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Les actionnaires de Tesla valident la méga-rémunération de Musk

La Presse Canadienne|Mis à jour le 11 juillet 2024

Les actionnaires de Tesla valident la méga-rémunération de Musk

Elon Musk, PDG de Tesla (Photo AP/Ebrahim Noroozi)

Les actionnaires de Tesla ont voté jeudi pour rétablir le plan de rémunération record de 44,9 milliards de dollars américains (G$US) du PDG Elon Musk, qui avait été annulé par un juge du Delaware en début d’année.

Les résultats officiels des votes n’ont pas été annoncés lors de l’assemblée annuelle des actionnaires de Tesla, mais l’entreprise a déclaré qu’ils avaient voté en faveur du plan de rémunération de M. Musk, qui avait été initialement approuvé par le conseil d’administration et les actionnaires il y a six ans.

Ce vote favorable ne signifie pas nécessairement que M. Musk recevra bientôt une rémunération entièrement en actions. Le plan restera probablement bloqué pendant des mois devant la Cour de la Chancellerie du Delaware et la Cour suprême, Tesla tentant d’annuler le rejet du plan par un juge du Delaware.

Tesla a évalué pour la dernière fois le forfait à 44,9G$US lors d’un dépôt réglementaire en avril. Ce montant a déjà atteint 56G$US, mais sa valeur a diminué parallèlement à celle de l’action Tesla, qui a chuté d’environ 40% au cours des 12 derniers mois.

La juge Kathaleen St. Jude McCormick a statué en janvier, dans le cadre d’un procès intenté par un actionnaire, qu’Elon Musk contrôlait essentiellement le conseil d’administration de Tesla lorsqu’il a ratifié le forfait en 2018 et qu’il n’a pas pleinement informé les actionnaires, qui l’ont approuvé la même année.

Tesla a annoncé qu’elle interjetterait appel, mais a demandé aux actionnaires de réapprouver le forfait à l’occasion de la réunion annuelle de jeudi.

Une question distincte vise à déplacer le siège légal de l’entreprise au Texas pour éviter les tribunaux du Delaware, où Tesla est enregistrée en tant que société.

«C’est incroyable», a lancé avec enthousiasme Elon Musk devant la foule rassemblée au siège social de Tesla, à Austin, au Texas.

«Je pense que nous n’ouvrons pas seulement un nouveau chapitre pour Tesla, nous commençons un nouveau livre», a-t-il ajouté.

Les experts juridiques affirment que la question de la rémunération sera toujours tranchée au Delaware, en grande partie parce que les avocats de M. Musk ont assuré à Mme McCormick qu’ils n’essaieraient pas de déplacer l’affaire au Texas.

 

Des avis divergents

Mais les avis divergent sur la question de savoir si la nouvelle approbation du plan de rémunération facilitera la tâche de Tesla. 

Charles Elson, fondateur du centre de gouvernance d’entreprise de l’Université du Delaware, ne pense pas que le vote influence Mme McCormick, qui a rendu une décision fondée sur la loi. 

Selon M. Elson, le jugement a fait essentiellement du programme de rémunération de 2018 un cadeau à M. Musk puisqu’il nécessitait l’approbation unanime des actionnaires, un seuil impossible à atteindre. Le vote, a-t-il dit, est intéressant du point de vue de la perception du public, «mais il n’affecte pas la décision». 

John Lawrence, un avocat du cabinet de Dallas Baker Botts, qui défend les entreprises contre les poursuites engagées par les actionnaires, reconnaît que le vote ne met pas fin au litige et n’accorde pas automatiquement à M. Musk les options d’achat d’actions. Mais il estime que Tesla dispose ainsi d’un argument de poids pour faire annuler la décision.

Il s’attend à ce que M. Musk et Tesla fassent valoir que les actionnaires ont été pleinement informés avant les derniers votes et que Mme McCormick devrait donc revenir sur sa décision. Mais le plaignant fera valoir que le vote n’a pas d’impact et qu’il n’est pas juridiquement contraignant, a soutenu M. Lawrence.

À son avis, le vote a été effectué en vertu de la loi du Delaware et devrait être pris en compte par le juge.

«Ce vote des actionnaires est un signal fort qui montre que l’entreprise dispose désormais d’un groupe d’actionnaires parfaitement informés, a-t-il déclaré. Le juge du Delaware pourrait toujours décider que cela ne change rien à sa décision antérieure et ne l’oblige pas à prendre une décision différente à l’avenir. Mais je pense que cela donne à Tesla et à Musk des munitions solides pour essayer de l’amener à réexaminer la question.»

Si la décision est maintenue, M. Musk fera probablement appel devant la Cour suprême du Delaware, croit M. Lawrence.

 

Un système en constante amélioration

Après le vote, M. Musk a parlé aux actionnaires des nouveaux développements du système «Full Self-Driving». Il a misé sur le développement des véhicules autonomes, des robots et de l’intelligence artificielle pour assurer l’avenir de Tesla.

Le système «Full Self-Driving» ne cesse de s’améliorer avec de nouvelles versions, et il ne fait aucun doute qu’il dépassera le niveau de sécurité assuré par des conducteurs humains, a déclaré M. Musk sans donner d’échéancier.

«Cela va vraiment fonctionner. Croyez-moi, ce n’est qu’une question de temps», a-t-il assuré.

Malgré son nom, les voitures munies du système «Full Self-Driving» ne peuvent pas se conduire toutes seules, et l’entreprise précise que des humains doivent être prêts à intervenir à tout moment. Le matériel «Full Self-Driving» de Tesla a été mis en vente à la fin de l’année 2015. Depuis, l’entreprise recueille des données pour apprendre à ses ordinateurs à conduire.

Depuis 2021, Tesla teste le système «Full Self-Driving» en faisant appel à des propriétaires volontaires. L’année dernière, les autorités américaines responsables de la sécurité ont demandé à Tesla de rappeler le logiciel après avoir constaté que le système se comportait mal aux intersections et pouvait enfreindre le Code de la route.