Conversion de Bell Aliant : vous ne serez pas nécessairement perdant

Publié le 20/03/2010 à 00:00

Conversion de Bell Aliant : vous ne serez pas nécessairement perdant

Publié le 20/03/2010 à 00:00

Bell Aliant nous propose de racheter nos parts avant sa conversion en société par actions, d'ici 2011, en raison des changements fiscaux qui touchent les fiducies de revenu.

Comme nous recevons actuellement près de 8 % en distributions par rapport à la valeur initiale de nos parts (10 % même par rapport à la valeur actuelle), et que Bell Aliant propose uniquement de racheter les parts à leur valeur boursière, sans prime, nous ne voyons pas tellement l'intérêt de les vendre. À moins, cependant, que la conversion en société par actions n'entraîne une forte baisse du dividende et de la valeur des parts.

Pouvez-vous m'éclairez à ce sujet ?

- B. Roch

Vous confondez deux choses. Le 16 novembre dernier, le Fonds de revenu Bell Aliant Communications régionales (Tor., BA.UN, 25,90 $) a annoncé un programme de vente à l'intention des petits porteurs de parts.

Le programme donne aux porteurs canadiens qui ont moins de 100 parts la possibilité de toutes les vendre sans frais de courtage. Le prix que l'actionnaire recevra pour ses parts sera le prix moyen obtenu pour tous les ordres placés auprès du courtier pour exécution le jour donné.

Ce programme est en vigueur jusqu'au 19 mars. Son objectif est simplement de réduire le nombre de comptes de petits porteurs de parts et d'atténuer les augmentations des frais d'administration. Le programme est tout à fait volontaire. Vous y participez si cela fait votre affaire.

En ce qui concerne la distribution, Bell Aliant a confirmé le 3 février son intention de se transformer en société par actions d'ici le 1er janvier 2011. Toutefois, elle ne précisera les modalités (comme le dividende qu'elle versera) qu'en mai prochain.

Il est certain que le montant du dividende sera moindre que celui de la distribution actuelle. Par contre, ce n'est pas nécessairement désavantageux. En fait, il faut évaluer le tout en tenant compte de l'impact fiscal.

En principe, votre distribution actuelle est imposée comme un revenu d'intérêt. Une fois vos parts de Bell Aliant converties en actions, vous recevrez un dividende donnant droit à un crédit d'impôt. Ainsi, en 2009, un dollar de distribution était imposé au taux marginal maximal de 48,2 % au Québec, tandis qu'un dollar versé en dividende était imposé à un taux d'environ 30 %.

Cela signifie que pour un revenu de 100 $ venant d'une distribution, il vous reste 52 $ après impôt. Or, si vous aviez plutôt touché un dividende de 75 $, soit 25 % de moins, vous auriez aussi environ 52 $ dans vos poches.

Dois-je investir dans ma caisse populaire ?

Ma caisse populaire m'offre un grand nombre de parts sociales à un prix unitaire de 10 $ et portant intérêt à un taux de 4 %, et même plus en tenant compte des ristournes.

Est-ce un placement intéressant et plus risqué qu'un dépôt à terme ? J'ai acheté pour quelques milliers de dollars de ces parts. J'aimerais connaître votre avis avant d'en acheter davantage.

- A. Malouin

Vous faites sûrement référence aux parts permanentes du Mouvement Desjardins. Le géant financier québécois a recommencé à émettre de ces parts à la fin de 2009 pour se financer, à l'image des banques canadiennes qui ont réalisé plusieurs émissions d'actions privilégiées.

Une autre émission de parts permanentes est en cours.

Les parts permanentes de Desjardins sont émises à 10 $ et leur valeur ne change pas. Elles donnent droit à un revenu d'intérêt de 4,25 %, payable une fois l'an, en mai de l'année qui suit l'achat. La personne qui en achète cette année recevra donc son argent en mai 2011.

Ces parts ne sont pas garanties par l'assurance-dépôt, mais bien par Desjardins.

Le taux n'est pas garanti, mais Desjardins a tendance à verser un rendement concurrentiel. En 2006, 2007 et 2008, le taux offert a été de 4 %.

Ces parts permanentes ne sont pas plus risquées que des produits d'épargne comme les dépôts à terme. Il faut simplement tenir compte de leur liquidité réduite. En effet, il n'y a pas vraiment de marché secondaire et l'institution vend ces parts en recommandant à l'acheteur d'avoir un horizon de placement d'au moins cinq ans.

Le taux offert par les parts permanentes est très concurrentiel si vous le comparez à celui des produits d'épargne de cinq ans.

Enfin, les parts permanentes vous permettent de recevoir des ristournes, qui dépendent de la rentabilité de votre caisse populaire. C'est un attrait additionnel qui est difficile à quantifier.

Dans l'ensemble, les parts permanentes ont leur place dans le portefeuille de l'épargnant qui recherche des revenus. Il faut toutefois respecter les règles de base de la diversification, et ne pas placer toute son épargne dans un seul produit.

bernard.mooney@transcontinental.ca

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