La Sec tape du poing sur la table

Publié le 30/09/2010 à 08:02, mis à jour le 30/09/2010 à 10:16

La Sec tape du poing sur la table

Publié le 30/09/2010 à 08:02, mis à jour le 30/09/2010 à 10:16

Par Olivier Schmouker

Mary Schapiro, de la Sec, est opposée aux dark pools. Photo : Bloomberg.

La Security and Exchange Commission (Sec) s'inquiète du manque de transparence des marchés opaques (dark pools) et a proposé l'an dernier des mesures visant à mieux les encadrer :

> L'assimilation des manifestations d'intérêt sur les marchés opaques à des ordres normaux soumis aux règles habituelles de divulgation ;

> L'abaissement de 5 à 0,25 % du seuil de volume d'échanges sur un titre au-dessus duquel la déclaration des ordres est obligatoire ;

> L'imposition du même niveau de transparence que les Bourses traditionnelles pour les opérations post-marché (au Canada, ce problème n'existe pas, car les détails sur l'ordre passé dans un dark pool sont immédiatement rendus publics une fois la transaction effectuée).

Un marché trop efficace ?

L'adoption de ces mesures freinerait l'essor des marchés opaques aux États-Unis. C'est pourquoi de nombreux acteurs ont réagi aux propositions de la Sec, dont la banque d'affaires Goldman Sachs : «Cette évolution technologique a bénéficié à la fois aux investisseurs institutionnels et aux particuliers, en réduisant les coûts de transaction», a écrit la direction dans une note envoyée à la Sec. Les dark pools permettraient ainsi «d'accroître la concurrence», a ajouté la direction.

«Ces plateformes permettent aux investisseurs d'économiser beaucoup d'argent», a affirmé Seth Merrin, pdg de Liquidnet, qui gère un dark pool, dans une entrevue à Bloomberg Television. Des économies surtout dues au fait que les transactions sont réalisées «au meilleur prix et à peu de frais», selon lui.

Des gestionnaires de caisses de retraite font aussi valoir que les marchés opaques leur permettent d'échanger des blocs d'actions plus efficacement.

Les banques font concurrence aux Bourses

Évidemment, les exploitants de Bourses traditionnelles pâtissent de l'avènement des marchés opaques.

«Plus ils prennent de l'importance, plus ils siphonnent les liquidités des Bourses traditionnelles», a dit William Brodsky, président de la World Federation of Exchanges et pdg du Chicago Board Options Exchange. «Le plus inquiétant, c'est que les dark pools se sont développés sans véritable surveillance, et sans même que plusieurs acteurs du milieu de la finance sachent comment ils fonctionnent.»

«Les grandes banques sont devenues les concurrentes des Bourses», a affirmé Xavier Rolet, directeur général du London Stock Exchange. «La chute des volumes de négociation sur les Bourses traditionnelles est beaucoup liée à l'internalisation des échanges réalisée par les intermédiaires financiers et bancaires», a-t-il ajouté. M. Rolet s'inquiète du fait que «ces échanges d'actions se soldent par un manque de transparence pour ceux qui n'y ont pas accès».

Plus : Des experts canadiens inquiets, eux aussi

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