La vigueur du huard procure aux investisseurs canadiens un meilleur pouvoir d'achat pour acheter des titres de sociétés américaines de premier ordre (blue chips).

Voici les titres suggérés par quatre gestionnaires dans l'édition du 20 mars du journal Les Affaires.

" Il ne s'agit pas de jouer sur les devises, mais d'utiliser la force du huard pour acheter, à bon prix des titres d'entreprises américaines triées sur le volet et diversifier ainsi son portefeuille ", explique Stephen Gauthier, gestionnaire de portefeuilles chez Demers Valeurs mobilières.

" Le moment est propice pour investir dans les titres de grandes entreprises américaines dotées de dirigeants hors pair ", précise François Rochon, portefeuilliste et président de Giverny Capital.

Leur évaluation est encore raisonnable, malgré le rebond de 70 % de l'indice S&P 500 depuis mars 2009. Les titres américains à grande capitalisation n'ont pas autant rebondi que ceux des sociétés de taille moyenne pendant la reprise boursière des 12 derniers mois, dit-il.

Deux raisons d'acheter

L'occasion est belle d'acheter des titres américains de premier plan pour deux raisons, souligne Bruce Kent, gestionnaire de portefeuilles, chez RBC Dominion valeurs mobilières. Le huard fort permet d'acheter des chefs de file mondiaux à bon prix, parce que les investisseurs boudent les actions américaines.

De plus, après que l'indice S&P 500 a affiché un rendement nul sur 10 ans, les chances sont excellentes que les 10 prochaines années soient plus rentables pour les investisseurs, dit M. Kent.

Le gestionnaire juge qu'un investisseur canadien peut consacrer la moitié de ses actions aux grandes sociétés américaines, afin de combler les carences de la Bourse canadienne et de se protéger contre sa concentration dans les secteurs des finances et des ressources naturelles.

Les titres préférés

Les quatre experts consultés préfèrent les grandes sociétés qui ont fait leurs preuves.

Ainsi, le géant des produits de consommation de base, Procter & Gamble, récolte trois voix, en raison de la notoriété de ses marques, de l'importance de ses activités à l'étranger et des moyens financiers dont il dispose pour réaliser des acquisitions, augmenter son dividende et racheter de ses actions.

M. Rochon estime que les dirigeants chevronnés de M&T Bank et de Wells Fargo mèneront leur banque à gagner des parts de marché et à redresser leur rentabilité. " M&T Bank pourrait dégager un bénéfice par action de 11 à 12 $ US d'ici cinq ans ", prévoit M. Rochon.

Dans le secteur des soins de santé, M. Rochon préfère le potentiel des fabricants de produits médicaux tels que Stryker, Medtronic et Johnson & Johnson aux sociétés pharmaceutiques en raison de l'expiration des brevets qui affaiblit les revenus de leurs produits vedettes.

Robert Gorman, gestionnaire de portefeuilles chez TD Waterhouse, mise sur les secteurs de la technologie, de la santé et de la consommation de base. Selon lui, le secteur de la technologie procurera de la croissance à bon prix, tandis que les deux autres sont boudés par les investisseurs, ce qui leur confère le potentiel de rebondir à moyen terme.