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Twitter: Elon Musk menace de retirer son offre

AFP|Publié le 06 juin 2022

Twitter: Elon Musk menace de retirer son offre

«Ces accusations sont totalement fausses», a réagi le patron de Tesla et homme le plus riche du monde sur Twitter, le réseau social qu'il souhaite racheter, à la suite d'un article publié jeudi. (Photo: Getty Images)

New York — Nouveau rebondissement dans la saga du rachat de Twitter par Elon Musk: l’entrepreneur affirme désormais dans un document officiel que Twitter «résiste activement» à ses demandes d’informations sur les spams et les faux comptes et menace par conséquent de retirer son offre.

Le multimilliardaire estime qu’en ne lui transmettant pas toutes les données qu’il réclame sur le sujet, Twitter enfreint ses obligations, selon une lettre adressée au responsable juridique du réseau social et publiée sur le site de l’autorité américaine des marchés financiers (SEC).

«M. Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas finaliser la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion», est-il ajouté.

Le patron de Tesla et SpaceX, qui a déposé en avril une offre de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars américains, a déjà mis en doute à plusieurs reprises les données transmises par Twitter sur les spams et les faux comptes et les mesures prises pour en limiter la prolifération. Et il a déjà menacé sur son compte Twitter de mettre l’accord «en suspens».

Mais c’est la première fois qu’il le fait dans un document officiel.

Selon Dan Ives, du cabinet Wedbush, cette nouvelle péripétie démontre que M. Musk «cherche une façon de renoncer à l’accord».

Le conseil d’administration de Twitter «va certainement s’opposer» à cette version des faits, ajoute l’analyste dans un tweet.

Les récentes critiques de M. Musk à l’encontre de Twitter ont parfois aussi été interprétées comme une façon pour l’entrepreneur de revoir le montant de l’accord à la baisse.

La compagnie n’avait pas dans l’immédiat répondu à une sollicitation de l’AFP.

Les deux parties se sont engagées à verser une indemnité de rupture pouvant aller jusqu’à un milliard de dollars dans certaines circonstances.

 

Querelle de méthodologie

Twitter estime que selon ses propres analyses, le nombre de faux comptes et de spams sur le réseau social représente moins de 5% de ses utilisateurs actifs quotidiens.

Mais M. Musk affirme que la méthodologie employée par Twitter n’est pas «adéquate» et qu’il doit mener sa «propre analyse». Il a «de façon répétée» demandé plus d’informations au réseau social, affirme la lettre.

«La dernière offre de Twitter de simplement fournir des détails supplémentaires relatifs à ses méthodologies de tests, que ce soit par le biais de documents écrits ou d’explications verbales, équivaut à refuser les demandes de données avancées par M. Musk», est-il écrit dans le document.

Or, y est-il aussi affirmé, l’entrepreneur a besoin de plus d’informations pour préparer la transition et finaliser le financement de l’opération.

Après de précédentes critiques de M. Musk, le patron du réseau social Parag Agrawal s’était fendu mi-mai d’une longue explication sur les mesures prises pour lutter contre les spams et faux comptes.

M. Agrawal avait notamment indiqué que les chiffres de Twitter étaient «basés sur de multiples reproductions d’analyses humaines de comptes, qui sont sélectionnés de manière aléatoire».

Le fantasque entrepreneur avait répondu à ces explications par un émoji en forme de crotte. «Comment les annonceurs peuvent-il savoir ce qu’ils paient vraiment ?», avait-il également tweeté. «C’est une question fondamentale pour la santé financière de Twitter.»

Ce nouvel épisode dans la saga du rachat de Twitter intervient après l’expiration, vendredi, du délai accordé aux autorités américaines de la concurrence pour lancer un examen approfondi de l’opération. Elles ne se sont pas saisies du dossier, laissant ainsi le champ libre à la poursuite de la finalisation de la transaction.