États-Unis: comme prévu, la Fed laisse les taux inchangés

Publié le 16/03/2016 à 14:11, mis à jour le 16/03/2016 à 15:35

États-Unis: comme prévu, la Fed laisse les taux inchangés

Publié le 16/03/2016 à 14:11, mis à jour le 16/03/2016 à 15:35

Par AFP

Janet Yellen, la présidente de la Fed [Photo: Bloomberg]

La banque centrale américaine (Fed) a opté pour le statu quo et décidé mercredi de ne pas relever ses taux directeurs en invoquant les «risques» posés par la situation économique mondiale.

À l'issue de deux jours de réunion à Washington, son comité de politique monétaire (FOMC) a décidé de maintenir les taux d'intérêt dans leur fourchette actuelle comprise entre 0,25% à 0,50%, conformément aux attentes des marchés.

Lors de sa précédente réunion fin janvier, la Fed avait déjà choisi de faire une pause dans la normalisation de sa politique monétaire après avoir augmenté d'un quart de point ses taux en décembre pour la première fois depuis presque dix ans.

Pour justifier ce nouvel accès de prudence, la Fed insiste fortement sur les turbulences sur les marchés mondiaux, alimentées par le ralentissement économique de la Chine, le coup de mou des autres grands pays émergents du globe et la chute des cours des matières premières dont le pétrole.

«La situation économique et financière mondiale continue de poser des risques», écrivent les membres du FOMC dans leur communiqué, une terminologie nouvelle qui reflète une inquiétude accrue depuis leur réunion de la fin janvier. «Si les conditions financières se sont nettement améliorées récemment, la croissance économique à l'étranger apparaît plus molle que prévu», a souligné la présidente de la Fed, Janet Yellen lors d'une conférence de presse. 

La Réserve fédérale opte pour une position attentisme à l'heure où ses homologues japonaise et surtout européenne renforcent leurs politiques monétaires accommodantes pour soutenir une activité morose. 

La Banque centrale européenne vient ainsi d'augmenter ses rachats d'obligations et d'adopter des taux négatifs dans l'espoir de libérer les cordons du crédit.

Tableau contrasté 

Sur le front intérieur, la Fed brosse un tableau légèrement plus optimiste mais très contrasté.

Dans son communiqué, elle note que l'activité aux États-Unis a progressé «malgré» la situation internationale et se félicite du «nouveau renforcement» du marché du travail à l'heure où le taux de chômage évolue à son plus bas niveau depuis 8 ans (4,9%).

L'état du marché de l'immobilier -épicentre de la crise de 2008-2009- s'est encore «amélioré» et les dépenses de consommation des ménages, moteur de la croissance américaine, continuent de progresser, note encore la banque centrale.

Point positif alors qu'elle vise un objectif d'inflation de 2%, la Fed relève que l'inflation s'est «accélérée ces derniers mois» même si elle reste éloignée de sa cible. «L'inflation hors prix de l'énergie et de l'alimentation a accéléré mais il faut voir si cela se maintiendra», a relevé Mme Yellen.

Mais, la Fed signale également quelques points noirs. L'investissement des entreprises et les exportations, pénalisées par le dollar fort, restent «faibles», déplore le FOMC.

Signe de cet optimisme très mesuré, la Fed a par ailleurs revu en baisse sa prévision de croissance pour cette année comme pour l'année prochaine dans ses nouvelles projections dévoilées mercredi.

Le produit intérieur brut (PIB) américain devrait progresser de 2,2% sur un an au dernier trimestre 2016, soit 0,2 point de moins que ce qui était prévu il y a trois mois.

Très suivie par les marchés, la prévision médiane du niveau des taux d'ici la fin de l'année montre que les membres du Comité sont beaucoup plus prudents. 

La majorité des membres du Comité monétaire jugent que les taux d'intérêt se situeront à 0,9% fin 2016 au lieu de 1,4% lors de leur projection de décembre. 

Cela correspondrait à seulement deux hausses de taux de 0,25 point de base contre quatre, selon la précédente estimation. «Autrement dit», a expliqué la patronne de la Fed, «la majorité des participants au Comité estiment que pour atteindre les objectifs économiques (...) il faudra sans doute un rythme plus lent de hausse des taux».

Mme Yellen a fait face à sa deuxième dissension au sein du Comité depuis le début de sa présidence. Esther George, de la Fed de Kansas City connue pour ses positions de «faucon» en faveur d'une politique monétaire moins accommodante, a voté contre la décision de laisser les taux inchangés, préférant qu'ils soient relevés.

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