Cinq banques canadiennes se joignent au boycottage de Facebook
La Presse Canadienne|Publié le 02 juillet 2020(Photo: 123RF)
Cinq des plus grandes banques canadiennes se joignent à un mouvement international de boycottage contre Facebook en réaction contre la complicité du réseau social à propager le racisme, la violence et la désinformation.
La Banque Scotia, la Banque Royale (RBC), la Banque CIBC, la Banque de Montréal (BMO) et la Banque TD se sont engagées à ne plus acheter de publicité sur la plateforme numérique pour un mois, à l’instar de grandes marques comme Lululemon et MEC. Elles rejoignent ainsi le mouvement #StopHateForProfit.
Jeudi, c’est au tour de la Banque Nationale, le groupe coopératif Desjardins et la Banque Laurentienne de refuser de mettre de la publicité sur les réseaux sociaux.
Il s’agit d’une initiative lancée par divers groupes, dont l’Association nationale américaine pour l’avancement des Noirs (NAACP) et la «Anti-Defamation League» qui lutte contre l’antisémitisme et les discours haineux. Cette mobilisation s’inscrit en réaction à la prolifération de publications antisémites et anti-Noirs sur Facebook.
Les entreprises soutenant le mouvement s’engagent à n’acheter aucune publicité sur la plateforme de tout le mois de juillet.
La Banque Scotia a annoncé son soutien mardi, alors que les quatre autres institutions financières ont confirmé mercredi après-midi qu’elles allaient emboîter le pas.
Un porte-parole de RBC a déclaré que la banque compte lutter contre le racisme et reconnaît la nature systémique de ce phénomène qui désavantage les personnes noires, autochtones et racisées.
«Une façon de le faire est de s’opposer à la désinformation et aux discours haineux, qui rendent le racisme systémique encore plus répandu », a déclaré AJ Goodman.
Au cours des derniers mois, Facebook a fait l’objet de nombreuses critiques pour ce que ses détracteurs désignent comme son indifférence à l’idée d’encadrer la désinformation et l’idéologie haineuse véhiculée par ses utilisateurs.
Mais après que plusieurs entreprises eurent commencé à retirer leurs publicités du réseau social, ce dernier a commencé à supprimer certaines publications de nature politique, jugées fausses ou trompeuses.
Sans vouloir réagir directement au boycottage, un porte-parole de Facebook a souligné la suspension récente de plus de 250 groupes suprémacistes blancs.
Et Facebook n’est pas à l’abri des reproches à l’interne.
Au début du mois de juin, peu de temps après que Donald Trump eut menacé d’ordonner à l’armée de faire feu sur des manifestants antiracistes, des centaines d’employés de Facebook ont débrayé de manière virtuelle pour dénoncer le refus de l’entreprise de reconnaître le caractère haineux de cette publication du président américain.