Stéphane Garneau, président de Micro Logic (Photo: courtoisie)
Qui: Stéphane Garneau, président
Entreprise: Micro Logic
Industrie: services-conseils informatiques
Siège social: Québec
Date de fondation: 1983
Nombre d’employés: près de 300
TROIS QUESTIONS À UN PDG INSPIRANT. « En bon père de famille », Stéphane Garneau veille sur son équipe avec bienveillance et souplesse. Pour le président de Micro Logic, la croissance d’une entreprise peut s’arrimer avec une gestion horizontale ainsi qu’un leadership familial et de proximité. Une structure qu’il aimerait maintenir au cours des prochaines années, nonobstant les démarches de financement externe qu’il a entreprises pour soutenir le déploiement de son nuage 100 % québécois, le Projet Cirrus.
Comment décririez-vous votre leadership?
Très familial, très humain. Quand j’ai fait le rachat de Micro Logic, il y a une douzaine d’années, c’était un petit magasin qui vendait des produits Apple sur le chemin Sainte-Foy. Il y avait une culture d’entreprise très orientée vers la famille et la proximité. En arrivant « avec mes grands souliers », je ne voulais pas bouleverser l’organisation, et ce, même si j’avais des ambitions de croissance. Quand nous nous sommes approchés des 80 millions de dollars de chiffre d’affaires, j’ai fait un « burn out ». Avant de prendre une pause estivale, j’ai mis en place une structure comme celle des moyennes et grandes entreprises, soit avec une hiérarchie traditionnelle. En revenant, j’étais complètement désorienté et j’ai réalisé que mes membres du personnel l’étaient aussi. Nous avons donc « déhiérarchisé » l’organisation et assigné un ambassadeur des ressources humaines auprès de chaque nouveau gestionnaire. Ainsi, la personne avec une perspective humaine et celle avec l’optique affaires travaillent en complément pour s’assurer que les fameuses valeurs familiales sont véhiculées.
Quels sont les objectifs derrière la création de votre nuage, le Projet Cirrus?
Au départ, c’était une façon pour moi de sécuriser les revenus de mon entreprise afin de pouvoir poursuivre sa croissance. Plus les années avançaient, étant donné la pénurie de main-d’œuvre et les problèmes de cybersécurité au sein des entreprises, le gouvernement et les entrepreneurs ont fait le passage vers l’infonuagique. Nous avons donc compris que nous avions le potentiel de régler un problème partout au Québec, alors qu’il n’y avait pas de fournisseur infonuagique majeur qui y était déployé. Pour nous, le Projet Cirrus est un moteur qui sert à livrer des solutions prêtes en 24 h et auxquelles les clients peuvent s’abonner. On peut donc dire qu’on a développé un « cloud » souverain d’envergure nationale. Ça ne fait que commencer. Dans la dernière année, on a embauché 125 personnes, et pour la première fois, nous voyons le besoin d’aller chercher du financement externe pour soutenir notre croissance. Nous étions une PME et nous travaillons actuellement à enlever le « P ». Nous voulons que les gens nous identifient désormais comme une moyenne et grande entreprise. Au cours des prochaines années, c’est sûr qu’on va dépasser les 1000 employés et que le chiffre d’affaires va exploser. Donc, mon vrai objectif, ce sera de mobiliser pendant cinq ou dix ans le talent que nous avons en interne. C’est vraiment ça qui va faire en sorte que nous allons dépasser les frontières, car oui, on a un modèle d’affaires qui est facilement exportable autant au Canada, qu’à l’est des États-Unis et en Europe.
Micro Logic a également un volet philanthropique. Comment se déploie-t-il concrètement?
Il y a sept ans, j’ai rencontré une représentante de la Fondation du CHU de Québec, qui m’invitait à faire des dons. Je lui ai plutôt demandé de m’apprendre comment les entreprises font du côté de la philanthropie. Elle m’a donc présenté les meilleurs modèles pour ramasser des fonds. Ainsi, j’ai commencé à déployer ma stratégie avec les employés, en retenant un montant à la source sur chaque paie à verser à la Fondation du CHU de Québec pour un projet précis, et ce, en collaboration avec le docteur Marc-André Dugas, qui est le chef pédiatrique au CHU de Québec.
L’année dernière, lors de notre réunion générale annuelle, nous avons fait jouer une chanson pendant cinq minutes, durant laquelle les employés pouvaient remplir un formulaire de prélèvement sur leurs paies pour la Fondation. En cinq minutes, nous avons réussi à amasser plus de 89 000 $ de la part de tous les employés. Ça a été un moment magique.
Depuis que la Fondation du CHU de Québec m’a appris comment faire de la philanthropie, nous nous sommes mis à encourager d’autres organismes, comme le Patro Laval. Quand je fais des conférences — une dizaine par année —, je remets également le cachet à des causes qui nous tiennent à cœur. Au total, nous devons remettre près de 150 000$ à 200 000$ par année.