Le grossiste de pièces automobiles Uni-Sélect a connu un trimestre moins pire qu'anticipé. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Banque BMO, MTY et Uni-Sélect? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque BMO (BMO, 101,84$): le bénéfice surpasse les attentes par 42% grâce à sa division américaine
La Banque BMO ouvre le bal des résultats bancaires en force.
Comme l’avaient prévu certains analystes, ses activités américaines volent la vedette avec un bond de 67% des profits à 459 millions de dollars (M$) au premier trimestre.
De meilleurs revenus que prévu (en hausse de 7%), mais moins de dépenses d’exploitation (en baisse de 7%) et le renversement de 25 M$ de provisions pour pertes sur prêts ont produit cette forte hausse au sud de la frontière.
Quant aux activités canadiennes bancaires de base, leur bénéfice a augmenté de 5% à 737 M$ grâce à une légère hausse de 1% des revenus et au recul de 3% des dépenses autres que d’intérêts.
Les prêts accordés ont augmenté de 3% au Canada tandis que les provisions ont diminué de 44 M$, par rapport au trimestre antérieur.
Globalement, la banque a aussi mis de côté moins de réserves pour d’éventuelles pertes sur prêts. Les provisions ont diminué de 432 à 156 M$ entre le quatrième et le premier trimestre. C’est nettement moins que les provisions prévues de 547 M$ par Scott Chan, de Canaccord Genuity.
Toutes les divisions ont contribué à la performance, note Scott Chan, de Canaccord Genuity: les profits avant impôts et provisions ont augmenté de 16% globalement, et la hausse est de 24% aux États-Unis. La gestion du patrimoine a accu ses profits de 18% tandis que la division des marchés des capitaux a augmenté les siens de 34%.
La banque a amélioré la marge d’intérêts, soit l’écart entre les intérêts versés sur les dépôts et ceux payés sur les prêts, par rapport au trimestre antérieur. Aux États-Unis, cette hausse a été de 17 points de pourcentage, au Canada, de 6 points de pourcentage.
La baisse de 1% des dépenses d’exploitation globale a procuré à la banque un levier de rentabilité de 7,1% tandis que son ratio d’efficacité s’est amélioré de 60,3 à 56,3% depuis un an, précise l’analyste.
En bout de ligne, le bénéfice net bondit de 27% à 3,06$ par action, ce qui est 42% de plus que le consensus de 2,15$ par action.
La Banque BMO termine le premier trimestre bien capitalisée: le ratio de capital réglementaire a augmenté de 50 points de pourcentage à 12,4%, par rapport au trimestre précédent.
La banque a aussi dégagé un rendement de l’avoir des actionnaires de 15,8%, en forte hausse de 230 points de pourcentage par rapport à un an plus tôt. Cela dépasse l’objectif que vise la banque à moyen terme de 15%, indique Scott Chan.
En attendant la téléconférence, l’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 106,50$.
MTY (MTY, 49,86$): les doutes n’ont pas leur place
MTY (MTY, 49,86$): les doutes n’ont pas leur place
John Zamparo, de CIBC Marchés mondiaux, prend le contrepoids de ses collègues et continue de croire que le franchiseur de 7001 restaurants de 80 enseignes n’est pas apprécié à sa juste valeur.
Après les résultats annuels dévoilé le 18 février, l’analyste réitère sa recommandation d’achat, mais diminue son cours cible de 65 à 63$ parce que les dépenses d’exploitation seront plus élevées que prévu en 2021.
Bien que les chaînes américaines Papa Murphy’s et Cold Stone Creamery tiennent le fort, et que les ventes américaines tirent tout le groupe, MTY est bien placée pour profiter de la reprise comme les autres.
Les restaurants canadiens, qui ont vu leur chiffre d’affaires total chuter de 30% au quatrième trimestre, souffrent surtout des restrictions sanitaires qui seront éventuellement levées, rappelle-t-il.
La hausse de 4% du chiffre d’affaires réseau aux États-Unis, au quatrième trimestre, est enviable dans l’industrie. Cette performance ne devrait pas s’étioler lorsque les restrictions seront allégées ou abolies comme le craignent d’autres analystes.
Papa Murphy’s et Cold Stone devraient bénéficier autant que les autres enseignes de l’éventuelle reprise au sud de la frontière, et d’ici là, du nouveau plan de soutien de Washington, renchérit-il.
La part des ventes en ligne de 20% au quatrième trimestre est une autre bonne nouvelle, car elle ouvre un nouveau segment de marché qui persistera après la pandémie. «Les commandes en ligne pour emporter sont les plus rentables pour les franchisés, car la facture moyenne est plus élevée tandis que les coûts en main-d’œuvre sont moindres», explique John Zamparo.
Enfin, MTY pourrait rétablir le versement du dividende et le rachat de ses actions en Bourse au troisième trimestre, dès que les clauses de son financement bancaire le lui permettront. John Zamparo croit même au retour des acquisitions de chaînes de taille moyenne (revenus de 100 M$ et moins).
Même s’il abaisse ses prévisions en raison des restrictions sanitaires canadiennes qui se prolongent, il augmente le chiffre d’affaires du réseau américain. En même temps, il ne s’attend pas à ce que les coûts remontent en flèche une fois que les ventes reviendront à la normale.
Ses prévisions de bénéfices diminuent donc de 3,02 à 2,86$ pour 2021 et de 3,09 à 3,02$ pour 2022.
Son nouveau cours-cible de 63$ équivaut à 21 fois le bénéfice prévu en 2022, une évaluation moins chère que la moyenne de 23 fois de ses semblables.
MTY mérite un multiple inférieur aux premières de classe dans son industrie parce qu’elle ferme des établissements, mais le multiple de 21 fois se justifie par sa faculté à transformer ses fonds d’exploitations en flux de trésorerie libres et le potentiel d’autres acquisitions, dit-il.
Uni-Sélect (UNS, 9,00$): un trimestre moins pire que prévu, avant la reprise
Uni-Sélect (UNS, 9,00$): un trimestre moins pire que prévu, avant la reprise
Les résultats du grossiste de pièces automobiles et de peinture pour carrossiers signalent que son redressement progresse, malgré la pandémie.
Le distributeur de Boucherville, qui a failli être vendu en tout ou en pièces détachées en 2018, a dévoilé des revenus, un bénéfice d’exploitation et une perte par action moins pires que prévu, malgré les restrictions sanitaires, note Jonathan Lamers, de BMO Marchés des capitaux.
Les revenus ont reculé de 12% au lieu de 17% tandis que le bénéfice d’exploitation de 23,9 millions de dollars a été supérieur de 5% aux attentes (mais en baisse de 14,5%).
La perte nette trimestrielle a aussi diminué de 11 à 3 cents.
Jonathan Lamers y voit un signe que le plan de coupes de 30 M$ améliore la rentabilité, avant même que les revenus ne se rétablissent.
«Les mesures ont donné des résultats au Canada et en Grande-Bretagne et de nouveaux efforts devraient produire des résultats pour FinishMaster bientôt», écrit l’analyste.
Malgré les restrictions sanitaires en Grande-Bretagne, la filiale britannique PartsAlliance devrait ouvrir de nouvelles succursales de pièces automobiles au deuxième semestre de 2021.
Jonathan Lamers voit dans Uni-Sélect un titre encore sous-évalué qui pourrait intéresser les investisseurs patients. Le grossiste devrait éventuellement profiter du retour des voitures en plus grand nombre sur les routes en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne, et la demande conséquente pour les pièces de rechange.
La reprise s’annonce toutefois plus graduelle qu’il ne l’avait imaginé. En 2021, les revenus d’Uni-Sélect devraient revenir à 88% du niveau qu’ils avaient en 2019. En 2022, il estime cette proportion à 94%.
Les marges devraient s’améliorer grâce au double effet de revenus accrus et de la rationalisation, à partir du deuxième semestre de 2021.
Il prévoit désormais un bénéfice de 0,21$ par action pour 2021. Son cours cible est inchangé à 10,50$ par action, ce qui offre un potentiel de 16%.
Les titres encore sous-évalués et susceptibles de profiter du retour à la normale après la pandémie gagnent de nouveaux investisseurs. L’action d’Uni-Sélect a regagné 26% depuis cinq séances et a triplé depuis le creux pandémique du printemps 2020.
L’endettement encore élevé de la firme exerce toutefois un frein par rapport à son plus proche semblable LKD Corp. (LKQ, 38,99$US) qui s’échange à un multiple de 8 fois son bénéfice d’exploitation, prévient toutefois l’analyste.