame. Notre objectif cette année, c’est de sortir davantage de la province pour s’étendre au Canada anglais. En 2025, on vise les États-Unis.»