Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

PME: une nouvelle aide pour la transformation numérique

La Presse Canadienne|Publié le 14 octobre 2021

PME: une nouvelle aide pour la transformation numérique

Seulement 36% des détaillants québécois réalisent des ventes en ligne, selon un sondage de Détail Québec. (Photo: La Presse Canadienne)

Les commerçants québécois qui ont besoin d’une aide pour développer leurs activités numériques ont accès au nouveau programme «Mon commerce en ligne», lancé jeudi avec le soutien financier du fédéral et du provincial.

L’Association québécoise des technologies (AQT) et l’École des entrepreneurs du Québec (EEQ) espèrent aider 5000 participants avec ce programme qui prévoit un diagnostic de l’avancement numérique de leur entreprise, des formations en ligne ainsi que 14 heures d’accompagnement avec un coach pour les aider à parfaire leur connaissance numérique et accroître leurs ventes. 

Si la pandémie a accéléré l’adoption du commerce en ligne tant chez les consommateurs que les petits commerçants québécois, ces entrepreneurs ont pris du retard dans leur virage numérique, constate Nicole Martel, présidente-directrice générale de l’AQT. «On veut aider les commerçants à récupérer des parts de marché et à en gagner», explique-t-elle en entrevue. 

Seulement 36% des détaillants québécois réalisent des ventes en ligne, selon un sondage de Détail Québec, dévoilé au début de l’année. Pourtant, les commerçants, même ceux qui desservent un marché local, auraient intérêt à accroître leur présence en ligne, ajoute Mme Martel. «Vous voulez avoir une belle image en ligne pour amener des gens sur votre site ou dans votre commerce.»

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, croit, lui aussi, que les commerçants ont pris du retard. «Souvent, les commerçants n’ont pas les ressources humaines. Ce n’est pas qu’une question d’argent. Alors, le programme vise principalement l’accompagnement humain.»

Les conseils d’un consultant numérique est «la grande force» du programme, abonde Stéphanie Joly, directrice ventes et développement du fleuriste À la Boîte à Fleurs à Laval, qui a participé à la phase test du programme. «C’était vraiment propre à mes besoins et à ma situation. J’ai eu la chance d’avoir quelqu’un qui a pu m’accompagner et me remettre en question.»

L’entreprise familiale fondée par sa grand-mère il y a 50 ans avait déjà un site web depuis six ans, mais Mme Joly souhaite maintenant développer son offre pour être en mesure de livrer ses produits à travers le Québec. Le principal défi est que son entreprise soit bien référencée pour les recherches web à l’extérieur de la grande région de Montréal. 

L’aide sera offerte à un prix de 500 $ pour la période de lancement et à 750 $ par la suite. Auprès d’un consultant, une aide comparable pourrait coûter 7 500 $, estime Mme Martel. 

Mme Joly juge que le coût en vaut la chandelle. Ses recherches lui ont démontré que l’aide qu’un consultant lui aurait facturée entre 100 $ et 150 $ l’heure représenterait entre 1400 $ et 2100 $ pour 14 heures de consultation. 

Les détaillants québécois comptant entre 5 et 100 employés et possédant d’une à cinq succursales, générant des revenus d’entre 250 000 $ à 2 millions $ par emplacement sont admissibles à l’aide. 

 

Une enveloppe plus large de 130 millions

Le programme «Mon commerce en ligne» a profité d’un soutien financier de 18 millions versé à parts égales par les gouvernements fédéral et provincial. Cette somme permet de financer la moitié du programme. 

Pour le gouvernement Legault, il s’agit d’un projet inclus dans une enveloppe plus large de 130 millions $ pour soutenir la transition numérique des entreprises québécoises, annoncée au printemps dernier.

Jusqu’à maintenant, 80 millions $ ont été octroyés à des partenaires comme le Groupe BIM dans le secteur de la construction ou l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) pour le secteur de la restauration et de l’hôtellerie.

Il reste encore un 50 millions $ à déployer. «Ça prend les bons programmes. On fait présentement les appels d’offres, répond M. Fitzgibbon. Il y a des gens qui viennent nous voir pour certains secteurs industriels.»