L'application mobile, censée être entièrement fonctionnelle d'ici fin mars, plus d'un an après l'exclusion de l'ancien président américain des grandes plateformes, arrivait en tête des programmes gratuits les plus téléchargés de la boutique en ligne d'Apple aux États-Unis. (Photo: 123RF)
San Francisco — Le nouveau réseau social de Donald Trump, «Truth Social», qui a entamé sa mise en ligne progressive, suscitait lundi un fort engouement, mais était miné par des problèmes techniques.
L’application mobile, censée être entièrement fonctionnelle d’ici fin mars, plus d’un an après l’exclusion de l’ancien président américain des grandes plateformes, arrivait en tête des programmes gratuits les plus téléchargés de la boutique en ligne d’Apple aux États-Unis.
Quelques heures après le lancement de «Truth Social» sur l’App Store américain, de nombreux utilisateurs, dont des journalistes de l’AFP, ont toutefois indiqué ne pas encore avoir accès au réseau social.
Le message suivant s’affichait sur l’écran de certains smartphones: «En raison d’une demande massive, nous vous avons placé sur liste d’attente. Nous vous aimons et vous n’êtes pas qu’un simple numéro pour nous.»
D’autres utilisateurs qui avaient précommandé l’application n’ont pour leur part pas réussi à finaliser leur inscription, recevant un message d’erreur lors de l’étape finale.
En revanche, des personnalités proches de Donald Trump, qui ont eu accès à une version test de l’application avant même son lancement, étaient bien présentes sur la plateforme.
C’est le cas de l’élue républicaine Marjorie Taylor Greene, familière des théories complotistes, qui a publié dimanche des captures d’écran de ses premiers messages sur «Truth Social», dont l’apparence ressemble à s’y méprendre à celle de Twitter.
«Étant la seule membre du Congrès dont le compte Twitter personnel a été interdit, je sais ce qu’ont dû endurer des millions de conservateurs qui ont vu leur liberté de parole volée par les géants de la tech car ils ne voulaient pas répéter bêtement les discours autorisés», a-t-elle tweeté depuis son compte d’élue.
«VÉRITÉ»
«Truth Social» a été présenté par Donald Trump comme une alternative à Facebook, Twitter et YouTube, dont il a été banni après l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Il est accusé d’avoir incité ses partisans à la violence.
«C’est touchant pour moi de voir des personnes qui ont vu leur voix muselée utiliser la plateforme», saluait Devin Nunes, le patron de Trump Media & Technology Group (TMTG), la maison mère du nouveau réseau, interviewé dimanche sur la chaîne Fox News.
«Le temps de la Vérité est venu», avait de son côté tweeté mardi Donald Trump Junior, le fils de l’ex-président, avec une capture d’écran d’un message de son père sur le réseau: «Soyez prêts! Votre président favori va bientôt vous recevoir».
«Truth Social» a été lancé le 21 février, un jour férié aux États-Unis en l’honneur des présidents américains.
Suspens
À 75 ans, Donald Trump laisse courir les doutes sur son intention de briguer à nouveau, ou non, l’investiture républicaine dans la course à la Maison-Blanche.
Il fait l’objet d’enquêtes sur la gestion de ses impôts, sur la façon dont il aurait tenté de se maintenir au pouvoir après sa défaite en novembre 2020. Sa gestion de documents officiels qui auraient dû être transmis aux Archives nationales américaines est aussi remise en cause.
Avant la suppression de son compte Twitter, le réseau social était la plateforme favorite de Donald Trump, dont il se servait tour à tour pour faire des annonces présidentielles et formuler des attaques contre ses ennemis politiques. Il y comptait près de 89 millions d’abonnés, auxquels il s’adressait tous les jours.
D’après différents communiqués, Trump Media & Technology Group dispose d’environ 1,25 milliard de dollars pour partir à l’assaut de ses concurrents sur le marché, déjà très encombré, des réseaux sociaux prisés des ultraconservateurs, comme Gettr, lancé début juillet par l’ancien conseiller de Donald Trump, Jason Miller, mais aussi Parler et Gab.
En décembre, TMTG avait annoncé avoir passé un partenariat avec la plateforme canadienne de diffusion de vidéos Rumble, précisant que la version bêta avait déjà été lancée en utilisant leur service infonuagique (informatique à distance).