Immobilier: un marché qui vous empêche de dormir?


Édition de Mars 2024

Immobilier: un marché qui vous empêche de dormir?


Édition de Mars 2024

À Vancouver, les ménages devaient consacrer 103% de leur revenu mensuel au paiement de leur prêt hypothécaire, alors que la moyenne des 23 dernières années est de 63,4%. (Photo: 123RF)

BILLET. Selon des données de la Banque Nationale, l’accessibilité au logement au quatrième trimestre de 2023 s’est détériorée dans tout le Canada.

Dans leur plus récent Suivi de l’abordabilité du logement, les économistes Kyle Dahms et Alexandra Ducharme soutiennent que durant les trois derniers mois de l’année et pour un second trimestre consécutif, « chaque marché a connu une augmentation de son paiement hypothécaire en pourcentage du revenu (PHPR) en raison à la fois de la hausse des taux d’intérêt et de l’augmentation des prix des logements ».

Il faut préciser que la note mesure les dix principaux marchés immobiliers au Canada, de Victoria à Québec.

On y apprend qu’à la fin de 2023, le PHPR était largement supérieur à la moyenne depuis 2000 pour toutes les villes à l’étude. À Vancouver, par exemple, les ménages devaient consacrer 103% (!) de leur revenu mensuel au paiement de leur prêt hypothécaire, alors que la moyenne des 23 dernières années est de 63,4%.

À Montréal, c’est plus raisonnable. Le PHPR pour tous les types de logements est de 45,7%, ce qui place la métropole devant Ottawa/Gatineau (45,3%) et Québec (33,2%). Selon le document, un « logement représentatif » coûte 523 407 $ à Montréal, 654 405$ à Ottawa/Gatineau et 376 483$ à Québec.

Cela mène à la grande question : quel salaire annuel les ménages québécois doivent-ils obtenir pour pouvoir aspirer à la propriété ? Les économistes de la Banque Nationale l’estiment à 132 249$ pour Montréal, à 163 680$ pour Ottawa/Gatineau et à 95 350$ pour Québec.

Des chiffres qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses, comme en font foi les salaires médians respectifs de 80 084$, 102 064$ et 79 991$ pour les trois villes.

 

L’option de la copropriété

Les économistes soulignent que le niveau national d’accessibilité à la propriété dans tout le Canada est presque revenu à son pire niveau depuis le début des années 1980.

Ce qu’il y a de plus inquiétant, selon eux, c’est que les logements en copropriété, qui constituent bien souvent une porte d’entrée pour les premiers acheteurs, sont à « leur plus haut taux d’inabordabilité depuis au moins deux décennies ».

Kyle Dahms et Alexandra Ducharme s’attendent malgré tout à ce que les prix de l’immobilier augmentent au Canada cette année, entre autres grâce à une croissance démographique sans précédent. Cette prévision se fonde aussi sur des données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, qui soutiennent que le taux d’inoccupation du marché locatif canadien est à un niveau record de 1,5%.

Évidemment, un tel taux d’inoccupation donne le gros bout du bâton aux propriétaires et laisse peu de place à une amélioration des loyers au pays.

Dans un marché immobilier où il semble n’y avoir nulle part où dormir sur ses deux oreilles, qu’importe les taux d’intérêt, les ménages québécois doivent tout de même se loger. Pour avoir un portrait de la situation dans la province, cliquez ici!

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