Lancé fin février, Truth Social se présente comme une option alternative aux grands réseaux sociaux. (Photo: 123RF)
New York — Le réseau social de Donald Trump, Truth Social, va vivre une journée décisive jeudi, avec le risque que la société devant lui apporter de l’argent frais soit dissoute, faute de l’accord de ses actionnaires sur un calendrier.
Lancé fin février, Truth Social se présente comme une option alternative aux grands réseaux sociaux et une plateforme pour l’ancien président américain, avec la liberté d’expression en étendard et une modération limitée des contenus.
Depuis octobre 2021, la maison mère de Truth Social, Trump Media and Technology Group (TMTG), cherche à fusionner avec une société cotée, Digital World Acquisition Corp (DWAC), qui doit injecter environ 1,15 milliard de dollars dans TMTG.
DWAC est une SPAC, c’est-à-dire un véhicule coté dont le seul objet est de lever des fonds pour fusionner ensuite avec une entreprise existante.
Mais l’opération a rencontré une série de difficultés, ce qui a contraint DWAC à demander à ses actionnaires de repousser la date limite de fusion, initialement fixée au 20 septembre.
Jeudi, ils devront se déterminer lors d’une assemblée générale extraordinaire, qui vise à décaler l’échéance à septembre 2023. La résolution doit être approuvée par des actionnaires contrôlant au moins 65% des titres pour être adoptée.
En cas d’échec, DWAC devra être dissout et rembourser les actionnaires, privant ainsi TMTG et Truth Social d’une rentrée d’argent cruciale.
«Le problème, c’est que la plupart des actions sont détenues par des particuliers, à la différence de la plupart des SPAC», qui sont contrôlées par des investisseurs institutionnels, explique Jay Ritter, professeur au Warrington College of Business (Floride).
«La plupart de ces petits porteurs ont un petit nombre d’actions et ne votent pas (…) ce qui revient à voter non», ajoute-t-il, dans la mesure où DWAC doit absolument atteindre le seuil de 65%.
L’union entre DWAC et TMTG pourrait également être compliquée par le fait que l’entité est l’objet d’une enquête du régulateur américain des marchés, la SEC, sur les conditions de la fusion.
Fin août, l’un des cadres fondateurs de TMTG, William Wilkerson, a contacté le bureau des lanceurs d’alerte de la SEC pour signaler des irrégularités dans le rapprochement entre les deux entités.
En outre, fin juin, DWAC a révélé qu’il était visé par une enquête des autorités fédérales américaines, lesquelles devaient soumettre leurs éléments à un grand jury, en vue d’un possible procès pénal.
Mercredi, l’action DWAC était proche de son plus bas niveau depuis l’annonce du mariage avec TMTG, en octobre 2021.